Les violences à l’égard des femmes sont des actes de violence dirigés contre les femmes, et causant ou pouvant causer des souffrances physiques, sexuelles ou psychologiques. Le rôle d’un psychologue dans la prévention de ces violences est donc de sensibiliser la communauté sur l’approche la plus efficace pour éliminer les violences faites aux femmes. Cette approche consiste à les prévenir avant même qu’elles n’éclatent en s’attaquant à leurs racines et à leurs causes structurelles. Cela ressort d’un entretien qu’Eliane Munezero, représentante légale de l’Association des femmes psychologues en action (AFPA) nous a récemment accordé.
Notre interlocutrice a fait savoir. Que ces violences subies par les femmes constituent l’une des violations des droits de l’Homme. Outre qu’elles vont à l’encontre de leurs droits, elles ont des effets néfastes sur le bien-être général des femmes et empêchent ces dernières de participer pleinement à la vie sociale, a dit Mme Munezero. Les conséquences néfastes de la violence n’affectent pas seulement les femmes, mais également leurs familles, leur communauté et leur pays.
Notre source a fait remarquer que les violences à l’égard des femmes revêtent différentes formes mais les plus répandues sont les violences domestiques (coups, violences psychologiques, viol conjugal). A cela s’ajoute le harcèlement ou agression sexuelle (viol, avances sexuelles non désirées, harcèlement dans la rue). Le mariage précoce ou forcé ainsi que le trafic des êtres humains (esclavage, exploitation sexuelle) sont aussi des violences.
Quant à la prise en charge psychologique, notre interlocutrice a précisé que le psychologue comprend et connait parfaitement les enjeux liés aux violences faites aux femmes afin d’éviter de se laisser envahir par des contre-attitudes. C’est ce qu’on appelle dans le jargon des psychologues des réactions contre-transférentielles qui sont un ensemble d’émotions entravant la relation d’aide. Ces émotions sont souvent : la peur, la colère, le dégoût, le désintérêt ou même l’impossibilité de faire confiance.
Mme Munezero a indiqué que les femmes victimes de violence ont en effet tendance à penser que leurs problèmes ou l’aspect affectif de leurs problèmes sont des choses très personnelles dont on ne parle pas. Elles conservent une attitude empreinte de pudeur et de crainte, et taisent ce qu’elles pensent ne pas être convenables. Ce faisant, elles refreinent de livrer un matériel qu’il est cependant important de connaître pour le traitement de leur cas. « Le psychologue écoute ce que la personne est venue lui dire, l’aide à s’exprimer si besoin est, puis lui répond avec compétence. Il est invité à fournir à la femme victime des propositions de solution à sa situation unique. Sachant qu’il est rare qu’un problème ne possède qu’une solution, il convient de lui présenter les différentes manières d’envisager plusieurs réponses à son problème, afin de lui permettre de prendre une décision en connaissance de cause. L’attitude à adopter par le psychologue est une attitude non-directive, pour éviter d’influencer le choix du demandeur qui peut s’avérer plus tard contre-indiqué », a-t-elle dit.
La prévention devrait commencer dès le plus bas âge
Comme les violences envers les femmes sont parfois banalisées, voire encouragées par des stéréotypes et trouvent origine dans les inégalités auxquelles les femmes et les filles font face toute leur vie, de l’enfance à la vieillesse, le psychologue a un rôle non négligeable. Son rôle est de prévenir les violences entre jeunes, lutter contre des comportements sexistes et assurer une éducation au respect afin d’éviter, à l’âge adulte, des comportements de domination générateurs de violences envers les femmes.
Le rôle d’un psychologue est donc de sensibiliser sa communauté sur l’approche la plus efficace pour éliminer les violences faites envers les femmes. Cette approche consiste à prévenir la violence avant même qu’elle n’éclate en s’attaquant à ses racines et à ses causes structurelles. Aussi, les efforts de prévention devraient commencer dès le plus jeune âge à travers l’éducation des garçons et filles pour leur inculquer le sens du respect des sexes.
Emelyne Iradukunda