Elles sont remarquables sur les travaux de réhabilitation du canal qui est en train d’être érigé le long de la RN1. Les femmes, en grand nombre, s’affairent comme les hommes dans des travaux de canalisation. Ces femmes servent généralement comme aide-maçons. Elles apportent du ciment, transportent de grosses pierres et aident à mélanger le gravier avec du ciment. Des travaux qui sont généralement connus pour être effectués par des hommes.
Les hommes, quant à eux, font des travaux de maçonnerie. Avec l’aide de ces femmes, dans une parfaite entente et une bonne collaboration, les hommes travaillent avec assiduité. Pour ce qui est de la discrimination, les hommes qui se sont entretenus avec notre rédaction nous ont fait savoir qu’ils sont à l’aise avec ces femmes. « Elles sont nos collègues de travail, elles effectuent leur devoir comme il le faut. Nous ne nous concentrons que sur les travaux. Tant que les choses vont bien, nous ne voyons aucun inconvénient à travailler avec les femmes », disent-ils. En plus, certains avancent que ces femmes travaillent avec habileté et agilité. « Certaines d’entre elles travaillent même plus que les hommes », avancent les autres.
Au passage à ce chantier au niveau de la Gare du Nord, les travaux se font à la chaine. Les femmes, pour remonter et maintenir le moral, entonnent des chansons qui les aident à travailler avec élan. Tout en chantant, elles effectuent leur travail dès le petit du matin jusqu’au soir. Elles arrivent sur les lieux à 6h15 du matin, parfois même avant cette heure. Leurs collègues masculins apprécient leur ponctualité. Pas d’enfants au chantier à la RN1, même celles qui ont des petits enfants les laissent à la maison sous la garde des voisins ou de leurs ainés.
« C’est un travail qui demande de se sacrifier », dit une dame rencontrée a ce chantier. En effet, après les travaux de chantier, ces femmes doivent rentrer le soir pour effectuer d’autres travaux ménagers, notamment faire la cuisine, la lessive, la garde des enfants, etc. Elles indiquent qu’aller au chantier n’est pas une option mais un moyen de s’autonomiser. C’est donc une façon de contribuer auprès de leurs maris dans la recherche des ressources permettant de pourvoir aux besoins de la famille en appuyant leurs maris. Elles nous font savoir que partout où elles peuvent travailler, elles sont prêtes à y aller car, les temps sont durs. Pour elles, les dépenses familiales ne peuvent pas être assurées par les maris seulement.
Blandine Niyongere