Petit pays de par sa superficie mais un géant du point de vue de ses potentialités agricoles, le Burundi aurait pu, depuis longtemps, éviter de tendre la main pour ses besoins alimentaires. En effet, c’est un pays où presque tout pousse. Et puis, ce pays est doté d’un réseau hydrographique tellement abondant que même pendant la saison sèche, l’agriculture y est possible ; il suffit d’irriguer. Et comme pour ajouter l’agréable à l’utile, le bon Dieu l’a pourvu d’un ciel on ne peut plus généreux : au Burundi, il pleut au moins neuf mois sur douze !
Il a fallu plusieurs années de famine pour que les dirigeants burundais prennent conscience de ces potentialités. Cet article vise à mettre en exergue l’héroïque engagement d’Evariste Ndayishimiye, président de la république du Burundi, dans la lutte contre la famine par l’activité agropastorale.
Les dirigeants d’antan cultivaient la haine au lieu de cultiver la terre !
« Un sac vide ne peut tenir debout », selon un proverbe chinois ; « ventre affamé n’a point d’oreille », pour les Français, alors que « ventre qui s’endort avec faim se réveille avec animosité », d’après la sagesse burundaise. Autant de paroles de sagesse piochées dans des civilisations éloignées les unes des autres mais qui, comme par hasard, sous-tendent la même philosophie du besoin alimentaire : vaincre la famine, c’est déclencher le développement durable, et c’est universel.
Voilà pourquoi pour se développer, quasiment tous les pays ont commencé par résoudre la question des besoins alimentaires, et ce en exploitant la terre, y compris dans les pays extrêmement désertiques. Ainsi, l’Israël a fait de l’agriculture le socle de son décollage économique au point de devenir autosuffisant à 95% sur ses propres besoins alimentaires. Pas que : c’est un grand exportateur des fruits et légume, cependant que plus de la moitié de son territoire est désertique !
Le Prince Louis Rwagasore, Héros de l’Indépendance du Burundi, l’avait bien compris : dès le début de son combat pour l’indépendance, il érige le réseau des coopératives agricoles en moteur de développement, et ce par une sorte de chaine de valeurs en établissant un lien étroit entre la production, la transformation et la commercialisation. Ainsi, en septembre 1958, soit au moins quatre ans avant l’indépendance du Burundi, il inaugurait la Copico (Coopérative indigène de consommation). Hélas, il ne pourra pas cheminer longtemps avec le peuple; il sera assassiné avant même l’accession du Burundi à l’indépendance.
Après Rwagasore vint le déluge ; peu de leaders burundais ont compris le préalable de la lutte contre la famine dans le processus du développement économique. Et au lieu de cultiver la terre, ils cultivèrent la haine ; sous la houlette de leurs dirigeants, les Burundais se sont tellement entretués que les générations d’aujourd’hui se demandent si leurs ainés n’avaient pas, en lieu et place des estomacs pouvant réclamer à manger, des entrepôts de haine ! Au lieu d’investir dans les machines de production massive, le leadership a investi dans les machines de destruction massive à l’image des tanks qu’il achetait comme de petits pains, et ce, non pas pour se préparer à faire face à un ennemi extérieur, mais pour livrer la guerre à son peuple, un peuple agricole à plus de 90%.
Comme conséquence, il y eut détournement de l’attention pour le travail de la terre au profit d’une vigilance permanemment entretenue vis-à-vis d’un ennemi imaginaire que l’on attendait venir de l’autre communauté ethnique ; les préoccupations des dirigeants ne dépassaient guère l’entretien de l’antagonisme Hutu-Tutsi. Comme corollaire, les années de famine constituent le legs le plus visible que le leadership du Burundi post-indépendant nous a laissés.
Autres temps autres dirigeants ; Evariste Ndayishimiye, lui, n’a pas de temps pour les manichéismes politiciens. Déjà, 99% des thèmes de son discours portent sur l’invitation à la population à s’autosuffire alimentairement et, partant, économiquement. Il est l’homme du développement, avec un goût prononcé du retour à la terre.De ce point de vue, il nous a tirés de loin. Les Burundais s’en souviennent bien. Or, c’est parce que l’homme a la faculté de se souvenir qu’il vit heureux ou malheureux ; on est heureux ou malheureux par rapport à une référence surtout prise dans le passé. Ainsi, avant de parler de l’engagement du président Ndayishimiye dans la lutte héroïque contre la famine, daignez me laisser vous apprendre ou vous remémorer les affres des famines historiques auxquelles il a refusé la chance de frapper encore le peuple burundais.
« Parce qu’on vient de loin » : des famines d’antan à la satiété d’aujourd’hui
« Parce qu’on vient de loin », ce sont les mots d’une chanson de Corneilles le chanteur canadien d’origine rwandaise. Je n’ai pas trouvé mieux comme mots pour tracer la trajectoire des Burundais dans la quête de l’auto-suffisance alimentaire ; nous venons de loin :
J’ai en mémoire les histoires que ma grand-mère me racontait sur les famines qu’elle avait réellement vécues. Par exemple, faute de mieux, les gens ont mangé « amazĭmba y’íbitōke » les boutures de bananiers pour arracher à la mort quelques jours de vie. C’est tout sauf de la fable ! Pendant la famine appelée « Manori » qui sévit surtout dans les régions de Mugamba et Bututsi entre 1943 et 1944, d’autres ont mangé la fange !Et là, les leaders, colons belges à cette époque, n’entreprenaient rien pour juguler la famine. Au contraire, ils chicotaient à qui mieux les faméliques pauvres paysans pour les pousser à produire davantage dans les cultures de rente à l’image du café qui ne profitait qu’à eux.
Je me souviens des famines que les leaders du Burundi post-indépendant, plus gourmands que les gouffres sans fond, ont entretenues ou provoquées : des hommes et des jeunes hommes ont quitté le pays dans les années 1960-1970 pour la Tanzanie ou l’Ouganda, fuyant devant et la famine, et son allié dévastateur l’impôt de capitation. Sept cents FBu chaque année et par tête s’il vous plait, soit, à cette époque, le prix d’au moins trois chèvres ! Vous en inférez combien difficile était, pour un pauvre hère, pouvoir s’en acquitter! S’il ne voulait pas finir ses jours en geôle, tout homme dont la barbe commençait à pousser devait débourser les 700 FBu destinés à entretenir la dolce vita des fainéants du régime Micombero, ou alors prendre le chemin de « Manamba », à pied et pieds nus pour au moins 90 % du trajet, soit au moins 600 km ! Manamba ! Ainsi appelaient l’Ouganda et la Tanzanie ces Burundais qui fuyaient devant la famine et l’impôt pour aller travailler dans les plantations industrielles surtout de sisal. En fait, « Manamba » était la déformation phonique de « my number », en référence au fait qu’ils déclinaient leurs identités non pas par « my name is… », mais par « my number is… ».
Fuyant devant la famine impitoyable et l’impôt implacable, mes oncles Cīramūnda et Liboire, je les cite nommément pour vous aider à vérifier l’authenticité de mon témoignage ; eh bien ces deux parents à moi sont partis pour « Manamba » en 1970. Ils n’en sont jamais revenus !
Je me souviens des années où mes voisins quittaient, en caravane, mon village natal de Nyarusange pour aller acheter des denrées alimentaires dans le Kumoso ou dans le Buyogoma. Oui, plus de 100 km à pied et pieds nus s’il vous plait, pour pouvoir subvenir aux besoins alimentaires élémentaires de leurs familles en proie à une de ces famines ! Les Basîmbarwûzuye (Ceux qui enjambent les fleuves en crues) comme se dénommaient ces caravaniers de la faminepartaient les mardis pour rentrer les samedis, pliant, priant et chantant sous des montagnes de denrées alimentaires sur leurs pauvres crânes ! Ils se reposaient les dimanches et repartaient, le lendemain, vendre à Mwaro, 20 km à peu près et toujours à pied et pieds nus, une partie importante de ce qu’ils avaient acheté à l’extrême-est du pays. Car ceux de Mwaro aussi crevaient de famine ; ils n’avaient pas encore eu le président Ndayishimiye pour apprendre qu’investir dans la terre pouvait les nourrir.
J’ai souvenance qu’en 2005, la famine qui a frappé les deux provinces du nord du Burundi, Kirundo et Muyinga, a emporté des dizaines de personnes. Njoni, alors gouverneur de la Province Kirundo, a indiqué que dix personnes étaient mortes de faim dans les seules communes de Bugabira et de Busoni en deux petits mois. Dans la province de Muyinga, le gouverneur Said Badende a noté la mort de 7 personnes à Gisanze et à Gashoho, décimées par la faim. Dans la foulée, l’organe d’information et d’actualité sur les questions humanitaires IRIN du 11 janvier 2005 rapportera que désemparés, certains habitants de la province de Kirundo « ont mangé des feuilles et des racines pour survivre ».
A noter que le Gouvernement du Burundi a dû mobiliser d’autres régions qui, en signe de solidarité, ont collecté des vivres pour voler au secours surtout de Kirundo. Les Kirundais viennent de loin !
J’ai dans mes souvenirs la famine qui a sévi à Karusi entre 2007-2010. On a fini par la baptiser « Nzōbandāmbara », littéralement « ce n’est jamais trop tard pour m’habiller », sous-entendu « s’habiller n’est pas une préoccupation à l’ordre du jour, le plus important est de trouver de quoi mettre sous la dent ».
Je me rappelle les temps où, dans tout le Burundi, les mois précédant la récolte ou succédant la semence étaient des mois d’«agahubo » la disette, voire d’«ikigoyi » la famine prononcée. Le truc est que les récoltes étaient si maigres que l’on ne pouvait rien laisser dans les greniers après avoir semé.
Je me souviens de tout cela et je me sens heureux ; on vient de loin ; aujourd’hui n’est pas hier, on mange. Nous avons eu des leaders, nous avons un « Commandant».
Le « Commandant suprême » d’une « armée en guerre » contre la famine
La production agricole que nous contemplons aujourd’hui n’est pas le fruit du hasard ; c’est une récompense aux efforts inouïs de Ndayishimiye, un président bosseur ; un « Commandant suprême » d’une « armée en guerre » contre la famine.
« Commandant » oui ; il revendique très souvent lui-même ce qualificatif qu’il mérite bien ; il aime à comparer la lutte contre la famine à une guerre classique. Ainsi selon lui, les peuples sont les « troupes », leurs dirigeants à tous les niveaux hiérarchiques les « commandants ». Par exemple, les gouverneurs de provinces sont les « Commandants-régions », alors que le président de la République est, lui, le « Commandant suprême ». Houes, dabas, coupes-coupes et autres serpettes sont les « fusils d’assaut », tandis que les machines agricoles constituentl’« artillerie lourde ». Les semences sont comparées aux minutions.
Lors du Sommet de Dakar sur le thème « Nourrir l’Afrique » qui a eu lieu en janvier 2023, le président Ndayishimiye a démontré cette similitude devant ses homologues qui n’en revenaient pas ! Ils ont applaudi à s’en déchirer les mains un « président agricole à ériger en modèle de la guerre contre la famine et la pauvreté en Afrique », pour le dire dans leurs mots.
Conscient de ses galons de « Commandant suprême des forces en guerre » contre la famine, le président Ndayishimiye n’a ménagé aucun moyen, aucun effort pour produire et faire produire. Je passerais des journées et des nuits entières à égrainer le chapelet de ses réalisations et ses innovations dans le secteur agropastoral. Cet écrit étantune présentation d’un président en action et non un bilan, je vous partage seulement quelques actions, à titre exemplatif :
En quatre années de pouvoir, nous avons vu la construction des centres naisseurs pour les bovins et pour les porcs à Karusi, à Bitezi et à Gitega, pour les poules à Gitega, pour les lapins à Karusi, Cibitoke et Ruyigi. Des centres agro-sylvo-pastoraux ont également vu le jour. On peut citer ceux de Gihanga, Ruyigi, Gitega, Gitaramuka et Kayenzi. L’agriculture sous serres est passée du rêve à la réalité ; des serres ont été érigées dans les provinces de Kayanza, Kirundo, Gitega, Mwaro, Makamba et Bururi. Pour anticiper sur le manque de conserverie au sec, il y a eu construction de quarante et un hangars de stockage dans le pays, un hangar pouvant contenir jusqu’à quarante mille tonnes de grains de maïs par exemple, à l’instar de celui de Ngozi.
A son arrivée au pouvoir en 2020, l’homme qui n’est jamais en cravate a annoncé : « Toute bouche doit avoir à manger, toute poche doit avoir l’argent ». Les nostalgiques des régimes fainéants et survivants des famines historiquesprenaient ses dires pour de vaines hâbleries ! Aujourd’hui, lesrésultats parlent d’eux-mêmes. En tout cas, on aura beau traiter le Burundi de pays famélique, en 2024, il n’est pas parmi les pays importateurs de denrées alimentaires !
Et pour la première fois depuis que le Burundi existe, les Burundais ont cultivé le maïs non pas pour le finir sur les braises et ne rester qu’avec les seules semences pour la saison culturale prochaine, mais pour le vendre. Le vendre et en termes de tonnages, si bien que le gouvernement a été obligé d’ériger des greniers publics sous forme de hangars de stockage !
Il n’y a pas longtemps, le marché burundais du maïs était alimenté par la Tanzanie et l’Ouganda, les anciens « Manamba ». Du jour au lendemain, la situation a changé : pour la première fois dans l’histoire alimentaire du Burundi, en 2024, nous avons connu une récolte que tous les Burundais peuvent manger à satiété et en laisser de quoi exporter! Soit dit en passant, le Burundi a fait un don de cinq mille tonnes de maïs à la Zambie cette année, en solidarité avec ce pays qui a connu une sècheresse méchante. Qui dit mieux ?
Le président Ndayishimiye, un bosseur qui prêche par l’exemple
Avec ses multiples domaines agro-pastoraux, le président Ndayishimiye est, sans doute, l’exemple d’un leader qui prêche par l’exemple. Ses domaines, à l’image de ceux de Bitare, Murayi et Shombo, n’ont rien à envier aux fermes modernes que nous voyons en Occident. Etendu sur vingt-cinq hectares, Bitare emploie à lui seul directement cent-vingt personneset, à part les champs, abrite un cheptel de 120 vaches !
Le président Ndayishimiye est poly-cultivateur. Tu veux le maïs ? Va chez lui ! La pomme de terre, n’en parlons même pas ! Fruits ? Il est plongé là-dedans. A titre seulement exemplatif, il n’est pas propriétaire de moins de deux mille arbres d’avocatiers ! Les légumes, c’est aussi sa chose. Dans les places gastronomiques de Bujumbura, le champignon a cessé d’être une curiosité importée de la France ; Neva en a fait une production quasi industrielle.
Le président Ndayishimiye est aussi poly-éleveur. Mille fois plus rentable que celui de la vache, l’élevage du porc a, grâce à lui, gagné les cœurs des Burundais ; Il a retiré de la liste des pauvres et mendiants nombre de familles. Le lapin est devenu l’animal de « compagnie » alimentaire » et pécuniaire de beaucoup de familles, et ce, grâce à la prédication par l’exemple de Neva, qui est le Premier président burundais à devenir éleveurprofessionnel du lapin. Le gros bétail fait aussi partie de son cheptel.
Le président Ndayishimiye ne s’est pas limité sur la terre ; il a aussi exploité les eaux. A Karusi, le Champion de l’agropastoral est propriétaire de tout un « Tanganyika » de poissons ! Sur une superficie de plus de 2,5 ha, il élève notamment les tilapias, les carpes et les Clarias.
L’homme qui a changé le paysage physique du Burundi et révolutionné les mentalités
« Zéro champ inexploité » ; « remplacer les herbes et les arbres qui ne se mangent pas par ceux qui se mangent » …, telles sont, entre autres, les composantes de la vision du président Ndayishimiye dans le secteur de l’agriculture.
Aujourd’hui plus que jamais, au Burundi, tout est verdure, beauté et abondance.Les marais qui, naguère, somnolaient dans les papyrus sont quasiment tous labourés. Même les terres de Mugamba et Bututsi, qui n’abritaient que l’ishinge (eragrostis ; vous me pardonnerez de ne connaitre son nom français) et les eucalyptus sont ornementées de champs de pomme de terre, de blé etc… étendus à perte de vue. Et pour ce cas si précis de Mugamba et Bututsi, coup de chapeau à Neva! Par ses discours qui, somme toute, sont d’excellentes géorgiques, il est parvenu à convaincre ces villageois du « Pays de la vache » que leurs terres pouvaient aussi êtrecultivées et les nourrir, au lieu de rester des pâturages pour leurs maigrichonnes de vaches dont aucune ne parvenait à leur donner plus d’un demi-litre de lait d’en trait ! Ils viennent de loin, eux aussi !
Le président Ndayishimiye est aussi en passe de transformer radicalement les mentalités des Burundais. Pour commencer, il est parvenu à convaincre le monde desdiplômés et citadins que l’agropastoral et le diplôme, même universitaire, cela peut vivre dans un même ménage. Dans le passé pas lointain, les mots « cultivateur » et « pauvre» constituaient une paire de synonymie ! Aujourd’hui, quasiment tous les fonctionnaires, hauts dignitaires, ministres et consort, investissent dans l’agropastoral. Même les jeunes qui quittaient les villages pour aller galérer dans les centres urbains font aujourd’hui mouvement inverse ; ce qui fut exode rural tend à devenir exode urbain ! L’exemple le plus éloquent est celui de Mutima la star de la comédie : né et grandi à Bujumbura, il a pris son argent gagné dans le métier de comédien à Bujumbura pour acheter des tracteurs modernes. Il est monté investir en agropastoral dans les montagnes, plus précisément sur la colline sure en commune Vyanda de la province de Bururi. Il y exploite un champ de dix hectares !
On a des besoins, on ne meurt pas de famine !
Que l’on ne me fasse pas dire ce que je n’ai pas écrit : je ne nie pas qu’il y ait des pénuries au Burundi, et je sais que tout le monde ne mange pas à sa faim, ce qui n’est pas le propre du Burundi.
Sinon, en réalité, qui sont ces gens qui crient trop famine plus que d’autres ? Eh bien, ce sont surtout les « basírimú », ces colonisés de l’Ecole belge qui n’ont pas encore compris que le salaire mensuel de fonctionnaire, surtout de l’Etat, ne peut plus nourrir l’homme. La cherté des denrées alimentaires, c’est ce qui est sur toutes leurs lèvres. Et ils en déduisent que tous les Burundais, y compris les agriculteurs, ont faim, sont mécontents. Mon œil ! Donne-moi un agriculteur qui se plaint de devoir vendre à plus cher sa récolte, je te donnerai une fille qui se plaint de devoir épouser un jeune homme riche !
Autre chose, ces « basírimú » croient toujours que pour manger bien, il faut manger les spaghettis d’Italie, les frites de Chine, les Camemberts de France…, en tout cas tout sauf ce qui est produit par nos villageois. C’est ça ! Un Burundais qui revendique l’«basírimúte » dira que les frites ayant passé des mois dans les bâteaux frigorifiés en provenance de la Chine sont plus ragoutantes que celles issues de la pomme de terre fraichement récoltée au Burundi.
C’est en référence à ce genre de mentalités de colonisés que les gens longtemps restés à l’extérieur du Burundi croient que dans les boutiques alimentaires de Bujumbura il n’y a que les produits manufacturés venus de l’0ccident. Et c’est en référence à ces imageries désuètes que, tablant sur le taux de change du dollar, ils sautent sur les claviers pour dire que nous sommes le pays le plus affamé au monde, convaincus que notre manger est toujours importé !
Non, Mes dames Messieurs ! Au Burundi, on a des besoins comme partout ailleurs, mais on ne meurt pas de famine. On bosse, on produit et on mange ce qu’on produit, tant pis pour les « Blanchis » de Bujumbura! «Umurérambwá» (ce qui élève le chien), amatwēnzangurube (ce qui amuse les cochons) comme jadis nos« civilisés » de Bujumbura appelaient dédaigneusement la patate douce et la colocase qui ont pourtant fait grandir leurs parents ;eh bien ce qui était jadis « conneries des villageois » trône aujourd’hui dans les supermarchés chics de Bujumbura. Vous en trouverez même chez «Agaharawe», « ce qui est à la mode » pour traduire littéralement le nom de ce supermarché très prisé des nantis de Bujumbura, pour vous dire combien « ce qui est à la mode », aujourd’hui, c’est aussi le manger typiquement burundais y compris dans les places jadis réservées aux curiosités exotiques. Les mentalités bougent !
Selon le Fonds monétaire international et pour conclure, « l’économie du Burundi devrait croître de 4,3 % en 2024 grâce à l’agriculture ». C’est moi qui souligne, et j’ajouterais : « et grâce à Neva », tant pis pour les jaloux ! Osons dire la vérité même si je sais qu’elle va rester en travers des gorges de certains : aucun des présidents qui ont dirigé le Burundi n’a, autant que Neva, mobilisé les Burundais pour l’agropastoral. Disséquez ses discours,le narratif a radicalement changé ! Et si nous avons connu des héros de la loyauté à l’instar de Bihome, de la souveraineté tels qu’Inamujandi, Runyota, Rwagasore et autres Mirerekano, de la démocratie comme Ndadaye, du patriotisme à l’exemple de Nkurunziza…, il est impossible de ne pas ériger le président Ndayishimiye en Héros de la guerre contre la famine au Burundi, n’en déplaise aux saboteurs de la marche du Burundi vers la réalisation de sa Vision de « Burundi pays émergent en 2040 et pays développé en 2060 » !
Sébastien Ntahongendera
Porte-parole adjoint du président de la république du Burundi