Sous l’égide du Premier vice-président de l’Assemblée nationale, Sabine Ntakarutimana, les députés se sont réunis, le lundi 23 septembre 2024 en séance plénière, pour suivre une présentation du rapport d’analyse d’audit de la capacité de gestion budgétaire du ministère en charge de la fonction publique, couplée aux questions avec débat adressées au ministre de tutelle Vénuste Muyabaga sur le susdit rapport.
Le présent rapport d’audit a été réalisé par la Cour des comptes pour la période de l’année budgétaire 2020-2021 à 2022-2023. L’objectif de cet audit était de proposer des améliorations nécessaires dans la gestion budgétaire pour que le ministère en charge de la fonction publique se prépare à la nouvelle méthode de gestion instituée par la loi organique relative aux finances publiques concernant le budget- programme. A cette occasion, la Cour des comptes a collecté et analysé les documents nécessaires et a mené des entretiens avec les autorités et cadres dudit ministère.
Dans le cadre de la gestion budgétaire orientée vers la logistique du budget-programme, des mesures dont la programmation pluriannuelle, une cellule de planification, de suivi-évaluation, etc.ont été mises en place. Toutefois, la Cour des comptes a constaté que lesdites mesures ont été mises en place très récemment et qu’il est encore tôt que leur impact sur les réformes soit appréciable.
Concernant la capacité du processus de l’élaboration budgétaire, la Cour des comptes a constaté que pas mal de lacunes au sein du ministère de la fonction publique sont observées, notamment la non disposition d’une structure dédiée au processus d’élaboration budgétaire, une situation qui rend difficile la centralisation des données, la coordination entre les structures de la gestion budgétaire et les structures opérationnelles, ainsi que le contrôle des opérations relatives au processus budgétaire.
Egalement, durant l’audit, il a été observé que ledit ministère ne maîtrise pas les effectifs de son personnel interne et ceux des autres ministères; les départs du personnel pour motif de désertion, de décès etc. qui ne sont pas notifiés et par conséquent dont le paiement de leurs salaires continue; le système de contrôle interne inefficace etc.
Les fonctionnaires fictifs, une des préoccupations des élus du peuple
Concernant les questions posées par des députés, l’existence des fonctionnaires fictifs vient en tête. D’autres questions concernent la politique salariale, certains employés au sein des départements du ministère qui sont incompétents, d’autres qui négligent leur mission, la non existence des manuels de procédure, les techniques de gestion des salaires connues par les techniciens tunisiens et non par des techniciens burundais alors que notre pays disposent de gens intelligents.
Le ministre Venuste Muyabaga a souligné que des lacunes qui se sont observées sont en train d’être corrigées et le ministère va doubler d’efforts pour veiller à ce que d’autres n’interviennent. Il a signalé qu’il est prévu, du 23 au 25 octobre 2024, des états généraux et qu’une commission composée d’ experts a été mise en place. Au cours de ces états généraux, des défis seront relevés et trouveront des solutions adéquates au fur et à mesure.
Donathe Ndayisenga