Le Comité paralympique du Burundi date de 1996 et était sous l’appellation de « Fédération Sportive des Handicapés au Burundi ». Quel est donc son état des lieux après ses 26 ans d’existence. Dans un entretien qu’il a accordé à la rédaction du quotidien Le Renouveau, Eugene Nsabayezu, président du comité paralympique du Burundi indique que ce dernier a connu une évolution remarquable étant donné qu’il y a des sportifs burundais qui sont classifiés dans des compétitions paralympiques internationales. Il soulève également des défis notamment liés à l’insuffisance des moyens financiers, le manque du personnel qualifié et l’insuffisance des infrastructures et matériels adaptés au handisport.
Pour se conformer au comité paralympique international qui encadre au niveau mondial les jeux paralympiques, cette fédération sportive des handicapés au Burundi créé en 1996, a mis en place des statuts en rapport avec la charte paralympique tout en respectant la loi régissant le sport au Burundi. C’est pour cela qu’en 2007, cette fédération a changé d’appellation en laissant le nom de « Fédération sportive des handicapés au Burundi » pour être appelée « Comité paralympique du Burundi » qui est devenu membre du Comité paralympique international et du Comité paralympique africain. Dès lors, il ne rate jamais les compétitions paralympiques internationales qui se tiennent tous les 4 ans.
Huit disciplines paralympiques actuellement pratiquées
Comme le signale M. Nsabayezu, 8 disciplines paralympiques sont pratiquées au sein du comité paralympique du Burundi. C’est le para-athlétisme et le sitting volleyball qui ont commencé à être pratiqués avec la création, par l’association des militaires handicapés, du club sportif des personnes handicapés appelé « Muzinga ». « C’est ce club qui a incité les autres personnes vivant avec handicap à pratiquer le sport et d’autres clubs ont par la suite vu la naissance », précise M. Nsabayezu. Différents tournois, poursuit-il, ont ainsi commencé à être organisés en mairie de Bujumbura. Après la mairie, le handisport a commencé à être intégré dans les centres des personnes vivant avec handicap à l’intérieur du pays. « Actuellement nous avons des paralympiens classifiés dans compétitions internationales même s’ils sont moins nombreux », précise-t-il
Dans son évolution, le comité paralympique fait face à des défis
Comme l’indique M. Nsabayezu, l’évoluition du Comité paralympique du Burundi est handicapée par des défis essentiellement liés aux moyens financiers. « Depuis sa création, le Comité paralympique du Burundi n’a pas ses propres fonds. L’Etat ne nous donne que des subsides d’un million de francs burundais par an seulement. Cette somme est insuffisante pour le fonctionnement de notre association étant donné que nous devons donner des cotisations au niveau des associations où nous sommes affiliés comme le Comité paralympique international et le Comité paralympique africain mais aussi nous dévons payer de frais de licences pour nos athlètes qui vont participer dans des compétitions internationales », signale-t-il. Il précise que le Comité paralympique du Burundi vit grâce aux appuis des bailleurs. M. Nsabayezu explique que cette situation fait que le Comité paralympique du Burundi ne dispose pas de beaucoup d’athlètes classifiés.
Un autre défi, signale M. Nsabayezu, est lié au manque du personnel qualifié en matière d’encadrement et de promotion du handisport. « Les techniciens que nous avons sont ceux formés sur le tas et d’autres qui sont allés faire des stages au niveau de la région », indique-t-il. Le Comité paralympique du Burundi fait également face au défi lié au manque d’infrastructures et de matériels adaptés au handisport.
M. Nsabayezu demande aux autorités habilitées surtout celles en charge du sport à traiter le handisport au même degré que les autres sports en l’appuyant en moyens financiers et matériels.
Eric Sabumukama