L’inspecteur général de la Police nationale du Burundi, Christophe Manirambona suggère la suspension du métier de taxi-vélo en mairie de Bujumbura. Pour lui, ce métier renferme une sorte d’exploitation de l’Homme par l’Homme. Les conducteurs de ces vélos demandent plutôt qu’une réglementation soit mise en place pour améliorer leurs conditions de travail.
C’était en date du 12 mai 2022, lors de la réunion du ministre ayant la sécurité publique dans ses attributions que la vie difficile des conducteurs des taxis-vélos a été évoquée. Pour l’inspecteur adjoint de la Police nationale du Burundi la suspension de ce métier permettra de sauver des vies humaines actuellement en « danger ». Il regrette qu’un bicycliste pesant 50 kg puisse transporter un client ayant le double de son poids pendant un long trajet pour ne bénéficier en revanche qu’un billet de 1 000 FBu. Il fait référence à un conducteur de vélo rémunéré qui transporte un client du marché City market de Buyenzi (chez Sion) jusqu’au rond point se trouvant à l’endroit appelé « Iwabo w’abantu », non loin du palais présidentiel Ntare Rushatsi.
Avec ces travaux qui exigent plus d’efforts, M. Manirambona regrette que la grande majorité de ceux qui exercent ce métier travaillent pour leurs patrons. « Beaucoup d’entre eux utilisent des vélos de leurs patrons, font quotidiennement un versement [qu’ils n’arrivent même pas à avoir] ». Selon lui, ces conducteurs de vélos exerçant le transport rémunéré n’ont pas de logement et ne mangent pas suffisamment.
Leur santé est menacée
Considérant les conditions de vie des ces derniers, cet officier de Police trouve qu’il est extrêmement difficile qu’ils vivent plus de cinq ans. « Avant la mise en application de la mesure de démolir les constructions anarchiques, ils dormaient dans des maisons en construction ou dans les maisons qui étaient construites anarchiquement. Ces individus se livrent dans la consommation des boissons hautement alcoolisés », explique M. Manirambona.
Le ministre ayant la sécurité publique et le développement communautaire dans ses attributions, Gervais Ndirakobuca a exprimé son inquiétude. Ces gens sont vulnérables à la malaria alors qu’ils sont incapables de se faire soigner. Considérant le coût de la vie en ville, le ministre Ndirakobuca conseille à ces conducteurs de taxi-vélos d’aller travailler dans les provinces de l’intérieur du pays. Pour lui, la vie y est plus abordable qu’en ville.
Les concernés rencontrés en zone Kamenge affirment qu’ils font face à de nombreux défis. Ils demandent que ce métier ne soit pas suspendu en mairie de Bujumbura mais plutôt réclament la réglementation de ce secteur de transport pour trouver des réponses à ces défis soulevés.
Moïse Nkurunziza