Le secteur agricole burundais constitue un moteur de croissance économique. Il est le garant de la sécurité alimentaire de la population. C’est dans ce cadre que certains jeunes de la zone Mayuyu en commune Mukike de la province de Bujumbura, ont jugé bon de se regrouper dans la coopérative «Twimbure kugihe» en vue de promouvoir la culture de pommes de terre. Comme l’a confirmé Fabrice Nzokira, président de cette coopérative, la multiplication des semences de pomme de terre constitue leur principale préoccupation et le pas déjà franchi est appréciable. C’était lors d’un entretien qu’il nous a accordé, le samedi 6 janvier 2024 dans cette province.
Selon M. Nzokira, la population burundaise est essentiellement rurale et tire ses moyens de subsistance de l’agriculture. Etant donné que cette population est majoritairement jeune, M. Nzokira croit que le secteur agricole contribuerait efficacement dans l’augmentation de la production nationale et donc dans l’atteinte de la vision d’émergence et de développement du Burundi. C’est donc selon lui, la raison pour laquelle certains jeunes de la zone Mayuyu n’ont pas tardé à répondre à l’interpellation du chef de l’Etat, les incitants à fournir leurs efforts pour accroître la production nationale. Après avoir décroché leurs diplômes, M. Nzokira fait savoir qu’ils ont opté pour des stratégies de conjuguer leurs efforts car, l’union fait la force. Cela leur a permis de contracter une dette de dix millions de francs burundais de la part du Programme d’autonomisation économique et d’emploi des jeunes (Paeej) en vue de mieux démarrer leurs activités. Actuellement, à travers leur coopérative «Twimbure kugihe», ces jeunes ont pris les devants dans l’accroissement de la production de pommes de terre. En plus de leur projet de culture de pomme de terres, M. Nzokira indique que leur coopérative s’est ensuite donnée la mission de multiplier les semences de pomme de terres en vue de faciliter aux autres agriculteurs qui préfèrent s’approvisionner en semences. Dans le but de produire des semences de qualité, il précise qu’ils parviennent à franchir les étape grâce à la parfaite collaboration de leurs techniciens avec ceux de l’Institut des sciences agronomiques du Burundi (Isabu).
L’exigüité des terres cultivables handicape leur vision
La coopérative «Twimbure kugihe» souhaiterait être leader dans la multiplication des semences de pommes de terre, selon M. Nzokira. Cela permettrait aux Burundais, non seulement de rompre avec la famine, mais aussi d’exporter leur production, pour que le Burundi puisse se doter suffisamment de devises. Toutefois, déplore-t-il, l’exigüité des terres cultivables à leur disposition reste un défi majeur. Les moyens financiers qui leur permettraient de louer ces terres cultivables restent également limités. Il invite le gouvernement à soutenir davantage les coopératives des jeunes en les aidant à trouver les marchés d’écoulement de leur production.
Tharcisse Sibonkomezi