Suite à la forte pluviométrie, la zone Gatumba en commune Mutimbuzi dans la province de Bujumbura connaît des inondations depuis quelques années. Par conséquent, plusieurs activités ont été paralysées, les maisons ont été détruites et la population a connu des déplacements.
Dans une interview, Anicet Nibaruta, président de la Plateforme nationale de la prévention des risques de gestion des catastrophes, indique que lors de la présentation de la Note des prévisions saisonnières météorologiques, l’Igebu a annoncé de fortes précipitations qui sont liées au phénomène El Nino. Ce phénomène est une réalité au Burundi. La zone Gatumba a connu des fortes précipitations, et au niveau de la Plateforme nationale de prévention des risques de gestion des catastrophes, des actions ont été menées. La Croix-Rouge du Burundi a fait des pulvérisations pour prévenir les maladies des mains sales. La Plateforme nationale ?en collaboration avec la Croix-Rouge ?ont servi l’eau potable car l’eau de la Regideso n’est pas en quantité suffisante.
M.Nibaruta rappelle que Gatumba a connu des inondations et des déplacements de la population depuis l’année 2015, surtout dans les localités de Mushasha I et Il. Beaucoup de ménages ont été assistés. Les fortes précipitations ont encore une fois été enregistrées depuis 2020, et les ménages affectés ont été secourus.
La topographie est l’un des facteurs
Athanase Nkunzimana, professeur à l’université et chercheur dans le domaine des changements climatiques, a indiqué que la zone Gatumba est sous menace des inondations et les causes sont multiples. Il a parlé, entre autres, du facteur physique (la topographie de Gatumba), une zone qui est basse dans la plaine et qui a une faible pente. Lorsqu’il pleut abondamment, il doit y avoir des inondations. Il y a également la déviation des eaux de la rivière Rusizi. Suite aux aménagements agricoles inappropriés qui ont affecté la zone tampon de la rivière, les eaux ont dévié.
L’autre facteur est lié aux précipitations abondantes liées aux changements climatiques. Lorsqu’il pleut beaucoup, la zone Gatumba devient plus vulnérable. L’autre facteur est lié aux bassins versants de cette rivière. Au niveau des bassins versants, il y a les aménagements qui sont inappropriés, des habitations et autres structures qui sont installés sans respecter les normes environnementales. Il y a également la remontée des eaux du lac Tanganyika qui affecte les eaux de la Rusizi.
La population doit changer de mentalités
Nkunzimana fait savoir que pour renverser la tendance, la communauté locale peut contribuer en changeant de mentalité par l’intégration de la notion du risque. Il faut que la population soit consciente qu’elle vit dans une zone vulnérable. Au niveau des autorités locales, elles doivent mobiliser la population à faire respecter l’environnement, à ne pas construire ou cultiver dans les zones proches de la Rusizi, il faut laisser une zone tampon. Il faut aussi faire les travaux de curage dans la rivière ou faire d’autres activités allant dans le sens de priver les eaux de la Rusizi de dévier encore.
Lucie Ngoyagoye