L’année 1983 marque indélébilement l’apparition du virus de l’immunodéficience humaine (VIH/Sida) au Burundi. Le Dr Aimé Ndayizeye, directeur du Programme national de lutte contre le sida et les infections sexuellement transmissibles (PNLS/IST) affirme que le Burundi enregistre déjà des progrès grandioses dans la lutte contre cette maladie.
« Des efforts importants ont été déployés par le gouvernement du Burundi et ses partenaires en vue de répondre d’une manière appropriée à la pandémie du sida à travers la formulation d’une réponse nationale efficace articulée sur une approche multisectorielle et décentralisée », fait-t-il observer. Selon ce médecin, le Burundi a fait de l’ « accès universel » l’épine dorsale de sa politique en matière de lutte contre le sida. « Le Burundi a adhéré à toutes les initiatives internationales et régionales pour atteindre ses objectifs ».
Des progrès assez remarquables
Comme indiqué, le pays a également adopté différentes stratégies mondiales comme la stratégie appelée « fast track » dont l’objectif est d’atteindre les 90-90-90 en 2020 et 95-95-95 à l’horizon de 2030. Cette stratégie, ajoute M. Ndayizeye, vise à éliminer les nouvelles infections chez les enfants ayant l’âge compris entre 0 et 14 ans, en réduisant le nombre d’enfants nouvellement infectés chaque année. « L’objectif est de fournir un traitement antirétroviral à plus de 95% des femmes séropositives enceintes ou allaitantes ».
Le Dr Ndayizeye affirme également que le Burundi a déjà enregistré des progrès grandioses dans la lutte contre cette maladie. Il donne l’exemple de l’approche de tester et de traiter le Sida ainsi que la décentralisation des services de prévention et de prise en charge des personnes infectées. Il se réjouit de la décentralisation de la prévention et de la prise en charge des adultes séropositifs et les enfants jusqu’au niveau des centres de santé.
Une baisse de la discrimination
L’autre progrès enregistré est le processus de mise en place d’un système d’identification unique des personnes vivant avec le Sida couplé au dossier médical électronique pour améliorer le suivi des personnes séropositives. Il se réjouit aussi de l’implication des personnes vivant avec le Sida dans la planification et le suivi des interventions de lutte contre le VIH. « Des progrès ont été enregistrés dans la lutte contre la stigmatisation et la discrimination fondée sur le VIH passant de 68% en 2014 à 41,8% en 2020, soit une amélioration de 26,2%».
La baisse de cette discrimination est due notamment à l’augmentation du niveau de connaissances de la population sur le Sida et de l’efficacité du traitement antirétroviral.
Toutefois, le risque de transmission du Sida de la mère à l’enfant est de 30 à 35% en fonction du moment de la grossesse. « Il est de 6 à7% pendant la grossesse et via le placenta, de 19 % au cours de l’accouchement et il est compris entre 15 et 17 % pour le lait maternel ».
Moïse Nkurunziza