Lors de la séance plénière de l’Assemblée nationale, le jeudi 27 février 2025, qui consistait à suivre le rapport de l’état des lieux des stocks de maïs et du riz collectés en 2024 et leur commercialisation par l’Anagessa (Agence nationale de gestion du stock de sécurité alimentaire) ainsi que les préparatifs pour la collecte du maïs pour les saisons culturales 2024 C et 2025 A, la ministre ayant le commerce dans ses attributions, Marie Chantal Nijimbere a répondu aux différentes questions des élus du peuple concernant principalement la production du maïs au Burundi.

Surpris d’entendre qu’une certaine quantité de la production du maïs serait en train d’être détériorée, les députés ont voulu savoir s’il n’y aura pas de perte par rapport au budget débloqué par le gouvernement dans l’achat du maïs auprès de la population. Dans ses réponses, Mme Nijimbere a d’abord précisé que la création de l’Anagessa, comme tous les autres projets de l’Etat, vise l’augmentation de la production et la création d’emploi tout en valorisant les efforts de l’agriculteur.
Selon elle, le secteur agricole est un secteur pourvoyeur d’emplois à plusieurs personnes et fait vivre la majorité des Burundais. « Vous comprendrez donc que l’Anagessa a un rôle prépondérant à jouer pour qu’un agriculteur puisse récolter le fruit de sa sueur », a-t-elle indiqué.
L’argent issu de la vente du maïs contribuerait à la création d’emplois
La ministre Nijimbere a précisé que quand l’Anagessa achète la production du maïs auprès de la population, le gouvernement ne s’attend pas à un intérêt direct. Plutôt, le profit peut se calculer à travers l’impact de cet argent, notamment sa contribution dans la création d’emplois ou d’autres activités génératrices de revenus, qui vont de retour générer des taxes et impôts entrant dans la caisse de l’Etat.
En plus, la grande production attendue pour les saisons culturales 2024 C et 2025 A, confirment également les efforts incontournables du gouvernement dans le secteur agricole, a-t-elle ajouté. « Donc, même s’il n’y a pas d’études approfondies pour connaître l’impact positif de l’achat du maïs, on ne pourrait pas se presser de confirmer qu’il y a eu une perte », a-t-elle signalé, sans toutefois nier qu’il peut y avoir une perte en termes de kilogrammes. Cela peut arriver à toute personne de perdre une petite quantité, soit lors de la récolte ou lors de la conservation. Ce serait plus mauvais et inquiétant s’il s’agit d’une grande quantité qui se détériore.
La ministre Nijimbere a, en outre, fourni d’éclaircissements face à l’inquiétude liée au manque du marché d’écoulement de la quantité restante dans les stocks de l’Anagessa, soit environ 58,6% de la production collectée. Grâce à la collaboration de ces deux ministres concernés, ils ont pu identifier des grands groupements où écouler cette production, notamment dans l’armée, la Police et aux écoles à régime d’internat.
Des recherches visant la transformation du maïs
Mme Nijimbere a aussi révélé une autre idée de mener des recherches par des entreprises habilitées en vue de voir comment permettre l’utilisation du maïs dans la transformation d’autres produits dont les boissons ou autres. Dans ce cadre, a-t-elle laissé entendre, la Brarudi a pris les devants pour tester si le maïs pourrait être un ingrédient dans la production d’une autre sorte de boisson. « Les recherches vont bon train et arrivent loin », a-t-elle rassuré, en précisant que les résultats préliminaires montrent que 30% de graines de maïs pourront être utilisés comme ingrédients et les résidus, 70%, serviront dans l’alimentation du bétail.
« Si les tests se révèlent plausibles et que cette boisson est aimée par la population, la Brarudi pourra, à cet effet, avoir besoin de vingt mille tonnes de maïs chaque année. Cela marquera un autre pas franchi, et permettra aux agriculteurs de trouver le marché d’écoulement de la production de maïs », a-t-elle informé.
Claude Hakizimana