La retraite ne devrait pas être perçue comme la fin d’un parcours, mais plutôt comme le début d’une nouvelle étape de la vie. C’est un moment privilégié où chacun peut, enfin, récolter les fruits de ses expériences, mettre à profit les savoirs accumulés au fil des années et s’ouvrir à de nouvelles opportunités. Libéré des contraintes professionnelles, on peut se redécouvrir, explorer des passions longtemps mises de côté et s’engager dans des micro-projets. Cela a été prononcé par Gabriel Nizigama, ministre du Travail, de la fonction publique et de la sécurité sociale, le mardi 25 novembre 2025 lors d’un atelier d’échange organisé par l’INSS (Institut national de sécurité sociale) sur la mise en place du projet « une retraite digne et active ».

Gabriel Nizigama, ministre du Travail, de la fonction publique et de la sécurité sociale, s’est exprimé sur la mise en place du projet « Une retraite digne et active ». Il s’inquiète sur la situation des retraités, tant au Burundi que dans d’autres pays. Il a mis en lumière les difficultés économiques et sociales qui compromettent le bien-être et la dignité de cette catégorie de la population. Il a souligné que, malgré leurs riches expériences et savoirs, les retraités se trouvent souvent confrontés à un quotidien précaire. « La retraite ne devrait pas être perçue comme la fin d’un parcours, mais plutôt le début d’une nouvelle étape de la vie, riche d’expériences, de savoirs et d’opportunités », a-t-il déclaré. Selon lui, la retraite devrait être un moment propice pour mettre à profit les compétences accumulées au cours de la carrière. Au lieu de voir la retraite comme un adieu au monde du travail, il est essentiel d’en faire une période d’engagement et de création.
Conscient des défis auxquels sont confrontés les retraités, M. Nizigama fait savoir que le gouvernement burundais a déjà mis en place plusieurs mesures pour soutenir les retraités. Parmi celles-ci, on cite la couverture des soins médicaux pour les retraités du secteur public et l’augmentation des pensions. Ces initiatives visent à garantir un minimum de dignité et de sécurité pour ceux qui ont consacré leur vie au service public.
Sensibiliser les travailleurs à planifier les projets, étant encore au service
Un autre point crucial soulevé par M. Nizigama est la nécessité pour les travailleurs de l’Etat, de se préparer activement à la retraite, étant encore en activité. Il insiste sur l’importance de sensibiliser les travailleurs à la planification de projets de vie qui vont leur permettre de rester actifs après leur départ à la retraite. Selon lui, l’organisation de micro-projets pourrait, non seulement aider les retraités à maintenir leur autnomie financière, mais également à rester engagés dans la société.
Emmanuel Miburo, directeur général de l’INSS a annoncé que cet Institut prépare un projet ambitieux « Une retraite digne et active » pour aider les fonctionnaires à mieux se préparer à la retraite. Il souligne l’importance d’une planification adéquate, car il trouve que les frais de pension fournis par l’INSS sont insuffisants, rendant la transition vers la retraite difficile pour beaucoup.

pour l’avenir (Photo : Etienne Nduwimana)
M. Miburo fait remarquer que certains fonctionnaires réussissent à organiser efficacement leurs projets de retraite, tandis que d’autres peinent à s’y préparer ou ne songent même pas à cette étape importante de leur vie. Selon lui, il est essentiel que tous les fonctionnaires prennent conscience de la nécessité de planifier leur retraite bien avant de quitter leur emploi. « Pour soutenir cette initiative, l’INSS prévoit collaborer avec d’autres acteurs du secteur, afin de discuter des différentes options qui s’offrent aux fonctionnaires », indique-t-il. Il précise que l’objectif de cela est d’encourager davantage les personnes, à prendre des mesures proactives pour leur avenir.
M. Miburo indique également que l’âge de départ à la retraite ne devrait pas être un obstacle à la préparation des projets pour l’avenir. Il signale que les fonctionnaires partent à la retraite à des âges variés, certains à 45 ans, d’autres à 55 ou 60 ans. Cependant, il souligne que l’essentiel est de commencer à planifier les projets dès que l’on a une idée claire de ses souhaits et projets futurs. Selon lui, une préparation anticipée permettrait de réduire le stress lié à la transition et d’ouvrir la voie à une retraite épanouissante. Il indique qu’il existe de nombreuses possibilités pour les retraités. Les anciens fonctionnaires peuvent bâtir des projets basés sur leurs passions ou leurs expériences antérieures. M. Miburo encourage chacun, à envisager ces options dès maintenant, pour que leur passage à la retraite soit une opportunité de croissance et de réinvention.
Théodore Niyonkuru, un enseignant qui approche la fin de sa carrière, explique que le salaire qu’il perçoit en tant que fonctionnaire ne suffit déjà pas à couvrir l’ensemble des besoins de sa famille. Selon lui, les charges quotidiennes, entre autres, l’alimentation, la scolarité des enfants, les soins de santé, le logement, dépassent largement son revenu mensuel. « Chaque travailleur doit disposer d’un complément de revenu pour pouvoir subvenir correctement aux besoins de sa famille », signale-t-il. Pour lui, cela est une stratégie à long terme. Il raconte que les petites activités génératrices de revenus qu’un travailleur engage parallèlement à son emploi, prennent toute leur importance au moment de la retraite. « Ces initiatives annexes, que l’on lance parfois par obligation pendant sa vie professionnelle, deviennent souvent un véritable soutien financier une fois que le salaire régulier n’est plus versé sur le compte. Elles permettent de maintenir une certaine stabilité et d’éviter que la retraite ne rime avec précarité », poursuit-il.
Etienne Nduwimana
