Au Burundi, les agents de santé communautaire (ASC) apportent une contribution majeure dans la promotion de la santé de la population à travers des sensibilisations sur, entre autres, l’importance des vaccins pour les enfants. Les bénéficiaires qui sont la population louent leurs services.
Dans un entretien avec Christine Sibomana, agent de santé communautaire de la commune Gashikanwa en province de Ngozi, elle nous raconte sa vie quotidienne. « Je commence ma journée par des travaux champêtres comme toute femme de la communauté. Après ces travaux, je rentre à la maison pour préparer de quoi se mettre sous la dent. L’après-midi, c’est le moment d’une autre activité tout aussi importante, à savoir sillonner les ménages de la communauté pour sensibiliser la population sur la promotion de la santé des enfants et surtout l’importance des vaccins.
Aider à transformer les comportements des parents
L’ASC Sibomana explique qu’au moins une journée dans la semaine est réservée aux sensibilisations. Cinq ménages sont en moyenne visités pendant 15 à 20 minutes chacun. Quand elle visite le ménage, Sibomana s’informe d’abord sur l’âge des enfants et demande si tous ont bénéficié des vaccins prévus. Pour le vérifier, elle demande toujours le carnet de fiches de vaccination délivré par les structures de santé. Cela permet de voir le nombre de vaccins que l’enfant a déjà reçus, à quelles périodes et combien il lui en reste. Elle demande aussi aux parents s’ils connaissent l’importance des vaccins pour leurs enfants.
Ce qui est évident, c’est que certains parents y vont sans savoir pourquoi. C’est le cas de la nommée Munezero, mère de trois enfants. Elle dit : « je ne sais pas contre quoi ils ont été vaccinés, mais je n’ai jamais manqué au rendez-vous des vaccins. Mes enfants ont eu toutes les doses qu’il faut ». L’ASC Sibomana profite alors de l’occasion pour expliquer l’importance des vaccins à la population.
Lors de notre entretien, elle a présenté la succession de l’administration des vaccins. Ainsi, « un enfant doit recevoir obligatoirement des vaccins juste après sa naissance, à un mois et demi, à deux mois et demi, à 3 mois et demi, à 9 mois et à une année et demi». Des campagnes de vaccination sont occasionnellement organisées pour les jeunes et les femmes enceintes. Ces vaccins permettent de se protéger contre les maladies tels que la poliomyélite, le tétanos, la rougeole, l’hépatite, etc. Malheureusement, certains parents ignorent ou oublient d’aller faire vacciner leurs enfants. Dans ce cas, on leur exige d’y aller pour un rattrapage et de toujours consulter les carnets de fiches de vaccination. Mme Sibomana précise qu’elle clôture ses visites dans les ménages à 17h et retourne chez elle pour continuer ses activités, et surtout préparer le repas du soir.
Un travail salué
La nommée Munezero affirme qu’elle ignorait auparavant l’importance des vaccins pour les enfants, et assure qu’elle suivra scrupuleusement le calendrier de vaccination. Le chef de colline Migereka salue le travail accompli par les ASC. « Ils donnent des informations primordiales. Par exemple, lors des campagnes de vaccination, ce sont ces agents, en collaboration avec les administratifs qui font passer des communiqués sur le calendrier de vaccinations dans des églises, les écoles, etc.» précise-t-il. Ils aident à transformer les comportements des parents qui restent réticents à la vaccination.
Eliane Nduwimana