L’Institut supérieur du commerce (Isco) se comporte un certain nombre de filière comme le développement communautaire, la comptabilité, l’Assistance de direction et la bibliothéconomie. Willy Nsengiyumva, un sourd muet, est l’un des étudiants de la filière de Comptabilité. Il a témoigné par écrit, la façon de suivre ses études, dans un entretien nous accordé, le jeudi 26 octobre 2023.
Willy Nsengiyumva est originaire de la province de Mwaro, en Commune Ndava, colline Kamushiha. Ses parents ont constaté que leur fils est un sourd- muet à l’âge de 4 ans. Ils ont décidé de le faire inscrire à l’école maternelle de Mushasha « Christ Roi» pour lui éviter la stigmatisation par les enfants de son âge sans handicap.
« Plus rien ne m’inquiétait »
« J’ai commencé mes études à l’école maternelle de Mushasha « Christ Roi»’ des sourd- muets en 2003. Après avoir terminé la section maternelle en 2006, j’ai commencé la 1ère année primaire dans ce même établissement jusqu’en 5è année en 2011. En 6è année primaire, nous avons étudié ensemble avec des orateurs de bonne manière. Ces derniers pouvaient écouter et maîtriser notre langue des signes et après les cours, ils expliquaient en signes ce qui nous avait été enseigné», a-t-il écrit.
En 6è année primaire, j’ai échoué et j’ai changé d’établissement et j’ai préféré le Lycée notre Dame de la Sagesse (LNDS) de Gitega, où j’ai commencé aussi le cycle secondaire depuis 2013, en 7e année. A partir de 2017, quand j’ai commencé le cycle supérieur de la section des Sciences sociales et humaines (SSH) encore avec les parleurs, le système d’enseignement a été changé. Deux enseignants se présentaient en même temps devant nous. Un était là pour nous interpréter ceux que l’autre enseignait. Mais la section n’était pas ma préférence. J’ai changé de section et fréquenté celle de gestion et comptabilité, dans une école privée dès 2018 jusqu’ en 2020, l’année de fin de mes études secondaires. Lors de la fête de fin d’études, nos enseignants en collaboration avec ceux des écoles publiques, nous ont conseillés de bien se préparer à l’examen d’Etat. Après l’examen d’Etat, les résultats étaient tels que, parmi les sourds –muets, j’étais le seul à avoir réussi l’examen d’Etat avec 70%, alors la note fixée par l’Etat était de 68% chez les élèves sans handicap.
C’est ainsi que j’ai débuté mes études supérieures à l’Université du Burundi à l’Isco dans la filière de Comptabilité. Comme j’étais déjà habitué à étudier avec les parleurs au niveau du secondaire plus rien ne m’inquiétait sauf le système d’utiliser le projecteur. Et là j’ai eu la chance d’avoir des amis qui savaient le langage des sourds- muets, et me fournissaient des explications au jour le jour.
Besoin d’un ordinateur portable
Au niveau de la filière de la comptabilité la plupart des cours font appel aux mathématiques. Ainsi en l’absence de ceux qui savent mon langage pour m’expliquer les cours, comprendre seul mes cours me demande beaucoup d’énergie. Un autre problème est que la prise des notes me prend beaucoup de temps, pour me permettre de réviser personnellement les cours.
Pour faciliter le suivi des cours, M.Nsengiyumva, demande à l’Université du Burundi, en collaboration avec les ONG intervenant dans l’appui aux personnes vivant avec handicap, de mettre à la disposition des étudiants sourds-muets, des ordinateurs portables, afin de pouvoir consultert les différents syllabus des professeurs. Ceci épargnerait à ces sourds-muets le temps perdu dans la prise de notes.
Fulgence Niyomukiza/ (stagiaire)