Le vendredi 11 juin 2021, l’université du Burundi en collaboration avec l’association des rescapés des massacres perpétrés contre les étudiants hutus, Zirikana UB-95, a organisé les cérémonies de commémoration des victimes des crimes perpétrés dans les campus de cette université. Le secrétaire permanent du ministère en charge de l’éducation, Frédéric Bangirinama, invite les étudiants à s’adonner davantage à l’amour de la patrie en mettant en avant la dignité humaine.
Dans son discours de circonstance, le secrétaire permanent s’est réjoui de l’étape franchi dans la consolidation de l’unité au sein de l’université du Burundi et à l’éradication des conflits ethniques entre les étudiants. Il a fait savoir que la meilleure cohabitation au sein de cette institution universitaire attirera de nombreux étudiants y compris ceux des familles des victimes au point de ne pas hésiter de venir expérimenter et développer la connaissance. Frédéric Bangirinama, a en outre, remercié les membres de l’association Zirikana UB-95 pour leur contribution à la recherche de la vérité et la réconciliation, une des priorités du gouvernement burundais d’assoir la paix durable entre les Burundais. Le secrétaire permanent au ministère en charge de l’éducation a invité les étudiants à s’adonner davantage à l’amour de la patrie en mettant en avant la dignité humaine. Il les a interpellés à se départir de tout comportement de discrimination basé sur l’ethnie. Il a invité les familles ayant perdu les leurs dans les massacres perpétrés dans les différents campus de l’université du Burundi à ne pas céder au désespoir. « Malgré la crise vécue, nous espérons toujours le meilleur à venir », a-t-il conclu.
Des massacres préalablement organisés
Au cours des témoignages, les intervenants ont touché le rôle joué par la représentation des étudiants, les responsables des services universitaires ainsi que les agents de l’armée. Quant au président de l’association Zirikana UB-95, Joseph Nkurunziza, certains slogans incitant la haine contre les Hutus se laissaient entendre un peu partout avant les tueries. Malgré l’évidence de la tension qui se manifestait et l’appel au secours par les personnes en danger, le risque n’a pas été banni mais encouragé par l’entraînement paramilitaire et soutenu par l’approvisionnement en armes de feu aux étudiants extrémistes tutsi. Il a prodigué des conseils selon lesquels tout comportement ayant un caractère ethnique doit être banni à l’université du Burundi et ailleurs.
Quant au secrétaire général à l’université du Burundi, Paul Banderembako, il trouve que les massacres des étudiants hutus dans le campus Mutanga était l’accomplissement d’un plan préalablement préparé et organisé avec la main de l’armée d’alors et des sans échec venus des quartiers voisins. Comme il l’a fait savoir, ces témoignages n’ont pas tendance à inciter la haine plutôt à connaître la vérité afin de se réconcilier et construire une communauté estudiantine toute unie contre le mal.
Pardoner et se faire pardoner
Au cours de la messe en mémoire des victimes, abbé Nicodème Dushimirimana s’est inspiré de la parole de Dieu tiré de l’Evangile selon Luc 15 :11-32 où il a invité la population présente à demander pardon à Dieu. «Ne fais pas à ton voisin ce que tu ne veux pas qu’on fasse pour vous.», a-t-il conclu. Les cérémonies ont été clôturées par le dépôt des gerbes de fleurs au monument construit en mémoire des victimes dans le campus de Mutanga.
Fiacre Nimbona