A l’occasion de la célébration de la Journée internationale de la santé mentale, l’Union des femmes burundaises(UFB) a organisé, le 10 octobre 2023, une réunion d’échange sur la promotion des droits des personnes affectées par les pathologies mentales ainsi que leurs familles. Aux cours des échanges, les participants ont plaidé pour qu’il y ait la gratuité des soins pour le traitement des malades mentaux. Ils ont suggéré d’organiser des séances de sensibilisation pour que la société en général comprenne qu’un malade mental est une personne comme tant d’autres.
Dans son mot liminaire, la secrétaire générale adjointe de l’UFB, Anne Munezero a fait savoir que les pathologies mentales constituent un problème sanitaire de grande ampleur, mais ne sont pas adéquatement prises en charge. L’intégration des soins de santé mentale reste un objectif à atteindre. La stigmatisation et la discrimination des personnes vivant avec les pathologies mentales continuent d’entraver la prise en charge.
Pour ce faire, Mme Munezero a précisé que l’UFB s’est jointe à la communauté internationale en organisant une réunion d’échange avec différentes associations, les familles affectées ainsi que les personnes victimes des pathologies mentales.
Au cours des échanges, les personnes vivant avec les maladies mentales ont fait savoir que, dans beaucoup de cas, elles sont discriminées dans la société. Soline Ndayishimiye, une jeune fille victime d’une maladie mentale témoigne: «Quand j’étais encore enfant, j’ai assisté aux querelles entre mes parents et qui se répétaient souvent. Ces scènes malheureuses m’ont affectée. J’avais un rêve de concilier mes parents quand je serai grande. Malheureusement, mes parents sont morts et ils étaient eux-mêmes dans cette situation. Deux ans après, j’ai été moi-même victime d’une maladie mentale ».
Un autre homme qui a requis l’anonymat, a également parlé des problèmes familiaux qui l’ont poussé à avoir beaucoup d’idées divergentes dans ses pensées. Il a fini par attraper une pathologie mentale.
La famille, un meilleur remède
Toutes ces personnes vivant avec les maladies mentales ont plaidé auprès du ministère en charge de la santé, pour qu’il y ait une prise en charge gratuite des maladies mentales. Elles ont souhaité qu’il y ait des séances de sensibilisation en vue de parler des signes des pathologies mentales, afin que les personnes qui manifestent ces signes aient le courage de consulter à temps les centres d’écoute et de traitement des maladies mentales.
Les psychologues qui ont participé à cette réunion d’échange ont interpellé toute la population à se défaire des anciennes mentalités burundaises, qui exigeaient de ne rien dire quand quelque chose ne va pas bien.
Ils signalent que le meilleur remède pour les personnes vivant avec les maladies mentales est la compréhension de leurs familles. Ils interpellent pour ce faire, toute la population burundaise, à s’en rendre compte que la maladie mentale peut être traitée et guérie.
Rose Mpekerimana