Le ministère du Commerce, du transport, de l’industrie et du tourisme a organisé, le jeudi 4 avril 2024, un atelier de lancement du projet d’appui vers la transition à la mobilité électrique au Burundi. Pour le Secrétaire permanent dans ce ministère, Christine Niragira, opter pour un véhicule électrique, c’est faire un choix économique important.
Selon les données du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), plus de 60% de nouvelles immatriculations de véhicules en Afrique sont d’occasion. Bien que ces véhicules répondent à des besoins réels et croissants de mobilité, ils génèrent des problèmes de santé publique liés à la pollution.
Mme Niragira a indiqué que pour parvenir à un secteur de transport durable, une combinaison de mesures doit être mise en œuvre dans le monde entier. Ce sont, entre autres, des villes mieux conçues, des installations sûres et confortables pour les piétons et cyclistes, plus de transport en commun, des flottes routières plus propres et plus efficaces y compris les véhicules électriques.
Ainsi, pour atteindre les objectifs de l’accord de Paris sur le climat, à réduire la pollution croissante de l’air, il est essentiel que les pays à faible et à moyen revenu dont le Burundi fassent partie d’un mouvement mondial vers la mobilité électrique. C’est dans ce cadre que l’Union africaine a identifié pour étape fondamentale la réalisation de zéro émission de gaz à effet de serre en Afrique.
L’acceptabilité du projet par les premiers usagers
Mme Niragira indique que les résultats de l’enquête menée auprès des propriétaires et des conducteurs des 2 et 3 roues lors de l’élaboration de l’approche stratégique de politique vers la transition à la mobilité électrique, sont tels que sur les 173 propriétaires enquêtés, 86,1% ont choisi les motos/tricycles rechargeables et 11% ont choisi les motos/tricycles avec moteurs thermiques. Pour les conducteurs, sur les 547 enquêtés, 85% préféraient les motos électriques et 15% restent penchés sur les motos thermiques. Ce choix entre les deux sortes de mobylettes montrent la préférence majoritaire des mobylettes électriques. Cela montre que la transition vers la mobilité électrique sera aisée quant à l’acceptabilité du projet par les premiers usagers.
Mme Niragira précise que la transition vers le transport à zéro carbone est nécessaire pour mettre en œuvre la Vision du Burundi, pays émergent en 2040 et pays développé en 2060 et aussi l’Agenda 2063 de l’Union africaine. Elle a signalé que le gouvernement du Burundi ne ménagera aucun effort pour mettre en place une synergie inclusive entre le ministère en charge du transport et d’autres institutions publiques, les partenaires au développement et le secteur privé. Les politiques incitatives seront mises en place pour encourager les initiatives d’électrification du transport. Ainsi, pour opter pour un véhicule électrique, c’est faire un choix économique important. Aussi, c’est faire le choix d’une voiture écologique et moins polluante à l’usage, pour améliorer la santé grâce à l’absence d’émissions de CO2.
Quant à Julien L’heureux, superviseur de programme Afrique, Europe et Asie centrale, il a indiqué que dans le contexte global du secteur de transport, il est responsable de 14% d’émission de gaz à effet de serre et 24% des émissions proviennent des combustions fossiles. C’est un secteur qui n’est pas négligeable au niveau du changement climatique. C’est pourquoi la transition à la mobilité électrique est nécessaire pour atteindre les objectifs de zéro émission de gaz à effet de serre.
Fides Ndereyimana