Dans un entretien nous accordé le lundi 27 septembre 2021, par le célèbre tambourinaire et président du club Komezakaranga, Dunia Abed, il a indiqué que la danse au rythme du tambour est une pratique ayant une tradition qui obéit à des gestes très codifiés dont les significations expriment une réalité du patriotisme.
«Le tambour dit «Ingoma» en Kirundi signifie le royaume et symbolise le pouvoir et l’unité de la nation. La pratique du tambour exprime la fierté et le patriotisme du citoyen auprès du pouvoir.», a fait savoir Dunia Abed. Comme il l’a indiqué, les tambours sont battus avec deux baguettes (imirisho) par des tambourinaires à pieds nus et disposés en arc de cercle autour d’un tambour central qui représente l’autorité supérieure (Karyenda).
Le tambourinaire qui est devant prend dans la main droite une lance et un bouclier dans la main gauche pour signifier la défense et la protection de la souveraineté du pays. Selon les tailles physiques des tambours rangés du plus grand (Igishikizo ca mbere) au plus petit (Ishako), M. Abed a indique qu’il s’agit d’une organisation hiérarchisée qui s’opère de façon à ce qu’il y ait harmonie de commandement à partir du leader supérieur jusqu’au bas citoyen.
Fidélité à la patrie et succession au pouvoir
Dunia abed nous a expliqué qu’au cours du spectacle, un groupe des petits tambours sont battus sur un rythme continu, signifiant ainsi que le bas citoyen est toujours fidèle à la patrie, tandis que les autres tambours suivent la cadence ordonnée par le tambour central à partir duquel alternent les tambourinaires qui commandent le rythme.
Celui qui est sur le tambour le plus grand va céder la place au suivant et passe d’abord par le tambour central avant de cordonner le rythme de sa danse. Après la danse, il va recommencer par le groupe de petits tambours (Bas citoyens). Cette scène exprime le changement de pouvoir où l’autorité quitte le pouvoir et va servir son successeur. «Les chorégraphies spectaculaires et pleines de rigueur accompagnées du rythme du tambour constituent la fierté de l’unité de la communauté », a-t-il conclu.
Fiacre Nimbona