Certaines personnes vulnérables sont susceptibles à la consommation des stupéfiants. Les uns le font à cause de l’encouragement de leurs pairs. D’autres par contre, les consomment pour refouler les problèmes auxquels ils font face dans leur vie au quotidien. Pour une lutte efficace, au lieu de les stigmatiser, la société devrait approcher ces populations en les encourageant à rompre avec cette habitude.
Eric Nsengimana représentant légal de l’Association des anciens consommateurs de drogues, a fait savoir que, les populations clés sont, entre autres, les consommateurs de drogues et/ou d’alcool, les femmes à partenaires multiples, les personnes vivant avec le VIH/sida, etc. Il a précisé que ces populations sont souvent stigmatisées par leur entourage. Il les traite de déviants de la société. En revanche, les populations clés cherchent à se réunir avec leurs pairs. Dans ce cas, beaucoup s’encouragent pour consommer soit de la drogue ou de l’alcool. Certains parmi elles affirment qu’elles prennent des stupéfiants pour refouler la situation qu’elles vivent quotidiennement. Les femmes à partenaires multiples reconnaissent qu’elles font un travail non autorisé par la loi burundaise mais très fatiguant. Par conséquent, elles se réfugient dans l’alcool ou la drogue pour refouler cette fatigue. Les consommateurs de drogues, quant à eux, affirment qu’ils sont stigmatisés par la société. Ils cherchent alors d’autres personnes qui affichent le même comportement en s’assurant qu’elles vont les comprendre. Or, ces personnes ne les aident en rien. Elles les encouragent par contre à persister dans le même comportement », a-t-il précisé.
Le sevrage aux stupéfiants est-il possible ?
M. Nsengiyumva rassure qu’un consommateur de drogue ou d’alcool peut arrêter de prendre ces derniers quand il est soutenu. « Quand sa famille, son entourage, ses anciens amis ou même ses connaissances commencent à l’intégrer en lui montrant sa valeur parmi les siens ; en l’encourageant également à arrêter de prendre l’alcool ou la drogue, dans beaucoup de cas, la personne ciblée peut changer » indique-t-il. Elle peut décider de faire le sevrage auxdits stupéfiants s’il est encouragé: « Quand, les parents commencent, par exemple, à refaire confiance à un garçon qui consomme la drogue, en lui donnant certaines responsabilités pour lui montrer qu’il a de la valeur comme d’autres enfants, ce garçon pourra arrêter de fumer la drogue grâce à l’ encouragement de ses parents », a-t-il mentionné.
Dans un autre cas, a-t-il souligné, si une fille commence à constater que ses frères et sœurs ainsi que ses parents lui font confiance alors qu’avant, elle était considérée comme une fille à partenaires multiples, elle peut progressivement changer de comportement. Au lieu de désespérer étant convaincue que tout le monde la stigmatise, elle est plutôt encouragée et pourra rompre avec ces mauvais comportements.
Rose Mpekerimana