
Lors d’une séance plénière tenue le vendredi 27 décembre 2024 et présidée par Emmanuel Sinzohagera, président du Sénat, les sénateurs ont analysé et adopté à l’unanimité le projet de loi des finances rectifié pour l’exercice 2024-2025.. Cette révision budgétaire, présentée par le ministre des Finances, du budget et de la planification économique, Nestor Ntahontuye, a suscité des débats sur les défis économiques actuels du Burundi notamment sur le financement du déficit estimé à 521,1 milliards de FBu.
Le ministre ayant les finances dans ses attribution, avance comme raisons à l’origine de cette modification, une forte pression sur la trésorerie de l’Etat ainsi que le rythme des engagements des dépenses qui n’est pas en corrélation avec les recettes. Le ministre Ntahontuye a justifié cette modification par une pression accrue sur la trésorerie de l’État et un déséquilibre entre le rythme des engagements des dépenses et les recettes perçues.
Selon lui, le tableau des opérations financières de l’État (Tofe) révèle un déficit budgétaire de 521,1 milliards de FBu, en hausse par rapport au déficit initialement prévu de 449,6 milliards de FBu. Deux facteurs majeurs expliquent cet écart selon le ministre Ntahontuye. La subvention des engrais pour les saisons culturales B et C, qui s’élève à 197 milliards de FBu. Cette mesure vise à soutenir la production agricole, essentielle pour assurer la sécurité alimentaire dans le pays.
Et de signaler également les dépenses liées à la construction du chemin de fer, estimé à 258 milliards de FBu, un projet stratégique pour renforcer l’intégration régionale et le développement des infrastructures de transport. M. Ntahontuye a expliqué aux sénateurs que le financement de ce déficit proviendra de la vente des graines de maïs par l’Anagessa (Agence nationale de gestion des stock stratégiques alimentaires) à hauteur de 148, 9 milliards pour contribuer à l’achat de l’engrais pour la saison culturale B et C, ainsi que le recours à l’endettement intérieur net de 398 milliards à travers les tirages sur les titres du trésor, le financement de la banque centrale et d’autre part, les tirages extérieurs net sous forme des prêts de 123 milliards pour les dépenses d’investissement.
Des mesures sont préconisées
Parmi les mesures prises pour améliorer les recettes fiscales, le ministre Ntahontuye a souligné l’élargissement de l’assiette fiscale, le combat contre les fraudes et les évasions fiscales, la protection des industries locales des bières contre celles importées. Il a notamment parlé d’instauration d’une taxe de 100% sur les bières importées.
Dans leurs interventions, les sénateurs ont salué l’engagement du gouvernement à investir dans des projets structurants tout en appelant à une gestion rigoureuse des finances publiques pour réduire les déficits récurrents. Certains ont également insisté sur la nécessité d’améliorer les mécanismes de collecte des recettes fiscales afin d’équilibrer les dépenses et les revenus de l’Etat.
En clôturant les débats, le président du Sénat, Emmanuel Sinzohagera, a encouragé les responsables financiers à renforcer les mesures d’austérité et à maximiser les ressources internes pour limiter l’impact de ce déficit sur l’économie nationale.
Amédée Habimana