
Mme Ndadaye s'est réjouie que les Burundais ont oeuvré pour le changement
Dans la continuité de recueillir des avis pour évaluer s’il est opportun ou pas de supprimer le système des quotas ethniques dans la Constitution du Burundi, le vendredi 6 octobre 2023 à Bujumbura, c’était le tour du personnel du secteur judiciaire. La séance était présidée par la Vice-présidente du Sénat, Denise Ndadaye. Des opinions divergent toujours quant à la suppression ou au maintien de l’article 289 relatif aux quotas ethniques.
«Le Burundi a traversé des moments difficiles occasionnant la discrimination et les divisions entre concitoyens. Il y en a qui vivent encore des séquelles du passé. Malgré cela, les Burundais n’ont pas croisé les bras et ont fourni d’efforts pour que les choses changent jusqu’à inclure les quotas ethniques dans la Constitution du Burundi», a indiqué Mme Ndadaye dans son mot introductif de la réunion à l’intention du personnel du secteur judiciaire. Avant de les inviter à s’exprimer sur le sujet du jour, elle leur a signifié qu’il a été demandé au Sénat d’évaluer s’il est temps de supprimer ou de maintenir le système des quotas ethniques dans la Constitution du Burundi, après cinq ans de sa mise en vigueur.
Privilégier le mérite et la compétence dans chaque catégorie ethnique
Dans les points de vue qui ont été émis, la majorité des participants soutient le maintien de l’article 289 et considère ce dernier comme un outil de sécurité. Sur ce côté, avant de penser à la suppression dudit article, il faut analyser si les problèmes qui ont occasionné la mise en place des quotas ethniques au Burundi ont déjà, tous trouvé des réponses. Selon ces participants, dans chaque catégorie d’ethnie (Hutu ou Tutsi) des extrémistes qui se soucient de leurs propres intérêts ne manquent pas. Si ledit article est alors supprimé, il n’est pas certain que les choses pouront continuer de façon normale à voir le passé du pays. De surcroît, l’idée de privilégier le mérite et la compétence dans l’octroi des postes ou l’emploi devra aussi se faire dans chaque catégorie ethnique car, les Hutu compétents existent de même que pour les Tutsi et les Twa.
Selon toujours ces participants, il serait judicieux d’améliorer plutôt cet article du fait que même si ce dernier concerne l’exécutif, le législatif et le judiciaire, son influence s’observe aussi dans d’autres domaines de la vie du pays. La considération de la dimension ethnique est souvent prise en compte. Il faudrait aussi mener des enquêtes de vérification en vue de savoir si les quotas ethniques (60% pour les Hutu et 40% pour les Tutsi) sont effectivement respectés.
L’autre partie des participants campe sur l’idée de supprimer les quotas ethniques dans la Constitution burundaise. Dans leurs arguments, ils expliquent que l’article 289 ne tient pas en considération toutes les ethnies du Burundi et la preuve en est que les Hutu occupent 60% et les Tutsi 40%, aucune place n’a été réservée à l’ethnie des Batwa sauf la cooptation, ce qui n’est pas juste. Il y a aussi ceux qui se cachent, selon toujours ces participants, derrière leur ethnie pour chercher et défendre leurs intérêts personnels. Cette partie soutient également la considération du mérite et de la compétence de l’individu s’il s’agit de l’octroi des postes ou l’emploi.
Claude Hakizimana