Le mercredi 20 décembre 2023 au palais des congrès de Gitega, les sénateurs se sont réunis en séance plénière dirigée par le président du sénat Emmanuel Sinzohagera. En cette séance plénière, deux ministres à savoir, celui de l’Environnement, de l’agriculture et de l’élevage, Prosper Dodiko et celui du Commerce, de l’industrie et du tourisme, Marie Chantal Nijimbere, étaient venus répondre aux questions des sénateurs. Ces questions concernaient essentiellement la Sosumo, le BBN, la Fomi et les semences sélectionnées.
Au moment où la quantité du sucre produit par la Sosumo reste insuffisante pour satisfaire les besoins des consommateurs, les sénateurs ont voulu savoir l’état des lieux de l’extension de cette entreprise pour augmenter la production. A cette question, le ministre en charge de l’agriculture Prosper Dodiko a précisé que le ministère a déjà identifié les activités nécessaires pour étendre et rendre plus productive la Sosumo même si certains de ces dernières dépassent la capacité du ministère. En ce qui le concerne, le ministère a, à travers l’Isabu, déjà rendu disponible les variétés de canne à sucre plus productives et sur une petite durée pour remplacer les anciennes variétés. Il envisage aussi faire des systèmes d’irrigation des champs de Cannes à sucre pour faire face au changement climatique. Concernant la réinstallation et le changement des pièces défectueuses de l’industrie, M. Dodiko a précisé que ça nécessite plus de moyens qui dépassent les capacités de l’entreprise. C’est ainsi que les portes ont été ouvertes aux investisseurs burundais et étrangers pour qu’ils amènent leurs actions dans l’entreprises et contribuer à son extension. Il cite, à titre d’exemple, la société ougandaise Saray group qui a déjà accepté d’amener son action.
Le fertilisant Fomi n’est pas applicable sur les cultures industrielles
Concernant le fertilisant de Fomi, les sénateurs ont l’inquiétude sur sa qualité où les agriculteurs se lamentent que, pour avoir de la production satisfaisante, il faut plus de quantité de fertilisant de Fomi que celle de l’engrais minéral, ce qui fait que les agriculteurs dépensent plus d’argent dans l’achat de ce fertilisant. Ici, M. Dodiko n’a pas nié, mais a expliqué que la Fomi va collaborer avec les techniciens afin de déterminer le prix d’un kg de fertilisant de Fomi conformément à sa qualité.
A la question de savoir si le fertilisant de la Fomi est utilisable pour les cultures industrielles, M. Dodiko a fait savoir que jusqu’à maintenant, ce fertilisant n’est pas autorisé à être appliqué sur les cultures industrielles. Il explique que des recherches sont en train d’être faites par l’Isabu pour voir que l’utilisation de ce fertilisant sur les cultures industrielles ne pourrait pas causer le changement de la qualité de ces dernières. Les recherches avancent normalement et on a commencé par le café avant d’arriver aux autres cultures.
A la question de savoir si l’Isabu ne peut pas multiplier des semences locales de maïs pour ne pas toujours faire recours aux semences hybride qui sont importés de l’étranger et qui viennent souvent en retard, le ministre Dodiko a tranquillisé en indiquant que l’Isabu est à pied d’œuvre pour la multiplication des semences de maïs locales et arrive au stade d’essayer des semences de maïs hybride produites localement. Il en est de même pour les autres cultures comme le riz et autres, où il y un groupe des chinois qui est en train de collaborer avec les techniciens burundais pour arriver à la production locale des semences sélectionnées.
A partir du 1er janvier 2024, les boissons de 16% vol alcool et plus, se vendront à des endroits connus
Les sénateurs ont évoqué l’inquiétude sur la vente à bas prix des boissons hautement alcoolisées. Ils ont voulus savoir si ces boissons qui nuisent à la santé de la population ne peuvent pas être retirées du marché. Ici, la ministre en charge du commerce, Marie Chantal Nijimbere a précisé que la solution n’est pas de les retirer du marché, mais de les rendre moins accessibles à la population. C’est dans ce cadre que le ministère a décidé qu’à partir du 1er janvier 2024, les boissons dont le degré d’alcool atteint 16% ne se vendront plus n’importe où, mais dans des endroits connus. Egalement, a partir de cette date, de telles boissons seront emballées dans des grosses bouteilles d’au moins 750 ml. Le prix par bouteille sera aussi revu à la hausse. Des sensibilisations sont aussi prévues pour expliquer à la population les effets néfastes de la consommation excessive de ces boissons hautement alcoolisées.
Aux inquiétudes qu’il peut y avoir des jus qui se vendent sans être certifiés par le BBN ce qui pourrait nuire à la santé de la population, Mme. Nijimbere a tranquillisé en précisant qu’aucune entreprise de production de boissons, alcoolisées ou non, n’est autorisée à vendre ses produits que si elle présente la certification du BBN.
La ministre Nijimbere s’est aussi exprimée sur la pénurie du carburant où elle a fait savoir que ce problème est lié à l’insuffisance des devises pour acheter le carburant suffisant et faire des stocks stratégiques. Elle a aussi évoqué les procédures de commande qui, une fois perturbées, occasionnent un retard dans l’approvisionnement du carburant.
A la question du manque de devises, le président du Sénat Emmanuel Sinzohagera a expliqué que, seules les exportations peuvent générer des devises. C’est ainsi qu’il a demandé au ministre en charge du commerce, de rendre le BBN plus dynamique en le dotant du matériel nécessaire et le personnel suffisant pour qu’il parvienne à certifier les produits burundais pour qu’ils trouvent du marché à l’étranger.
Eric Sabumukama