
Les sénateurs ont trouvé des réponses satisfaisantes à leurs questions (Photo Eric Sabumukama)
Dans une séance de questions orales du mardi 9 janvier 2024 au palais des congrès de Gitega, la ministre de la Santé publique et de la lutte contre le Sida, Lydwine Baradahana et la ministre de la Solidarité nationale, des affaires sociales, des droits de la personne humaine et du genre, Imelde Sabushimike étaient invitées pour répondre aux questions des sénateurs. Au cours de cette séance qui a été dirigée par la Première vice-présidente du Sénat, Denise Ndadaye, les questions en rapport avec la migration vers l’étranger ou dans les structures sanitaires privées des médecins spécialistes qui travaillent dans les hôpitaux publics, le manque des médicaments dans les pharmacies de la mutuelle de la fonction publique, les retraités qui réclament leur pension tel que promis par le chef de l’Etat le jour de son investiture, etc. ont fait objet des échanges.
S’adressant à la ministre en charge de la santé publique, les sénateurs ont soulevé l’inquiétude relative à la migration des médecins spécialistes vers l’étranger ou dans les structures de santé privées ce qui occasionne l’insuffisance de ces derniers dans les structures de soins de santé publiques. La cause serait que ces médecins spécialistes sont mal traités en ce qui concerne le salaire. Les sénateurs ont voulu savoir ce qui est en train d’être fait pour faire face à ce problème. La ministre Baradahana a reconnu ce problème affirmant que ce ne sont pas seulement les spécialistes qui partent, mais que même les généralistes partent. Cela préoccupe plus le ministère en charge de la santé publique d’autant plus que les facteurs de ces migrations sont multiples. Il s’agit entre autres du salaire inférieur à celui perçu dans les structures de santé privées, le nombre d’heures de travail qui dépasse celui prévu dans le statut général des fonctionnaires,etc.
Des problèmes naissent, des solutions sont proposées
Pour trouver la solution au problème des migrations des médecins, Mme Baradahana a indiqué que son ministère envisage collaborer avec les ministres ayant la fonction publique dans leurs attributions et les finances, pour voir ensemble comment stabiliser le personnel des hôpitaux publics. Le ministère va également se mettre ensemble avec le ministère en charge de l’éducation nationale pour multiplier les instituts de spécialisation ici au Burundi. Dans le même cadre, il est aussi prévu des formations à l’intention du personnel de santé à travers la chirurgie de district, le mantorat clinique et épidémiologie de terrain.
Concernant le manque du matériel dans les structures de soins de santé publiques, la ministre Baradahana a fait savoir que son ministère est à l’œuvre pour que les hôpitaux de l’intérieur du pays de même que les hôpitaux communaux soient bien équipés en matériels afin de raccourcir, pour la population, le trajet à parcourir vers la recherche des services de santé. Cette ministre a aussi répondu à la question concernant l’exigence, dans les hôpitaux publics, de la caution chez les victimes des accidents routiers avant de recevoir les premiers soins. Ici, la ministre a expliqué que cela ne devrait pas se faire car, il y a une instruction qui recommande au personnel des hôpitaux publics de, d’abord, donner les premiers soins aux victimes des accidents sans aucune exigence dans les premières 48 heures.
Les retraités sont demandés d’attendre la fin des procédures pour recevoir leurs pensions
La ministre en charge de la solidarité a, quant à elle, répondu à la question des médicaments qui manquent dans les pharmacies de la Mutuelle de la Fonction publique (MFP) alors que ses affiliés continuent de donner leurs cotisations . Ici, Mme Sabushimike a indiqué que la MFP fait de son mieux pour satisfaire ses clients. C’est dans ce cadre qu’elle a même initié la collaboration avec les pharmacies des privés pour que si le patient ne trouve pas tel ou tel autre médicament dans les pharmacies de la MFP fasse recours à ces pharmacies privées qui collaborent avec la MFP.
Une autre question que les sénateurs ont adressée à la ministre en charge de la solidarité était relative aux lamentations des retraités qui tardent de recevoir leur pension. Mme Sabushimike a expliqué qu’au paravent, l’INSS et l’ONPR faisaient de leur mieux pour régulariser les retraités. Mais, avec la réforme dans ce secteur visant la majoration de la pension, les procédures sont en cours. Elle tranquilise les retraités et leur demande d’attendre patiemment que les procédures soient terminées pour qu’ils soient rétablis dans leurs droits. Diverses autres questions des sénateurs ont trouvé des réponses satisfaisantes de la part des deux ministres.
Eric Sabumukama