La protection des droits de l’enfant est une obligation conventionnelle. La société doit jouer un rôle prépondérant pour protéger les jeunes en milieu scolaire. C’est ce qui ressort d’un atelier d’échange et d’évaluation du processus de lutte contre les mariages précoces et les grossesses non désirées chez les élèves, organisé par le Sénat, en collaboration avec l’Unicef et la CNIDH, le lundi 27 septembre 2021 à Bujumbura.
Tous ceux qui ont pris la parole ont mis en avant la responsabilité des parents et de la communauté toute entière face au phénomène de grossesses non désirées chez les élèves. La présidente de la commission permanente en charge de la question du genre au Sénat indique que les grossesses en milieu scolaire sont une réalité. Ainsi, il faut une campagne pour éradiquer ce phénomène qui devient de plus en plus alarmant et assurer un avenir meilleur aux jeunes à travers l’école. Elle appelle les intervenants en la matière d’œuvrer pour la promotion et la protection des droits de l’enfant en milieu scolaire.
Pour Consolate Habimana, vice-présidente de la Commission nationale indépendante des droits de l’Homme (CNIDH), il faut accompagner la volonté du gouvernement à travers les activités qui sont en train d’être menées par les sénateurs en matière des droits de l’enfant. Elle fait savoir que ce phénomène a pour conséquences les abandons scolaires, la prostitution et le phénomène des enfants en situation de rue. Le fait d’éradiquer ce phénomène sauve toute une société.
Au cours des échanges avec les participants, Jacques Nshimirimana, commissaire à la CNIDH, rappelle que l’enfant non encadré et non éduqué est une entrave pour la société. Certes cette dernière rejette la fille enceinte mais les parents oublient qu’ils en sont les premiers responsables. La loi étant lacunaire, il n’est pas facile sur le plan juridique de faire face au phénomène de grossesses non désirées en punissant les responsables. Ceux qui ont fait des présentations ont également insisté sur la responsabilité de tout un chacun pour éradiquer ce fléau.
Entre 2014 et 2019, on a relevé près de 10 000 enfants nés des grossesses non désirées des élèves. Les intervenants disent que ces chiffres sont ceux qui sont enregistrés. Pour dire que ceux qui n’ont pas été enregistrés sont encore plus nombreux.
Blandine Niyongere