
Générose Kiyago : «Les recettes fiscales vont être augmentées à raison de 46,8 %» (Photo Amédée Habimana)
Dirigée par la Première vice-présidente du Sénat, Denise Ndadaye, les sénateurs ont analysé le rapport des commentaires de la Cour des comptes sur le projet de loi portant fixation du budget général de l’Etat, exercice 2023-2024. Les dépenses courantes sont estimées à 52,8% du budget en raison de la mise en application de la Politique salariale, alors que les dépenses en capitale sont à 48,2%.
Dans son exposé, Générose Kiyago, présidente de la Cour des comptes est revenue sur les nouvelles mesures fiscales prévues en vue d’augmenter l’assiette fiscale. C’est ainsi que les recettes fiscales vont être augmentées à raison de 46,8%. Entre autres causes de l’augmentation des recettes fiscales sont les pénalités sur l’auto-pollution et les cigarettes, l’augmentation des taxes sur les messageries électroniques, taxes sur les billets d’avion, taxes sur les plaques d’immatriculation, la taxe sur la fortune etc.
Quant aux dépenses, Mme Kiyago a laissé entendre qu’elles sont à deux niveaux à savoir les dépenses courantes et celles en capital. Elle a dit que les dépenses courantes sont estimées à 52,8% du budget, tandis que les dépenses en capital le sont à 48,2%. Et d’ajouter que l’une des raisons qui ont milité pour l’augmentation des dépenses courantes est la mise en application de la Politique salariale et l’augmentation des salaires des membres des corps de défense et de sécurité.
S’agissant des dépenses en capital, Générose Kiyago a fait remarquer que le Burundi mettra en exécution la construction du chemin de fer, l’extension de l’aéroport international Melchior Ndadaye, la constitution du stock stratégique en carburant, la construction des buildings administratifs, la mise en place des cantines scolaires dans tout le pays, etc.
La présidente de la Cour des comptes a également fait savoir que le déficit budgétaire est estimé à plus de 700 milliards de FBu et le gouvernement du Burundi a prévu de le financer par des crédits intérieurs et dons, en plus des crédits extérieurs malheureusement limités à 10% des recettes prévues pour l’année budgétaire 2023-2024.
Les sénateurs ont voulu savoir si ce déficit budgétaire n’est pas une entrave pour le pays à arriver à un développement escompté. Mme Kiyago leur a rappelé qu’aucun pays au monde ne manque de déficit mais à des degrés différents, d’où une recommandation urgente à tout Burundais; c’est l’augmentation de la production dans tous les secteurs plus particulièrement les secteurs porteurs de croissance économique tels que l’industrie, les cultures à exportation comme le café, le thé, etc. Cela permettrait au Burundi d’avancer vers la vision d’un pays émergent en 2040 et pays développé en 2060.
Les sénateurs ont voulu savoir pourquoi, à chaque fois qu’il y a une introduction d’une nouvelle taxe dans le projet de loi sur le budget général de l’Etat, il est toujours prévu qu’une ordonnance ministérielle précise les modalités alors que pour des taxes forfaitaires, tout est clair à travers ce budget. Ils ont également suggéré qu’il y ait une commission rassemblant les parlementaires, les membres de la Cour des comptes et ceux des ministères sectoriels pour suivre la mise en œuvre des recommandations formulées à l’endroit de l’Etat pour ne pas observer des retards qui entrainent des pertes énormes.
Amédée Habimana