Le secteur de l’assurance a de nombreux outils qui participent à la gestion des risques, au traitement statistique des données, mutualisation des risques et à la diversification. Il participe ainsi doublement au développement d’un pays : grâce à cette maitrise des risques, les individus et les institutions disposent d’une meilleure couverture face aux aléas de la vie: la gestion de l’épargne dégagée par le versement des primes d’assurance contribue au financement de l’économie. Cela ressort des interviews accordées au journal Le Renouveau du Burundi par Tatien Sibomana secrétaire exécutif de l’Assur (association des assureurs du Burundi) et Larissa Niyomwungere, cheffe de la cellule des statistiques et des analyses économiques de l’agence de régulation et contrôle des capitaux(Arca) le 18 juin 2025

(Photo : Fidèle Hatangimana/stagiaire)
Selon Tatien Sibomana, beaucoup de Burundais et même d’étrangers résidant au Burundi se posent la question de savoir le rôle de l’assurance dans le développement socio économique de notre pays. Pour ceux qui maîtrisent l’importance des assurances, ils savent bien que les assurances jouent un rôle presque primordial dans le développement socio-économique du Burundi ou autre pays et cela pour plusieurs raisons: d’abord de façon générale l’assurance sécurise le patrimoine public et des personnes elles-mêmes. C’est pourquoi on distingue justement l’assurance des biens et l’assurance des personnes autrement l’assurance vie et non vie.
Selon toujours M. Sibomana, quand on parle de la sécurité des biens, du patrimoine, des personnes on comprend qu’il y a la notion de stabilité. Quand on stabilise les richesses individuelles en particulier et les richesses nationales de façon générale c’est qu’on stabilise l’économie d’un pays. Quand on stabilise les personnes, quand on fait soigner les personnes, quand on assure les personnes dans leur vieillesse c’est une forme de garantie qui est offerte aux personnes pour vivre longtemps ou pour vivre de façon heureuse.
Et tout cela elle favorise justement le développement de l’économie nationale parce que les personnes bien soignées, les personnes qui vivent de façon décente travaillent pour le développement de leur pays. Et de façon précise, les assurances contribuent énormément dans le développement socio économique de notre pays.
M. Sibomana indique que les assurances contribuent énormément à l’économie nationale, contrairement à la mauvaise langue soit par manque d’information ou soit par mauvaise foi. Ce sont les assurances qui placent de l’argent dans les banques pour une durée plus ou moins longue et c’est cet argent qu’utilisent les banques pour donner des crédits à leurs clients. Il précise aussi que ce ne sont pas les banques qui font tourner l’économie, ce sont plutôt des assurances parce que ces dernières financent sur le long terme, l’économie nationale car, elle place de l’argent dans les banques pour une période plus ou moins longue.
En plus de cela, M. Sibomana dit que les assurances assurent contre les maladies ; il faut soigner les Burundais qui se sont faits assurer, on peut contracter un contrat d’assurance qui nous permet d’aller se faire soigner à l’extérieur, on peut contracter un contrat qui nous permet d’avoir un avion qui nous évacue directement sans devoir courir les risques avec les moyens de transport,… En bref ce sont des contrats dont la population burundaise a besoin pour les meilleures conditions sanitaires. M.Sibomana ajoute aussi que les assurances dans leurs missions premières, indemnisent les sinistrés. Ce sont ces milliards qui sont payés chaque année par les assurances aux ayants droits ou aux victimes directs soit de circulation de la voie routière, sous forme d’incendie, sous d’autre type d’assurance des choses. C’est de l’argent qui circule dans la masse monétaire du Burundi et c’est cet argent qui contribue dans l’économie nationale.
M. Sibomana dit aussi que les mêmes assurances peuvent garantir la scolarité des enfants. S’il arrive par malheur que quelqu’un qui supportait les frais scolaires venait de mourir avant que cet enfant n’atteigne un niveau escompté l’assureur est là pour occuper la place du défunt parce qu’il va payer dès la disparition du tuteur, il va payer la moitié de ce qu’il devrait payer à l’échéance donc quand il devrait commencer à payer même quand celui qui supportait ces frais restait en vie. Donc aussitôt qu’il disparait avant, l’assureur paye la moitié jusqu’ à ce que l’enfant atteigne le niveau qui avait été assuré. Et à partir de cette date, on paye la totalité comme si la cotisation avait été payée.
M. Sibomana précise que c’est par méconnaissance qu’on ne contracte pas certains contrats d’assurance. Il donne d’autres exemples comme les marchés qui brûlent, l’assureur est là pour remettre la maison dans un bon état quand la maison était assurée. L’autre exemple qu’il donne est la maison de cent millions ne peut pas dépasser le prime d’un million par an voire cinq cent million.
«Comme les gens aiment le dire, ça ne prend pas beaucoup de mois pour indemniser les gens en matière d’incendie, l’indemnité est seulement retardée par les expertises », a précisé M. Sibomana
M. Sibomana fait aussi savoir qu’on ne peut travailler en tant que compagnie d’assurance sans réassurance. Toutes ces assurances que nous voyons ont tous des réassureurs. Ces derniers contractent un traité de réassurance avec un réassureur. Ils discutent le prime que l’assureur local va céder à ces réassurances et l’assureur lui s’assure de la part de ce réassureur quand il arrive le sinistre. Il termine en disant que l’assurance agricole est en train d’être analysée sous plusieurs aspects et même la semaine à venir sera dédiée pour thème central l’assurance agricole au Burundi.

Quand à Larissa Niyomwungere, cheffe de la cellule des statistiques et des analyses économiques à l’Agence de régulation et contrôle des capitaux(Arca) en matière d’incendie, elle indique que les chiffres d’affaires du secteur des assurances sont de 101 062 238 915 francs Burundais en 2023 et 87 314 961 391 francs Burundais en 2022. Elle précise aussi que le taux de pénétration qui est le poids de l’assurance dans le produit intérieur brut (PIB) est de 0,95 pour cent en 2022 et 0,88 pour cent en 2023.
Madame Niyomwungere indique aussi que la densité qui est la dépense moyenne par habitant en produit d’assurance est passée de 6 800 FBu en 2022 à 7 716 FBu en 2023. Elle précise aussi que le nombre d’employés salariés des sociétés d’assurances est passé de 494 en 2022 à 606 en 2023. Les chiffres d’affaires en assurances non vie sont passés de 4 975 9320 569 FBu en 2022 à 6 299 829 635 FBu en 2023. Les chiffres d’affaires en assurances vie son passés de 37 555 640 822 FBu en 2022 à 38 063 409 280Fbu en 2023.
Fidèle Hatangimana(Stagiaire)