Des progrès grandioses aux résultats réels malgré un long chemin à parcourir
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Il y a une année depuis le 20 novembre 2023, le CNC (Conseil national de la communication) et l’INSS (Institut nationale de sécurité sociale) ont conclu un partenariat de collaboration sur 5 ans. Ce protocole crée un environnement permettant de conjuguer les efforts pour rattraper le retard que connaît le secteur de la protection sociale au Burundi. Une année après, plus d’un se demande la valeur ajoutée qu’a apporté cette campagne. Le directeur de l’INSS, Emmanuel Miburo reconnait des progrès grandioses enregistrés.
« Depuis que ce partenariat avait été conclu, nous observons qu’il y a des résultats palpables en matière d’affiliation des employeurs et de l’immatriculation des employés à la sécurité sociale », a reconnu Emmanuel Miburo, le mardi 11 février 2024, à Bujumbura, après une réunion d’évaluation semestrielle. Il a affirmé qu’avant cette campagne, l’affiliation pour les employeurs ou l’immatriculation pour les travailleurs était difficile. « Quand nous nous adressions aux chefs d’entreprises pour leur demande l’affiliation, c’était un grand problème. Même chose quand nous demandions aux travailleurs sur leur immatriculation, ils ignoraient que c’était leur droit», a-t-il signalé.
Avec la campagne de sensibilisation menée par les médias, a reconnu Emmanuel Miburo, les employeurs et employés ont des notions sur la protection et la sécurité sociale. Le directeur général de l’INSS, reconnaît l’existence des traivailleurs non immatriculés qui ont peur de dénoncer cette situation par crainte de la rupture de leur contrat. Il qualifie ce défi de « simple problème ». Pour lui, c’est une question de stratégie. « Quand il y a ce genre de problèmes, il faut que les travailleurs approchent l’INSS en privé et une fois que nous sommes informés, nous organisons un contrôle dans cette entreprise sans toutefois dévoiler qu’il y a quelqu’un qui a dévoilé ce secret ».
Le CNC a pris le taureau par ses cornes et la sécurité sociale est désormais une obligation
Interrogé à propos, Laurent Kaganda, vice-président du CNC a indiqué que les responsables des médias sont informés que chaque employé doit avoir un contrat de travail et une attestation d’immatriculation au registre social. Ici, il cite l’article 50 de la loi régissant la presse au Burundi. Cet article stipule que les journalistes ont droit à un contrat de travail et aux prestations prévues par la législation sociale. « Si les responsables des médias savent qu’ils doivent immatriculer leurs employés après avoir affiliés leurs médias à l’Institut nationale de la sécurité sociale, cela signifie que c’est une obligation et non un choix », a-t-il cimenté.
Depuis un certain temps, pour avoir une carte de presse, tout journaliste doit fournir impérativement un dossier comprenant la preuve du contrat de travail, sa rémunération ainsi que la fiche d’immatriculation à la sécurité sociale. S’il y a un responsable « défaillant », a interpelé Laurent Kaganda, des mesures contraignantes seront prises à leur rencontre.
Cela étant, la loi N° 1/12 du 12 mai 2020 portant Code de la protection sociale au Burundi, notamment en ses articles 220 et 221, prévoit des sanctions aux récalcitrants. Ces sanctions sont entre autres un emprisonnement allant jusqu’ à trois ans et d’une amende allant de cent mille à un million de francs burundais.
Moïse Nkurunziza