Le manque des moyens pour la création des projets d’auto-développement et l’insuffisance du soutien social sont entre autres les défis majeurs auxquels font face les personnes vivant avec handicap dans la province de Ruyigi. Des plaidoyers et des sensibilisations se font en leur faveur. Cela est ressorti de l’entretien récemment accordé au journal Le Renouveau du Burundi par Félix Bamboneyeho, représentant de l’association UPHB (Union des personnes handicapées du Burundi) dans cette province.
Les personnes vivant avec handicap éprouvent différents défis au cours leur vie quotidienne entravant leur intégration, leur épanouissement ou la promotion de leurs droits. Ces défis sont principalement liés au manque de moyens pour réaliser des projets d’auto-développement et à l’insuffisance du soutien social au sein de leurs familles et de leurs communautés respectives. « Certains parents qui ont des enfants nés avec handicap ne s’acquittent pas de leurs obligations pour soutenir leurs enfants. Il y en a même qui ne se soucient pas de leur scolarisation, ce qui impacte négativement leur avenir », a dit M. Bamboneyeho.
Interrogé sur la contribution de l’association UPHB en faveur des personnes vivant avec handicap dans cette circonscription, M. Bamboneyeho a souligné qu’ils font de leur mieux pour rester aux côtés de ces dernières. « Nous avons initié des groupements de solidarité où, à travers les cotisations des membres, nous parvenons à soutenir surtout les enfants qui sont à l’école. Aussi, nous faisons des plaidoyers auprès de l’administration aux niveaux communal et provincial dans le sens de la mettre au courant de la situation des personnes handicapées, en particulier celles nécessitant un accompagnement ».
Des séances de sensibilisation
Notre interlocuteur a, en outre, indiqué que leur association organise des séances de sensibilisation pour montrer, d’abord, aux personnes vivant avec handicap leurs droits et les devoirs ; leur expliquer qu’il ne faut pas se sous-estimer, car ils sont aussi capable de contribuer au développement de leur pays natal. Ensuite, les parents des enfants nés avec handicap ainsi que leurs voisins sont sensibilisés sur le comportement à adopter face à ces personnes vulnérables. Enfin, les parents de ces enfants et les voisins sont interpellés à accorder plus de considération aux personnes handicapées en restant à leurs côtés à partir de leurs familles respectives.
Que dit la loi sur la catégorie des personnes handicapées ?
La loi n° 1/03 du 10 janvier 2018 portant promotion et protection des droits des personnes handicapées au Burundi a été mise en place. Son objectif est de promouvoir et de protéger les droits de la personne handicapée pour son intégration effective afin que sa dignité soit préservée et que chaque individu puisse bénéficier des conditions lui permettant d’être utile à lui-même, à sa famille, sa communauté et à la société en brisant les barrières de tout genre.
Ladite loi montre différents intervenants qui doivent apporter du soutien à la personne handicapée. Il s’agit notamment de l’Etat, de la famille, de la communauté, de la société, des associations et centres pour les personnes handicapées et des ONGs œuvrant dans le domaine du handicap. Son article 25 stipule que tout parent d’une personne handicapée a l’obligation de lui fournir un soutien social nécessaire. Elle ne peut opérer aucune distinction envers un enfant né avec handicap tant sur le plan affectif, du genre que sur le plan de la satisfaction des besoins fondamentaux.
La société est aussi tenue à favoriser la création et l’organisation des services nécessaires aux personnes handicapées et leurs familles. Et les associations et centres pour les personnes handicapées ainsi que les ONGs œuvrant dans le domaine du handicap, selon l’article 27, ont le devoir de sensibiliser et d’informer les personnes handicapées de leurs droits et de leurs devoirs.
Claude Hakizimana