Lors de l’ouverture de la semaine de la microfinance qui a eu lieu le lundi 13 mai 2024, Marie Louise Kamikazi, directrice exécutive du Rim (Réseau des institutions des microfinances du Burundi) a dressé le bilan de l’éducation financière au Burundi tout en soulignant que le niveau est très bas.
« Dans notre pays, on remarque que le niveau de l’éducation financière est très bas. Pour cela, il y a la prédominance des pratiques informelles dans la gestion de la richesse familiale. Cela est dû à un accès très limité aux produits et services financiers », a précisé Marie Louise Kamikazi, directrice exécutive du Rim.
La population burundaise, qui épargne à la maison est de 48% car, elle a confiance chez elle, et au moins 4% ont un compte dans une Coopec. Mais au total, c’est 7% de la population qui dispose d’un compte dans une institution de microfinance. « Le chemin est très long, nous avons un rôle très important à jouer pour sortir cette population qui épargne dans un système informel, et la ramener, l’éclairer vers un système plus formel qui est l’accès à un compte dans une institution financière », dit Mme Kamikazi.
Eduquer les ménages et les acteurs
Les conséquences ne manquent pas dans la mesure où la population n’aura pas accès à des capitaux suffisants pour pouvoir investir, gagner de l’argent et augmenter les revenus. Aussi, l’endettement reste élevé au sein des ménages. Ainsi, il y a une exclusion financière dûe au manque d’éducation financière.
Pour la directrice exécutive du Rim, il faut éduquer financièrement les ménages pour que les maigres ressources financières disponibles, épargnées à la maison, soient utilisées de manière efficace. Il faut qu’il y ait une bonne compréhension des options financières, que les services financiers soient utilisés de façon judicieuse, prendre des décisions coactives plutôt que réactives et renforcer l’estime et la confiance de soi.
Les institutions de microfinance doivent elles aussi être financièrement éduquées pour, répondre, au mieux, aux besoins de leurs clients, offrir un avantage comparatif mais également, disposer les meilleurs clients, améliorer la performance du porte-feuille et réduire le niveau des impayés.
Yvette Irambona