Le ministre des Finances, du budget et de la planification économique Audace Niyonzima, a tenu le vendredi 17 mars 2023 une réunion à l’occasion de la visite de l’administrateur au groupe de la Banque mondiale avec les parties prenantes du gouvernement du Burundi. Deux points étaient à l’ordre du jour. Il s’agit d’accueillir Dr Floribert Ngaruko, l’administrateur du Burundi à la banque mondiale dans la circonscription du groupe 1 composé de 22 pays africains y compris le Burundi, et d’échanger sur les défis en rapport avec les financements de la Banque mondiale ainsi que les opportunités à exploiter pour bénéficier davantage des financements de la Banque mondiale.
Dans son allocution, le ministre des Finances, du budget et de la planification économique Audace Niyonzima, a fait savoir que le Burundi se réjouit du renforcement de la coopération au développement avec le groupe de la Banque mondiale, qui s’est traduit par une augmentation significative des allocations dans le cadre de Ida 19.
« Actuellement, le cadre de partenariat pays (CPP), approuvé par le conseil des administrateurs de la Banque mondiale en juillet 2019, se focalise sur deux domaines à savoir, le renforcement du capital humain, et le renforcement des bases fondamentales à la résilience économique et sociale », a précisé M. Niyonzima.
Il a ajouté que la mise en œuvre des projets rencontre beaucoup de défis qui impactent énormément les résultats attendus et freinent l’atteinte des objectifs visés. L’objectif en rapport avec l’augmentation de l’accès à l’énergie pour les familles pauvres a enregistré peu de progrès.
L’économie burundaise fait face à des chocs externes
- Niyonzima a signalé que Dr Floribert Ngaruko effectue une visite au moment où l’économie burundaise fait face à des chocs externes, liés notamment au changement climatique, la guerre en Ukraine et la Covid-19, qui ont exacerbé les déséquilibres macroéconomiques, à savoir la flambée des prix, le déficit intérieur et extérieur, la pression sur les réserves, le taux de change, etc.
En effet, au niveau des indicateurs, M. Niyonzima a signalé que le PIB réel a connu une croissance moyenne de 3 % sur la période de 2017 à 2022, Il a ajouté que le taux d’inflation moyen qui était presque maîtrisé sur la période 2018-2022, soit 5,6 %, affiche actuellement une tendance haussière ayant atteint 18,9 % en 2022.
Dans un contexte de gel des appuis extérieurs, il a mentionné que des efforts très significatifs ont été déployés pour augmenter les recettes propres dont l’impact majeur est l’augmentation du taux de couverture des dépenses totales par les ressources nationales. Concernant les ressources extérieures, il a également précisé que les décaissements à titre de dons de projets ont évolué positivement, passant de 183,3 milliards de FBu en 2017 à 333,9 milliards de FBu.
Concernant le taux de change, la couverture des réserves de change en mois d’importation est tombée à 1,3 mois en 2020-2021 alors qu’il devrait être à 4,5 mois conformément aux critères de convergences des pays de la CAE.
Il a signalé que le sujet à l’ordre du jour est d’autant plus important et permettra de mieux appréhender la situation du partenariat avec la Banque mondiale, les défis auxquels le pays est actuellement confronté et d’échanger sur les perspectives de l’engagement du groupe de la Banque mondiale au Burundi.
Le Burundi se prépare à la mise en œuvre des réformes
« Je rappelle aux ministères ayant dans leurs attributions la tutelle des projets financés par la Banque mondiale que le développement du Burundi est avant tout notre devoir et notre obligation. Il est de notre devoir de nous assurer que les financements servent à leur ultime but en mettant un accent particulier à la pérennité des projets, pour que la Banque mondiale qui a montré son engagement à rester auprès du gouvernement burundais puisse s’atteler à d’autres secteurs », a ordonné. M. Niyonzima.
Il a aussi recommandé aux coordinateurs des projets de prendre toutes dispositions pour accélérer le rythme de leur exécution, tout en s’assurant que les décaissements des projets soient faits à une allure acceptable, soient gérés avec la plus haute diligence et génèrent des impacts réels. Il a enfin signalé que le Burundi se prépare à la mise en œuvre des réformes qui découleront de ce programme et sollicite un appui conséquent auprès de la Banque mondiale.
Alexandre Niyonzima