Pour rendre efficace la gestion et l’aménagement de la réserve naturelle forestière de Bururi, l’association Conservation communauté de changement 3C en sigle, qui œuvre dans le domaine de la protection de l’environnement, a mis en place une approche qui consiste à impliquer les peuples autochtones Batwa du Burundi dans la gestion et l’aménagement de la réserve naturelle forestière de Bururi. Selon Léonidas Nzigiyimpa, président et représentant légal de 3C, l’implication des peuples autochtones dans la préservation de la biodiversité est une impérieuse nécessité.
D’une superficie de 3300 ha, la réserve naturelle forestière de Bururi est une forêt tropicale humide et de montagne riche en espèces de flore et de faune dont beaucoup sont endémiques dans la région du Rift Albertin. C’est un petit îlot de forêt entouré par des écosystèmes complètement différents. Autour de cette réserve vivaient 28 ménages de Batwa sans terres et sans maisons depuis 1996 suite aux effets de la guerre. Ils dépendaient essentiellement de l’extraction des carrières dans la réserve et ses alentours, de la coupe du bois et du piégeage des animaux pour leur survie. Ces Batwa n’ayant d’autres alternatives de survie que d’exploiter les ressources naturelles de la réserve, ils contribuaient fortement à la dégradation des ressources naturelles de cet écosystème.
Inciter les peuples autochtones Batwa à planter les arbres fruitiers
« L’approche a été développée depuis 2017. Elle consiste à impliquer les peuples autochtones Batwa du Burundi dans la gestion et aménagement de la réserve naturelle forestière de Bururi » a précisé Léonidas Nzigiyimpa.
Nzigiyimpa fait savoir que la sensibilisation des communautés riveraines et des administratifs est l’une des stratégies importantes auxquelles on recourt pour protéger la biodiversité. Selon lui, leur implication dans sa préservation est une impérieuse nécessité. C’est pour cela que l’organisation 3C est en train d’encourager les communautés à planter des espèces autochtones dont les primates ont toujours besoin pour avoir de quoi se mettre sous la dent.
On les aide aussi à développer un système de microcrédits à taux d’intérêts abordables pour leur permettre d’améliorer leurs conditions de vie et cela contribue à la lutte contre certaines mauvaises habitudes telles que le braconnage.
Des résultats tangibles sur la biodiversité ont été produits à travers l’amélioration sensible de l’efficacité de gestion de cette aire protégée. En plus, des effets et impacts positifs ont été produits grâce à l’amélioration de leurs conditions de vie.
Eliane Nduwimana