La rentrée scolaire 2023-2024 est prévue le lundi 18 septembre 2023 au niveau national. Dans la municipalité de Bujumbura, les préparatifs vont bon train dans les différents établissements scolaires. Néanmoins, il y a, au sein de certaines écoles, des effectifs pléthoriques des élèves et l’insuffisance de matériel didactique sans oublier qu’il y a jusqu’alors des parents qui sollicitent des places de redoublement pour leurs enfants et d’autres des changements de section.
A notre passage au Lycée municipal Kinama, le mercredi 6 septembre 2023, il y avait quelques classes où les élèves étaient en train de suivre les cours. Le directeur dudit établissement, Fabrice Nsengiyumva, dit que ce sont les classes à test qui ont commencé les cours pour être en avance dans les programmes. Cela a pour objectif de terminer les cours avant l’échéance afin de mieux se préparer au Concours national pour les élèves de la classe de 9e fondamental et à l’examen d’Etat pour ceux de 3e post fondamental. Pour ce qui concerne les préparatifs de la rentrée scolaire, M. Nsegiyummva signale qu’au niveau de l’administration, la réattribution des cours a été déjà faite et l’horaire hebdomadaire des cours a été élaboré pour que chaque professeur soit au courant des cours qu’il va dispenser. Le directeur Nsengiyumva a mentionné que l’élaboration des listes des élèves selon les classes est en cours sauf pour les classes d’orientation où les listes en provenance de la direction communale de l’enseignement (DCE) ne sont pas encore disponibles. « Même si les cas de demande de places de redoublement et d’avancement de classe s’observent encore, on a le squelette des effectifs dans les classes », explique-t-il.
Une carence de manuels de l’élève
- Nsengiyumva fait savoir que l’inventaire du matériel didactique dont les guides d’enseignant et les manuels scolaires est en cours pour mieux démarrer avec les programmes dès la rentrée scolaire. Et d’ajouter que les guides de l’enseignant sont suffisants contrairement aux manuels de l’élève qui sont insuffisants notamment pour la classe de 8e où il y a dix ans que le ministère en charge de l’éducation ne les équipe plus de ces outils pédagogiques. Pour y faire face, le directeur du Lycée municipal Kinama compte entrer en concertation avec les parents pour acheter ces manuels de la 8e année. Selon lui, l’école dispose assez de livres de lecture et de livres documentaires.
Des classes encomblées au niveau du fondamental
« La plupart des classes ont des effectifs pléthoriques des élèves notamment au cycle fondamental, d’autres ont des effectifs modérés car le nombre d’élèves en classe varie entre 29 et 80. Seul le Lycée municipal Kinama dispose de la section économique dans la commune Ntahangwa », explique M. Nsengiyumva. A cet effet, il dit que l’école compte quatre sections en l’occurrence la Biologie, chimie et sciences de la Terre, la section économique, la section Langues et la section Mathématiques-Statistiques.
Il mentionne également que l’école dispose de 25 enseignants mais elle va faire recours aux vacataires en attendant le remplacement de ceux qui sont partis à la retraite. L’école allait bientôt procéder à l’entretien des locaux et à la réparation des banc-pupitres en panne.
Un retard dû aux changements des autorités
Au Lycée clarté notre dame de Vugizo (LCNDV), les préparatifs ont connu un petit retard suite au changement des autorités de ladite école. La directrice a.i de ce lycée, Aline Nibizi, indique que l’élaboration des listes des élèves selon les classes est déjà terminée. Sauf dans les classes d’orientation où les listes ne sont pas encore parvenues à cette école.
Selon elle, les classes du cycle fondamental sont pléthoriques. Mais elle ne connaît pas encore la situation de la classe de 7e année car elle n’a pas encore eu la liste. Quant au cycle post fondamental, les effectifs diminuent un peu à la fin de la première année suite à une orientation interne effectuée. Cette dernière répartit les élèves en section Maths-physique et de la section Biologie, Chimie et Science de la Terre.
Mme Nibizi signale que la section Langues connait normalement un effectif réduit dans les classes car les élèves ne la préfèrent pas étant donné que, dans les années passées, ils ne pouvaient pas être admis à l’internat. Elle fait savoir que les élèves de la section Langues vont être traités comme les autres en bénéficiant de l’internat.
L’école manque de laboratoire
L’attribution des cours aux professeurs est déjà faite et la préparation de l’horaire des cours est en cours. La réparation des bancs-piputres en mauvais état est aussi en cours, signale Mme Nibizi. S’agissant des guides d’enseignant, ils sont en nombre suffisant mais les manuels de l’élève sont insuffisants surtout dans la classe de 8e année, précise Mme Nibizi.
La bibliothèque est garnie de livres de lecture mais la salle est étroite pour accueillir beaucoup d’élèves. Cette école est dépourvue de laboratoire suite au manque de local. Cette école est obligée d’emprunter le laboratoire au sein du Lycée S.O.S ou ailleurs.
Certains parents qui étaient à la recherche de places de redoublement et d’autres le changement de section pour leurs enfants se lamentent que la direction du Lycée clarté Notre dame de Vugizo leur a fait attendre mais en vain. Ces parents ne savent pas à quel saint se vouer car, disent-ils, à peu près d’une semaine de la rentrée scolaire, leur sera difficile de trouver de places ailleurs.
Lycée municipal Musaga, le seul dans la localité à avoir un cycle post-fondamental
A notre passage, le jeudi 7 septembre 2023, au Lycée municipal Musaga sis en commune Muha, le directeur de ladite école, Dieudonné Nkurunziza, a informé que tout va bien. Il dit qu’il s’attend à ce que deux enseignants partis à la retraite soient remplacés. Au point de vue mobiliers, il a notifié que l’école est bien équipée. Selon M. Nkurunziza l’école a l’habitude de faire réparer les pupitres cassés la dernière semaine.
Notre interlocuteur signale qu’il attend encore les fiches d’orientation des élèves pour effectuer des listes des élèves de chaque classe. Ainsi, il fait savoir que l’attribution des places de redoublements se fait dans le jury de délibération. « On commence par ceux qui étaient à cette école l’année précédente et les autres après. Les demandes de places sont habituellement accentuées la dernière semaine », précise-t-il.
Selon M. Nkurunziza, les effectifs à cette école devraient être pléthoriques car elle est unique dans la zone Musaga à avoir un cycle post-fondamental. Il a dit qu’il attend encore les orientations des élèves en 7e. L’établissement compte souvent 1 260 élèves et les classes sont pléthoriques dans la classe de 7e de sorte que les élèves s’asseyent à 4 par banc-pupitre.
Cette situation est comme telle alors qu’il peut y avoir dans d’autres zones pas mal d’écoles qui disposent du cycle post-fondamental. Il prévoit incessamment de tenir avec le personnel une réunion qui prépare cette rentrée scolaire.
Vétuste, l’Ecofo Musaga I nécessite une réhabilitation d’urgence
A l’Ecofo Musaga I, le maître responsable, Honoré Ndikumana, signale qu’il y a eu départ de huit enseignants à la retraite. Il a fait savoir que l’école est tellement délabrée et nécessite une réhabilitation d’urgence. Selon lui, les murs présentent des fissures et les tôles sont percées de telle sorte que la pluie entre en classe quand il pleut. M. Ndikumana dit qu’il attend l’action de la commune car un budget y alloué serait voté. Il déplore le fait que les grandes vacances vont toucher à leur fin sans aucune action soit faite dans ce sens Notre interlocuteur est désespéré et pense qu’il sera difficile d’entamer les travaux de réhabilitation au cours de cette année scolaire.
Au niveau matériel, il y a besoin des livres des 3e et 4e cycles du fondamental. Au 4 e cycle, les livres de science et technologie sont insuffisants et vétustes. Il affirme que l’école n’est pas bien équipée car on attend encore des subventions et des subsides de l’Etat. Pour y faire face, dit M. Ndikumana, l’école contracte des dettes auprès des fournisseurs pour payer ultérieurement.
L’implication des parents
- Ndikumana déclare que, quelquefois, les parents s’impliquent dans le fonctionnement de l’école. Il cite ici les contributions des parents pour payer les enseignants vacataires.
Quand un enfant sollicite une place de redoublement, son parent doit se présenter à l’école pour être informé des causes de l’échec. Cela permet à l’enfant de se ressaisir et de réussir l’année qui suit. Il appelle à la collaboration entre les parents et les enseignants en vue de promouvoir l’éducation des enfants en augmentant le rendement.
Renouvèlement de peintures des classes
Au Lycée municipal Nyakabiga, Annonciate Nsabimana, directrice dudit établissement, déclare que l’école est prête à commencer l’année scolaire et que même la réunion avec les enseignants est déjà faite. Néanmoins, elle souligne un besoin de 3 enseignants et quelques ordinateurs pour que les élèves aient des notions sur les Technologies de l’information et de communication (TIC). Quand à la réussite des élèves, dit Mme Nsabimana, elle est bonne malgré des améliorations à faire.
A l’Ecofo Saint François de Sales, on était en train de renouveler les peintures des murs et le nettoyage des classes est prévu le weekend. Le maître responsable de cette école privée, Denis Niyonkuru, indique que l’école reçoit autour de 240 élèves à raison de ne pas dépasser 24 élèves dans la classe. M. Niyonkuru souligne qu’elle est en ordre avec le corps enseignant permanent et vacataire. Il a terminé en remerciant le ministère en charge de l’éducation pour les livres de toutes sortes qu’il a donnés à tous les élèves de la 4e année du cycle fondamental sans oublier ceux des écoles privées.
Les parents prêts à envoyer leurs enfants à l’école
Les parents sont prêts à envoyer leurs enfants à l’école. Parmi ceux qu’on a rencontrés, beaucoup sont en ordre avec tout le matériel nécessaire. Cependant, il y a d’autres qui cherchent encore des places de redoublement de leurs enfants. On peut citer par exemple une dame rencontrée à l’Ecofo Musaga I. Elle a dit que son enfant était venu demander lui-même le redoublement, mais qu’on lui a exigé la présence du parent. « Je suis malade depuis une semaine, mais je dois y aller. Si un enfant adolescent de 15 ans accepte de continuer d’aller à l’école, c’est une grâce de Dieu. Son petit frère va le rattraper en 9e » a, dit ladite dame.
Les élèves aussi ont des souhaits divergents au point de vu commencement de l’année scolaire. Certains ont dit qu’ils ont soif de revoir leurs camarades d’écoles, les autres n’ont pas cette soif car ils se contactent aux téléphones. Certains disent qu’il serait mieux si l’année scolaire commence en octobre. Ce que les élèves ont de commun, c’est qu’aucun d’entre eux n’a révisé pendant les vacances.
Ornella Manirakiza rencontrée le jeudi 7 septembre 2023 au lycée du lac Tanganyika II raconte qu’elle était allé voir la liste des cahiers nécessaires. Mlle Manirakiza dit qu’elle a quitté l’Ecole indépendante pour fréquenter la nouvelle école car c’est tout près de chez elle. « Je suis impatiente de faire connaissance avec de nouveaux amis et professeurs. Et j’ai déjà reçu tout ce qui est nécessaire pour la rentrée scolaire », a-t-elle conclu.
Ezéchiel Misigaro
Alphonse Ncutinamagara (Stagiaire)