Le chef de l’Etat Evariste Ndayishimiye a rehaussé de sa présence la célébration de la Journée internationale des peuples autochtones, le vendredi 18 août 2023, au chef-lieu de la province de Ruyigi. Il appelle les autochtones burundais « Batwa » de rompre avec le comportement de s’isoler et surtout d’arrêter la vente des propriétés foncières leur octroyées par l’Etat.
Cette journée a été célébrée sous le thème « Jeunes autochtones, agents de changement pour l’autodétermination ». Les cérémonies marquant cette Journée ont débutés par un long défilé des Batwa membres de différentes coopératives et associations venus des différentes provinces du Burundi. Ils exhibaient des productions de leur métier surtout la poterie. Le président Ndayishimiye a, dans son discours, a fait remarquer que, normalement, le peuple autochtone n’existe pas. Car, selon lui, il n’ y a pas à comparer les autochtones d’Amérique et d’Afrique du Sud où ces derniers vivaient dans ces territoires avant les occupants venus de l’occident. Au Burundi, ces soi-disant ethnies burundaises partagent la même culture et la même langue. Les Burundais doivent rompre définitivement avec l’esprit divisionniste leur imposé par les colonisateurs.
Dans le but de relever le niveau de vie des familles Batwa, le président de la République a décidé que, désormais, les services habilités vont octroyer à chaque famille des Batwa, au moins un hectare de terre cultivable où la famille devra s’installer et exploiter. Et de mettre en garde les prochains bénéficiaires en leur faisant savoir que toute propriété octroyée par l’Etat ne pourra en aucun cas être vendue. Il a fait allusion au comportement de part le passé que certains Batwa ont affiché en vendant des propriétés qui leur étaient octroyées. Cette fois-ci, les familles Batwa doivent prendre conscience qu’ils sont Burundais à part entière et qu’elles doivent être sédentaires sur leurs collines, dans les familles, comme d’autres voisins, afin de travailler pour atteindre un développement durable.
La jeunesse doit faire sienne la vision 2040 et 2060
Le président Ndayishimiye a félicité les jeunes Batwa qui ont déjà manifesté leur volonté d’arriver à une autonomisation économique. Dans le but de les encourager et inciter d’autres jeunes, il leur a octroyé un terrain dans la périphérie de la ville de Gitega où ils pourront effectuer des activités génératrices de revenus. Il leur a promis en plus deux vaches et vingt lapins pour le démarrage. Revenant sur la vision du gouvernement de faire du Burundi un pays émergent en 2040 et un pays développé en 2060, il a appelé ces jeunes à s’en approprier. Ce sont les jeunes qui hériteront ce Burundi de 2040 et 2060, d’où il faut s’y investir dès maintenant. Les jeunes Batwa doivent se joindre à d’autres, afin de former des coopératives de développement en vue de contribuer au développement du pays.
Répondant à diverses préoccupations liées à la restriction à l’accès à l’argile pour faire la potérie que le représentant des Batwa du Burundi a soulevées, le chef de l’Etat Ndayishimiye leur a répondu que désormais, partout où il y a de l’argile, les Batwa doivent s’y approvisionner.
Quant à la ministre des Affaires sociales, des droits de la personne humaine et du genre, Imelde Sabushimike, la province de Ruyigi a été choisie pour célébrer cette journée, car, elle est en arrière dans la scolarisation des enfants Batwa.
Amédée Habimana
