Les 15 et 16 février 2023, la Commission nationale indépendante des droits de l’homme(CNIDH), les responsables des médias et leurs partenaires ont échangé sur l’état des lieux des activités des médias et le cadre normatif y relatif. Différents thèmes qui rentrent dans la promotion des droits de l’homme ont été développés et débattus sur, afin de relever les défis qui handicapent le monde journalistique en vue de proposer des solutions y relatives.
Le président de la CNIDH Vigny Sixte Nimuraba qui a ouvert ledit atelier a insisté sur les objectifs de revoir les avancées réalisées dans le domaine des médias, les défis observés et suggestions des voies et moyens qui peuvent contribuer à améliorer la liberté de la presse au Burundi. Des thèmes allant dans la promotion des droits de l’Homme en général et en particulier du monde médiatique ont été développés.
Cadre légal, enjeux et défis de la liberté de la presse
Jacques Bukuru, Directeur général de la Communication et des médias, a donné des éclaircissements sur les lois régissant la liberté de la presse et les textes faisant la promotion de la liberté de la presse. Il a indiqué que la pluralité des supports ne débouche pas nécessairement sur la pluralité des contenus. Il a souligné que des stratégies ont été mises en place par la plus haute autorité de l’Etat pour être au courant des préoccupations d’intérêt pour les citoyens burundais. « Les médias et les journalistes devraient vite adopter une posture citoyenne pour jouer pleinement leur responsabilité sociale ».
Communication non-violente, socle de la Paix et du Développement durable
Adolphe Sururu a laissé entendre qu’il n’y a pas de développement sans paix. De plus, il n’y aura ni paix ni développement sans équité et sans justice sociale. Selon lui, la Communication non violente (CNV) est une forme de communication qui vise le maintien de la relation bienveillante, ce qui ne signifie pas, a-t-il expliqué, gentillesse ou laisser-faire. C’est une communication dans laquelle, a-t-il précisé, l’on pense d’abord aux possibles conséquences de nos propos sur la vie de l’autre. M. Sururu a également indiqué que la CNV est une façon de penser et de parler visant à mettre de la compréhension et du respect mutuels dans les échanges. Elle aide chacun à se relier à sa partie de sa capacité de comprendre avec le cœur et de se faire entendre sans agressivité. « La CNV propose de vivre ensemble en harmonie. Elle ne vise pas le pouvoir et le contrôle sur l’autre, mais plutôt le pouvoir et le contrôle avec l’autre», a-t-il expliqué.
Rester dans l’objectivité, l’une des valeurs pour arriver à la CNV
Rester dans l’objectivité et dans le respect des points de vue des autres, avoir un caractère et une personnalité orientés vers une recherche de solutions viables, mettre en avant la collaboration et la coopération dans un dialogue constructif sont quelques unes des valeurs que M.Sururu a proposées pour arriver à la CNV. Il faut accepter la diversité et la tolérance dans les points de vue et se mettre à la place de l’autre pour prendre une décision. « Il faut connaitre que son équilibre dépend de celui de l’autre, dit-il. Il faut aussi une synergie pour atteindre tes objectifs, avoir de la compassion et parler avec tolérance et incertitude. Il faut de l’équité selon les besoin de chacun », a expliqué M. Sururu.
Les médias, chemin sûr dans l’alerte précoce pour prévenir les conflits
Didace Sunzu, Doctorant-chercheur en SIC, après avoir passé en revue les types de conflits, les causes générales des conflits et les caractéristiques des conflits sociaux, a montré le rôle des radios dans l’alerte précoce pour la prévention des conflits. « Elles réagissent en amont, au milieu et en aval. Ses alertes se font par débat, commentaire, éditorial, analyse et investigation », a-t-il fait savoir.
Mise en place d’une plateforme de surveillance
Abbé Dieudonné Niyibizi a montré différents types de messages de haine diffusés sur les réseaux sociaux, à quel degré elles touchent la personnalité d’autrui. Il a proposé alors l’éducation des médias, la professionnalisation du métier du journaliste et que les intermédiaires d’internet ont un rôle à jouer dans la lutte contre les messages de haine.
Donathe Ndayisenga