
Le gouvernement mobilisera les moyens nécessaires pour que les travaux soient menés dans les meilleurs délais
Lors d’une visite en province de Muramvya, le samedi 4 décembre 2024, le président de la République, Evariste Ndayishimiye, a lancé un appel à la protection de l’environnement. Cet appel intervient après avoir constaté des dégâts environnementaux préoccupants, notamment la destruction partielle du barrage d’irrigation de la vallée de Mubarazi, un ouvrage essentiel pour l’irrigation de 146 hectares de rizières situées entre les communes de Mbuye et Rutegama.
Le barrage de Mubarazi, construit pour soutenir l’agriculture dans cette région fertile, a été en partie détruit par les effets combinés de l’érosion des sols et des fortes pluies récentes. Ces dégâts menacent la riziculture locale qui constitue une source essentielle de subsistance pour des centaines de familles.
Dans son discours, le président Ndayishimiye a souligné la nécessité urgente de protéger les terres agricoles vulnérables, en particulier celles situées sur les collines qui surplombent les vallées et rivières ainsi que les cultures maraîchères. Il a insisté sur l’importance de tracer des courbes de niveau, une méthode prouvée pour limiter l’érosion et préserver la fertilité des sols et la retenue des eaux de ruissellement qui causent des dégâts énormes dans les vallées.
« Si nous ne nous unissons pas pour protéger notre environnement, nos efforts pour assurer la sécurité alimentaire seront vains. Protéger les collines, c’est protéger nos cultures et notre avenir, » a déclaré le chef de l’État devant les agriculteurs et responsables locaux.
Les courbes de niveau, une solution durable
Le traçage des courbes de niveau consiste à créer des bandes de végétation ou des structures de retenue sur les pentes des collines. Cette technique permet de ralentir l’écoulement des eaux de pluie, de réduire l’érosion et de conserver l’humidité du sol. Dans un contexte où les changements climatiques aggravent les conditions météorologiques, cette méthode représente une solution essentielle pour les agriculteurs burundais.
Le président Ndayishimiye a rappelé que la lutte pour la protection de l’environnement ne peut être efficace qu’avec l’implication de tous : « Ensemble, nous pouvons reconstruire ce barrage, protéger nos rizières et assurer un avenir meilleur pour nos enfants. Mais cela nécessite de la discipline, du travail et un amour profond pour notre pays. »
Cet appel vibrant à la mobilisation pour la protection de l’environnement s’inscrit dans la vision du Burundi en tant que pays émergent d’ici 2040 et pays développé en 2060. La protection des terres agricoles, qui constituent l’épine dorsale de l’économie nationale, est une priorité pour atteindre cet objectif ambitieux.
De plus, des mesures immédiates sont envisagées pour réparer le barrage de Mubarazi et sécuriser l’approvisionnement en eau des rizières. Le président Ndayishimiye a promis que le gouvernement mobilisera les moyens nécessaires pour que les travaux soient menés dans les meilleurs délais. Mais il a tout de même lancé un appel aux investisseurs locaux d’envisager la valorisation locale des récoltes en construisant des hangars et en disponibilisant des machines décortiqueuses afin de diminuer le trajet des agriculteurs qui doivent parcourir des distances jusqu’au chef-lieu de la commune Rutegama.
Amédée Habimana