Le directeur général du ministère de la Santé publique et de la lutte contre le Sida, Cléophile Akindavyi, a procédé, ce mardi 26 novembre 2024, dans la province de Kirundo, au lancement officiel du projet Mpore activity financé par le USAID (Agence des Etats-Unis pour le développement international). Ce projet qui est exécuté dans six provinces par la Society for women aigainst aids in Africa (Swaa Burundi) pour une durée de cinq ans a pour objectif de lutter contre le sida et les violences basées sur le genre. Les cérémonies se sont déroulées en présence de l’ambassadeur des Etats-Unis d’ Amérique, Peterson Lisa et de la représentante adjointe de Swaa Burundi, SpèsCaritas Ishoboye.
« Unissons-nous pour mettre fin aux violences contre les femmes et les filles », tel est le thème sous lequel a été lancé le projet Mpore activity.
Au nom de la ministre en charge de la santé publique empêchée, Cléophile Akindavyi, a remercié les Etats-Unis d’Amérique via son agence de développement USAID (United States Agency for international development) qui ne cesse d’apporter ses appuis multiformes dans différents secteurs dont celui de santé publique. Elle a rappelé que le projet Mpore activity s’inscrit dans le cadre de deux autres projets financés par USAID à savoir Giriteka et GBV-Bridge activity également exécutés par Swaa Burundi de 2020 à 2023. Ces derniers ont été d’une grande utilité et ont notamment permis de réaliser un outil dont se servent les centres de prises en charge à identifier et orienter les survivants des VBG car l’on ne peut pas réussir le pari de la lutte contre le sida si l’on ignore les violences faites aux femmes et aux filles. En effet, a-t-elle martelé, les VBG restent une porte d’entrée du VIH sida.
Mme Akindavyi a promis que le ministère en charge de la santé apportera tout son appui à la mise en œuvre du projet Mpore activity.
Quant à Peterson Lisa, ambassadeur des Etats-Unis au Burundi, elle a indiqué que le projet Mpore activity a pour objectif global d’assurer l’amélioration et l’intégration de la prévention des violences basées sur le genre (VBG) dans les servicesVIH-sida et de planification familiale (PF) et à renforcer le système de santé avec les liens entre la communauté et les établissements de soins et de traitement. Financé à hauteur de 6 350000 dollars américains, ce projet contribuera à la prévention des VBG,du VIH-sida pour les populations clés et les vulnérables et l’administration des soins post-VBG intégrés dans les services cliniques de VIH, de PF ainsi que de santé maternelle et infantile. La zone d’action dudit projet comprend les provinces de Bujumbura Mairie, Bujumbura, Gitega, Rumonge, ainsi que Makamba.
Une synergie dans la lutte contre les VBG
Pour sa part, Spès Caritas Bishoboye, représentante légale suppléante de Swaa-Burundi, elle a remercié l’ambassade des Etats-Unis qui, à travers l’agence de développement américaine USAID, a confié à son organisation l’exécution du projet Mpore activity en collaboration avec deux sous partenaires à savoir l’Association pour le bien-être familial et Engender Health.
Mme Bishoboye félicite le gouvernement du Burundi pour ses appuis multiformes à travers le ministère en charge de la santé publique et autres partenaires au développement dont l’ambassade des Etats-Unis au Burundi. Comme les VBG sont diversifiées (violences conjugales, psychologiques, économiques, physiques) et que leurs auteurs se recensent des différents milieux, une synergie dans la lutte contre ces violences s’avère incontournable. Elle sollicite de ce fait l’implication de tout un chacun. Pour elle, l’administration, la police, la justice, les structures de prise en charge des VBG sont interpellées à jouer le rôle qui revient à chaque secteur.
En ce qui concerne la Swaa-Burundi, Mme Bishoboye n’a pas manqué de promettre que cette organisation ne ménagera aucun effort pour atteindre tous les objectifs de « Mpore activity, un projet qui s’inscrit dans le cadre de la consolidation des acquis du projet Giriteka.
Le projet Giriteka, un bon prédécesseur de Mpore activity
Jean Bosco Uwimana fait des sensibilisations sur la lutte contre les VBG en commune Busoni dans le cadre du projet Giriteka, prédécesseur de celui en cours de lancement. Il a témoigné que ce dernier a porté des fruits autorisant tous les espoirs qu’il est possible de mettre fin aux VBG. Ainsi, a-t-il dit, il est parvenu à faire un accompagnement à une famille ayant des enfants malnutris jusqu’ à sortir de cette crise.
Selon lui, quand il a approché la mère des enfants pour s’enquérir des causes de la malnutrition dont souffraient ses enfants, cette dernière a révélé qu’elle était victime du harcèlement sexuel de la part de son mari, ce qui a occasionné des naissances trop rapprochées. M. Uwimana dit l’avoir aidée à se confier à une structure de soins pour la prise en charge de la malnutrition de ses enfants et c’est à ce moment qu’il lui a été conseillé de recourir aux méthodes de planification familiale. Ce qui n’était pas facile sans le concours de son mari. Ce dernier a été sensibilisé à son tour et a fini par accompagner son épouse au service de planification familiale. Cet orateur conclut en disant que cette famille mène une vie normale car, poursuit M. Uwimana, le mari a cessé le harcèlement sexuel et les enfants sont en bonne santé grâce au projet Giriteka.A partir de ce témoignage, M. Uwimana dit que le projet Mpore activity contribuera beaucoup à la lutte contre le VBG.
Dans son mot d’accueil, le gouverneur de Kirundo Victor Segasago a lui aussi salué le projet Mpore activity qui inclut sa province dans la zone d’action tout en précisant qu’il attend beaucoup de résultats et espère qu’il contribuera à la bonne santé de la population pour que cette dernière s’attèle aux travaux de développement en vue de l’atteinte de la vision 2040-2060. Il a invité les administratifs à contribuer à la réalisation et à la réussite de ce projet.
Les cérémonies de l’ouverture du projet Mpore activity ont été précédées par une visite de courtoisie de l’ambassadeur des Etats-Unis chez le gouverneur de la province de Kirundo ainsi que d’une visite guidée du Centre de santé de Kirundo.
Jean Etienne Ndayizigiye