Le changement climatique a beaucoup de conséquences négatives sur la vie de l’Homme et de son environnement. Pour faire face à ce problème, l’Homme doit fournir des efforts. Dans la résilience aux changements climatiques en province de Kirundo l’on a procédé à la protection du lac Rweru et aux techniques d’irrigation sur les collines environnantes.
Dans un entretien avec Albert Hatungimana, gouverneur de la province de Kirundo, il indique que le changement climatique en province de Kirundo a beaucoup de conséquences. Les aléas du changement climatique ont comme principale conséquence l’insuffisance hydrique alors que 99% de la population de Kirundo vit de l’agriculture. Cette dernière ne peut pas exister sans eaux, c’est une catastrophe parmi d’autres. Même s’il y a ce problème, l’administration est entrain de fournir des efforts pour faire face à ce problème. Les communes qui sont les plus vulnérables sont Busoni, Kirundo et Bugabira. Ce problème a été constaté par le gouvernement, le Pnud (Programme des nations unies pour le développement) et d’autres partenaires qui interviennent dans la prévention des risques et la gestion des catastrophes.
La zone tampon a été protégée
M. Hatungimana fait savoir que sur la colline Ruhehe de la zone Nyagisozi en commune Busoni, près du lac Rweru, on a mis un œuvre le projet de protection du lac Rweru notamment en séparant la zone tampon de la partie cultivable par la population. Il y a des arbres qui limitent la zone tampon du lac Rweru et la partie qui est entrain d’être irriguée. Ce projet a été réalisé en 2014 et financé par la Communauté est-africaine. Il a pu donner à la population la capacité de faire face au problème d’insécurité alimentaire. Ce projet a notamment pu augmenter la production des poissons car ils trouvent de la nourriture et se multiplient dans un environnement favorable. Cette hausse de production de poissons a contribué non seulement à la nourriture de ces populations environnantes du lac Rweru mais aussi au développement communautaire car la commercialisation des poissons fait rentrer dans la caisse communale deux millions de taxe par semaine.
La population a été formée
M. Hatungimana rappelle que parmi les mesures d’accompagnement de ce projet, la population a été formée sur l’irrigation collinaire. Cette technique est nouvelle, on produit les oignons à partir de cette technique d’irrigation. L’autre résultat est lié au retour des animaux qui avaient fui parce qu’on avait cultivé jusqu’ aux bords des eaux, notamment un troupeau de 20 hippopotames qui avaient fui vers le Rwanda. On signale aussi le retour des oiseaux. Lorsqu’on a planté les arbres agro forestiers dans la zone tampon, on a planté un arbre aquatique appelé « Umurera » qui est préféré par les oiseaux pour construire des nids. Les espèces de poissons qui étaient en disparition sont aussi retournées notamment les Tilapia et d’autres poissons appelés communément « Imamba »
M. Hatungimana indique que parmi d’autres activités prévues pour faire face à ce problème de changement climatique, on a planté les arbres, on a tracé les courbes de niveaux et procédé à la plantation des herbes fixatrices sur ces courbes de niveaux. A part les efforts de l’administration locale, il y a aussi les appuis des projets qui ont contribué dans l’aménagement des marais entre autres le projet Bugesera qui a aménagé le marais de Nyavyamo et qui a pu doter la population d’un barrage de retenue d’eau qui irrigue les champs de riz de ce marais. Cette eau est également utilisée dans la pisciculture. L’autre projet en cours sur la colline Gatete de la commune Busoni pour faire face à ces problèmes d’aléas climatiques est l’installation d’une station de pompage des eaux du lac Rweru vers les hauteurs. Ces eaux vont être stockées dans un réservoir de 600 m3 et vont irriguer environ 570 hectares de champs par gravité.
Lucie Ngoyagoye