Au cinquième jour de la tournée baptisée « caravane Inkebuzo », le chef de l’Etat Evariste Ndayishimiye, toujours en compagnie du ministre en charge de l’intérieur, Martin Ninteretse, des responsables administratifs ainsi que des élus de la province de Kayanza, s’est joint, le samedi, 13 juillet 2024, à la population de la commune et province de Kayanza, dans les travaux de traçage des courbes antiérosives sur la colline Musave. Il a également visité les projets de développement dans la même zone.
Le président de la République félicite la population de la province de Kayanza car, elle a réalisé les vœux que chaque bouche ait à manger et chaque poche ait de l’argent. Il a également félicité la commune Muruta qui a été la première à réussir l’aménagent des terrains et le traçage des courbes antiérosives sur toutes les collines alors que ces dernières présentent un relief très accidenté. C’est un signe que les habitants partagent la vision du développement de leur entité communale. Il demande aux habitants d’autres localités de venir apprendre des techniques agricoles et de protection du sol à Muruta en vue d’augmenter la production.
Le Burundi dispose de tout le nécessaire pour son développement rapide
Le chef de l’Etat, dans ses enseignements, ne manque jamais d’expliquer le capital que Dieu a donné au Burundi à savoir une terre fertile avec de la pluie, de la force pour travailler ainsi que d’une intelligence.
Le chef de l’Etat déclare, avec conviction et sur base de témoignages de ceux qui ont exploité le capital naturel, que si les Burundais retroussent les manches pour travailler, le Burundi peut se développer même en moins de deux ans.
C’est ainsi d’ailleurs, martèle-t-il, que même certains étrangers qui visitent le Burundi ne comprennent pas pourquoi le pays n’est pas très développé car, il est comparable en tout à la Suisse pour l’Europe, hormis un trésor qui ne se retrouve pas en Suisse à savoir une terre cultivable fertile. La question est de savoir pourquoi le Burundi n’est pas développé comme la suisse ? La raison est simple. Les Burundais n’ont pas su exploiter leur capital naturel. Ils ont une terre qu’ils ne cultivent pas, surtout les fonctionnaires qui ne veulent pas investir dans l’agriculture et l’élevage. La force n’est pas mise à profit dans la mesure où certains Burundais veulent vivre dans l’oisiveté et manger sans suer. En outre, l’intelligence n’est pas vraiment en complémentarité avec la science puisque, les gens qui prospèrent en milieu rural ne réussissent pas grâce à leurs diplômes initiaux. Le chef de l’Etat a fait une telle analyse après avoir entendu les témoignages des Burundais qui, sont actuellement dans une autonomie financière alors qu’ils ne sont détenteurs d’aucun diplôme.
Transformer les défis en opportunité
Adaptant ses enseignements à la province de Kayanza, le chef de l’Etat a expliqué qu’en réalité, une population nombreuse n’est pas le plus grand handicap au développement car, a-t-il dit, lors de ses échanges avec un expert chinois, il a découvert que le Burundi a plus d’espace cultivable que la Chine. Et la population de Kayanza a su transformer ce que les uns considèrent comme obstacle en une opportunité de développement. Il l’a dit après avoir entendu que ladite province projette se construire un immeuble de plusieurs étages et dont le devis s’élève à plusieurs milliards de francs burundais. Le dit montant sera collecté au sein de la population avec une contribution d’une somme de 100 FBu seulement par mois et par personne.
Pour le chef de l’Etat, la province de Kayanza avec sa population, est la plus clairvoyante dans la marche vers la vision 2040. Il demande aux autres provinces de lui emboiter le pas.
Mener un combat sans merci contre la pauvreté
Le chef de l’Etat burundais explique en outre que, le vrai ennemi des Burundais est la pauvreté. Et c’est pourquoi un combat sans merci est lancé depuis l’an 2024 à l’horizon 2040. La présente caravane a pour but, selon le président Ndayishimiye, d’évaluer le pas franchi tout en réveillant la conscience des jeunes qui doivent prendre les choses en mains car, a-t-il poursuivi, ils sont les futurs gestionnaires du pays. Ils doivent ainsi se mettre à l’œuvre dès le bas-âge en commençant par l’élevage d’un ou deux lapins, d’une ou deux poules, car, comme il l’a démontré avec des témoignages de ceux qui ont réussi ce genre de projet, un lapin peut vous faire parvenir à une vache. En témoigne l’expérience d’un jeune Eric de Gitega, qui a commencé avec une seule lapine, mais qui, actuellement, élève plusieurs lapins et poules qu’il distribue aux voisins et 12 vaches. Et de conclure qu’un micro projet peut donner naissance à de grandes réalisations ( « gato karakura »).
Parlant des défis auxquels fait face la marche vers la vision 2040, le chef de l’Etat insiste sur la consommation des stupéfiants et des liqueurs comme la boisson sapor. Selon lui, la consommation de ces produits réduit la main d’œuvre car, ceux qui les prennent n’ont plus la force de travailler.
Autre défi est lié au fait que certains Burundais veulent vivre de ce qui provient des mains d’autrui notamment les fonctionnaires. Et là, le chef de l’Etat ne mâche pas les mots : « Tant que les fonctionnaires ne travailleront pas pour produire eux-mêmes, attendant les aides ou voulant vivre des salaires seulement, ils ne se développeront pas. ». C’est ainsi qu’il félicite ceux qui ont pris la décision de supprimer l’appui budgétaire car, ce dernier nous empêchait de voir les richesses dont Dieu a comblées le Burundi.
Certes, le sevrage a été difficile, mais c’était un mal nécessaire pour que les Burundais prennent en mains leur destinée de façon effective. Et pour preuve, depuis 2015, le gouvernement du Burundi couvre la totalité du budget de l’Etat, différentes magnifiques constructions poussent comme des champignons sans qu’il y ait d’appui budgétaire ou d’aide au développement.
L’autre défi est lié aux incrédules, qui tentent de distraire ceux qui veulent avancer. En effet, à partir de ce qu’il venait de dire, il a indiqué que l’on peut déjà se donner l’image de ce que sera le Burundi, la province, la commune jusqu’au niveau de l’individu, en 2040. Les incrédules diront que c’est de l’utopie, mais le chef de l’Etat tranquillise. Le pari doit être réussi, quelque soit le prix et la population de Kayanza est très en avance. Les autres provinces sont appelées à y faire des voyages d’excursion pour apprendre comment transformer les défis en opportunité.
Des jeunes déjà sur le front contre la pauvreté
Comme il l’a fait dans d’autres provinces, le président a visité les projets des jeunes financés par le Programme d’autonomisation et d’emploi des jeunes (Paeej). Il s’agit de la coopérative Turashoboye qui fabrique des chaussures en cuir, initiée par Vincent Toyi et de l’entreprise Eden business center spécialisée dans la fabrication de vêtements tricotés, dirigée par un jeune entrepreneur, Yvan Christ Bwirukiro.
Jean Etienne Ndayizigiye