Ce mardi 18 juillet 2023, au chef-lieu de la province de Karusi, le chef de l’Etat Evariste Ndayishimiye a lancé solennellement une campagne d’exécution des jugements devenus définitifs dans les cours et tribunaux de tout le pays. Cette campagne a débuté par l’identification de tous les jugements rendus dans cette circonscription, commune par commune, par une commission des juges. Le président Ndayishimiye a fait savoir que dans le pays, s’il n’y a pas de justice équitable, il n’est pas possible d’avoir ni la paix et la sécurité, ni le développement.
Le président de la République Evariste Ndayishimiye a fait savoir que cette campagne vise à mettre en exécution des jugements rendus et devenus définitifs, mais dont l’exécution a traîné. Pour M. Ndayishimiye, sans une justice équitable dans le pays, il n’est pas possible d’asseoir la paix et la sécurité afin d’arriver à un développement durable. Les juges doivent prendre conscience de leur mission de faire respecter la loi. L’absence du respect de la loi provoque l’instabilité du pays. Ils sont tenus à l’obligation de rendre justice sinon ils sont coupables de déni de justice. Et le président Ndayishimiye de les mettre en garde qu’il ne suffit pas uniquement de juger mais aussi, l’obligation de mettre en exécution les jugements rendus et devenus définitifs leur incombe fortement, faute de quoi, des sanctions doivent leur être imposées. Car, nul n’est au-dessus de la loi, a-t-il rappelé.
« Vous êtes chargés d’interpréter la loi. Vous avez même la latitude à la jurisprudence, alors pourquoi ne faites-vous pas preuve de droiture dans votre profession », a regretté le chef de l’Etat. Il a donné un cas flagrant de manquements des juges où récemment, une élève soupçonné de fraude d’examen et qui accuse son éducateur de l’avoir violée sexuellement, s’est vu accusée par des juges de violation du secret professionnel. «C’est quelle interprétation de la loi?», s’interroge le chef de l’Etat, avant de laisser entendre que, normalement, de tels juges devaient démissionner de leurs fonctions et à leur gré, au lieu de continuer à faire honte au pays qui a investi en eux à l’école.
Un juge sera, désormais, poursuivi pour un jugement qu’il a mal rendu
«L’état de droit est actif pour le moment et personne n’acceptera que le corps de justice continue de faire honte à la Nation», a martelé le chef de l’Etat, avant de signaler que, désormais, des juges seront poursuivis pour des procès qu’ils ont mal rendus ou pour déni de justice. C’est dans ce cadre qu’il a demandé aux juges de changer leur façon de faire et bien appliquer la loi dans l’exercice de leur mission. Cela leur permettra de faire renaître l’espoir au sein de la population.
A cette occasion, le chef de l’Etat a également pris une séance d’écoute de quelques plaintes de la population présente et a donné des orientations relatives à ces dernières. Il a enfin fait savoir qu’après cette campagne de mise en exécution des jugements rendus au niveau de tout le pays, il poursuivra une autre campagne pour finaliser les dossiers de justice qui sont en cours.
Dans les sept communes qui composent la province de Karusi, il y a plus de trois cent jugements rendus et devenus définitifs qui n’ont pas été mis en exécution. Les juges de cette circonscription sont invités à les mettre en exécution le plus tôt possible et l’administration est demandée de faciliter ce travail en disponibilisant les véhicules pour cette activité.
Eric Sabumukama