Le président burundais, Evariste Ndayishimiye, accompagné de Godfrey Nzamujo, fondateur du centre agro-écologique Songhaï, a effectué une visite dans son complexe agropastoral situé sur la colline Bitare dans la commune de Bugendana, de la province de Gitega. Le président Ndayishimiye a indiqué que cette visite a été une occasion d’échanges d’expériences. Ces deux personnalités ont appelé les jeunes burundais à entreprendre en valorisant leurs talents et les différents capitaux à savoir la richesse naturelle, le capital humain et environnemental.
Le centre agro-écologique Songhaï dont Godfrey Nzamujo est fondateur est une ferme agro-écologique mondialement reconnue qui est devenue et désignée « Centre d’excellence pour l’agriculture » par l’Onu. Ce centre est basé à Porto-Novo dans la capitale béninoise et a été fondé en 1985. Lors des échanges, le président Ndayishimiye a indiqué qu’il a beaucoup appris de ce centre notamment à travers les réseaux sociaux et Youtube. « Je suivais les expériences du père Nzamujo en agriculture, en élevage et dans la protection de l’environnement ». De son côté, Godfrey Nzamujo a révélé que l’insécurité alimentaire et la dégradation environnementale qui s’ajoutent à la croissance démographique sont les principaux défis qui hantent le monde d’aujourd’hui.
Tout en félicitant le chef de l’Etat burundais pour ses efforts dans le développement du secteur agricole, M. Nzamujo a partagé sa vision. Pour lui, dans l’objectif de pallier les défis actuels, il faut arrêter l’agriculture traditionnelle. Il a ainsi promis de soutenir le Burundi et de travailler de concert.
Au cours de leurs échanges, le président Evariste Ndayishimiye a voulu savoir pourquoi ce visiteur dit souvent que l’Afrique exporte la richesse et importe la pauvreté. M. Nzamujo a répondu que l’Afrique perd énormément en exportant sa richesse non transformée. Il a encouragé la création des centres de commercialisation des produits fabriqués et transformés en Afrique.
« Nous avons beaucoup de richesses mais nos yeux sont fermés »
M. Ndayishimiye a signifié qu’il y a certains jeunes scolarisés qui disent qu’ils ne peuvent pas se lancer dans l’agriculture et d’autres qui avancent le défi de manque des capitaux. A cela, le fondateur du centre agro-écologique Songhaï n’a pas mâché ses mots. « Nous avons beaucoup de richesses mais nos yeux sont fermés ». Il a regretté que les africains pensent que la solution viendra de l’extérieur. Et d’appeler les Burundais aux changements de mentalités, à voir les possibilités et les opportunités qui se trouvent autour de « nous » et qui constituent une force. Comme indiqué, l’agriculture est le point de départ. Concernant les capitaux, Godfrey Nzamujo a expliqué qu’il faut la combinaison de plusieurs capitaux. « Il y a d’abord le capital humain, c’est-à dire des gens qui sont équipés différemment, des gens qui sont pratiques, patients et disciplinés. Le deuxième capital est environnemental. La crise qui s’observe dans le domaine agricole est due à la dégradation des sols avec une population toujours en croissance », a-t-il expliqué.
Moïse Nkurunziza