Les représentants des différentes couches de la population des communes Gitega, Giheta, Bugendana et Mutaho sont appelés à se prononcer sur le maintien ou pas des quotas ethniques dans l’exécutif, le législatif et le judiciaire. C’est au cours d’une réunion à leur intention, organisée par le Sénat dans le cadre des consultations populaires, en vue de procéder à l’évaluation de l’article 289, si oui ou non, les quotas ethniques restent dans la constitution de la République. La Première Vice-présidente du Sénat, Denise Ndadaye, qui a dirigé le débat a laissé entendre que les résultats seront compilés et permettront aux instances habilités à prendre les décisions qui s’imposent.
Au cours de cette réunion, Denise Ndadaye, Première Vice-présidente du Sénat a fait savoir aux participants que ces consultations sont prévues par la Constitution de la République. L’article 289 de cette Constitution prévoit qu’après 5 ans de mise en vigueur de la loi fondamentale de 2018, le Sénat procédera à l’évaluation du système des quotas ethniques dans l’Exécutif, le législatif et le judiciaire, afin de voir, si oui ou non, il est temps de supprimer ce système. Et Mme Ndadaye de préciser que les participants sont appelés à se prononcer et à émettre leurs points de vue sans crainte d’être poursuivis.
Une partie de ceux qui se sont exprimés a soulevé ses inquiétudes sur la suppression des quotas ethniques dans la Constitution. Ils soutiennent que les résultats de ces considérations ethniques dans l’exécutif, le législatif et le judiciaire, ont apporté une sérénité au sein des Burundais. Il est encore tôt de les supprimer aussi longtemps que la Commission vérité et réconciliation n’a pas encore présenté le rapport final pour que les Burundais arrivent réellement à avoir une lecture commune sur l’histoire du Burundi.
Une autre partie des participants avancent l’idée de supprimer les quotas ethniques au delà même de l’exécutif, le législatif et le judiciaire. Pour ceux-là, les Burundais étaient unis avant la colonisation qui les a divisés pour ses propres intérêts. Il faut que les Hutu, les Tutsi et les Twa vivent ensemble et travaillent sans considération ethnique car, ils sont tous des Burundais.
En clôturant la réunion, Denise Ndadaye a fait savoir qu’elle n’était pas là pour donner aux participants des réponses à toutes les inquiétudes exprimées, mais que l’objectif était de rassembler les avis des uns et des autres pour les mettre ensemble et remettre au chef de l’Etat, le travail final le moment venu. Et d’insister sur l’éducation des enfants dans le sens de vivre ensemble sans considération ethnique, ce qui agirait nécessairement et de façon positive sur la conscience collective.
Elle appelle les chefs des collines à faire des réunions pareilles pour donner à toute la population une occasion de s’exprimer sur cette question épineuse. Les rapports des réunions collinaires seront remis à l’administration communale pour les acheminer au niveau du cabinet du gouverneur qui, à son tour, les remettra au Sénat.
Amédée Habimana