En ce début de la saison culturale A, les agriculteurs de la province de Gitega font face à une menace grandissante pour leurs cultures du maïs notamment les attaques des chenilles légionnaires d’automne et d’autres ravageurs. Ces insectes déjà responsables de pertes importantes dans d’autres régions du pays, posent un risque majeur pour la sécurité alimentaire dans une province largement agricole.
La saison culturale A, de septembre à février, est cruciale pour la production de maïs, une denrée de base pour les habitants de la région. Cependant, les attaques de chenilles légionnaires, associées à d’autres ravageurs tels que les foreurs de tiges et les pucerons, compromettent les efforts des cultivateurs. Les conditions climatiques actuelles, avec une alternance de pluies et de chaleur, favorisent la prolifération rapide de ces nuisibles. C’est un constat facile à faire dans certains champs de maïs sur les collines environnantes de la ville de Gitega.
Selon des techniciens agricoles locaux, une infestation non contrôlée pourrait entraîner des pertes allant jusqu’à 40 % des récoltes, ce qui affecterait non seulement la sécurité alimentaire des ménages mais aussi les revenus des familles paysannes.
S’agissant des facteurs aggravants, Jean Ndamanisha, technicien agricole, dit que le manque de moyens de lutte appropriés chez les agriculteurs est un défi majeur. Ces derniers manquent souvent de produits phytosanitaires adaptés ou de formations sur leur utilisation. Les ravageurs comme la chenille légionnaire d’automne ont une capacité de reproduction élevée et peuvent facilement se déplacer entre les champs. Il souligne également une défaillance dans la surveillance. Dans la région, il manque des systèmes d’alerte rapide pour détecter les infestations à un stade précoce.
Face à cette urgence, plusieurs initiatives ont été proposées ou mises en œuvre pour protéger les cultures dans la province de Gitega. Les services agricoles locaux organisent régulièrement des séances de formation sur la reconnaissance des ravageurs et les pratiques de lutte intégrée, notamment l’utilisation de pièges à phéromones et le recours à des techniques biologiques.Des coopératives agricoles, en collaboration avec le bureau provincial de l’environnement, agriculture et élevage distribuent des insecticides adaptés pour réduire les infestations. Cependant, la disponibilité reste limitée pour certains petits exploitants.Les groupes de cultivateurs sont incités à surveiller collectivement leurs champs pour détecter et rapporter rapidement toute infestation.
Les autorités et les partenaires au développement doivent redoubler d’efforts pour fournir aux agriculteurs de Gitega les ressources nécessaires, notamment des pesticides de qualité, des formations et un accès à des outils de surveillance modernes. Avec des interventions rapides et adaptées, il est possible de limiter l’impact des ravageurs et de garantir une récolte abondante pour cette saison. L’agriculture étant le pilier de la subsistance en milieu rural au Burundi, il est impératif de soutenir les producteurs dès maintenant.
Amédée Habimana