Cet atelier qui a été ouvert par la ministre de la Communication, des technologies de l’information et des médias Léocadie Ndacayisaba, a vu la participation des responsables des différents médias exerçant au Burundi, la présidente du Conseil national de la communication, Vestine Nahimana ainsi que les porte-paroles des différentes institutions publiques.
Dans son discours, la ministre Ndacayisaba a laissé entendre que l’intention de son ministère est de voir le climat entre les journalistes et les porte-paroles, s’améliorer davantage. Et de rappeler aux participants qu’en 2021, le chef de l’Etat Evariste Ndayishimiye a officiellement parlé de son intention « Jamais sans les médias » pour dire qu’il est impossible d’arriver à un développement durable du pays sans les médias. Et que du coup, chacun en ce qui le concerne notamment les parties prenantes à savoir les porte-paroles des différentes institutions et les responsables des médias y compris les journalistes, devrait se mettre à l’œuvre. D’où pour Léocadie Ndacayisaba, il importe de s’activer d’avantage pour que cette volonté de la plus haute autorité de la République soit mise en œuvre par les concernés.
Dans son exposé, le journaliste Jérôme Niyonzima est revenu sur les défis qui persistent encore malgré que le pas déjà franchi soit satisfaisant dans le cadre de l’amélioration du climat de collaboration entre les journalistes et les porte-paroles. Il a parlé notamment des défis liés à l’accès aux sources, notamment la rétention de l’information par certaines autorités publiques ou le refus catégorique de communiquer qui se manifestent encore. Il a également souligné un problème souvent observé dans les provinces et communes où certaines autorités locales considèrent encore le journaliste comme une menace ignorant que normalement, communiquer devait avantager les deux parties. M. Niyonzima a évoqué également les séquelles liées aux troubles consécutifs aux élections de 2015. Lesquels ont creusé un fossé significatif entre les journalistes et l’autorité publique.
Des défis majeurs hantent le journalisme au Burundi
Au cours des échanges, les participants sont beaucoup revenus sur les différents défis hantant toujours le secteur journalistique au Burundi. Il a été clair que beaucoup de médias sont incapables de donner des salaires réguliers ou suffisants aux journalistes. Ce qui a pour conséquence directe, le recrutement éternel dans les médias à cause des départs à la recherche de la vie meilleure dans d’autres secteurs. D’où le niveau du professionnalisme laisse à désirer.
Toutefois, les participants ont souligné une avancée significative dans l’amélioration du climat de collaboration entre les institutions publiques et les journalistes quant à l’accès aux sources. Ils ont suggéré au ministère en charge de la communication l’instauration d’un cadre permanent de dialogue entre les responsables des médias et les détenteurs de l’autorité publique pour parler du métier. Appuyer le CNC dans la redéfinition du Fonds d’appui aux médias ainsi qu’appuyer dans la vulgarisation de la loi régissant la presse auprès des autorités locales surtout pour qu’ils comprennent au mieux le rôle du journaliste dans le développement du pays.
Amédée Habimana