Le ministère en charge de l’environnement a procédé, le mardi 7 mai 2024, au chef-lieu de la province de Cibitoke, au lancement officiel des travaux de consultations provinciales sur la mise en place d’un document de politique foncière nationale. Ce document permettra d’avoir une vision à long terme de l’usage de la terre.
« Le Burundi est confronté à une pression de plus en plus forte sur les terres et se trouve dans un contexte de déséquilibre entre les ressources naturelles disponibles et les besoins des populations. Ainsi, le document de politique foncière nationale vient à point nommé en ce sens que sa mise en œuvre réussie contribuera significativement à l’amélioration de la gestion rationnelle et durable des terres après avoir intégré les avis et considérations de toutes les parties. Cette élaboration se basera notamment sur les informations obtenues à travers tout le pays », a souligné Emmanuel Ndorimana, assistant du ministre au ministère en charge de l’environnement lors de son discours de circonstance.
Actuellement, tout type de terrain est convoité pour l’agriculture, même les zones les plus vulnérables. Toutefois, il est temps de prendre des mécanismes indispensables pour faire face à ce problème qui ne cesse pas de créer des conflits car, près de 70% d’affaires pendantes devant les instances judiciaires sont des conflits qui opposent les parents à leurs enfants ou les enfants entre eux-mêmes et pouvant aller même jusqu’aux tueries, a-t-il ajouté.
La politique foncière va donner les lignes directrices
D’après Emery Nukuri, expert foncier du gouvernement, le Burundi connaît des problèmes fonciers notamment les expropriations, les conflits de borne, les spoliations des terres domaniales, une insuffisance de collaboration entre les organes étatiques. Tout cela s’explique par l’absence d’une politique foncière qui montre d’abord qui prend les devants. Pour cela, « la politique foncière va donner les lignes directrices, et il faudrait que les autres ministères n’interviennent dans ce domaine qu’avec l’autorisation du ministère en charge de l’environnement. Aussi, cette politique va nous permettre de distinguer les terres agricoles, fertiles et non fertiles. Ainsi, on pourra construire là où il faut construire après une étude d’impact. Egalement, elle va nous permettre de planifier de la base au sommet en ayant un plan qui détermine ces différentes terres », a précisé M. Nukuri.
La mise en exécution de cette orientation politique et stratégique doit être en harmonie avec le PND (Plan national de développement) et la Vision du Burundi, pays émergent en 2040 et pays développé en 2060.
Ces consultations se poursuivront dans les autres quatre provinces à savoir Muyinga, Kirundo, Ruyigi et Cankuzo.
Yvette Irambona