Echanges sur les irrégularités constatées en matière de détention
La Commission nationale indépendante des droits de l’Homme (CNIDH) organise, du 21 au 22 Août 2025 à Nyanza- Lac dans la province de Burunga, un atelier de restitution avec les acteurs-clés de la chaîne pénale sur les irrégularités en matière de détention et le traitement des cas de torture. Martin Blaise Nyaboho, président de la CNIDH a fait savoir que cet atelier s’inscrit dans une série de rencontres et des débats que la CNIDH organise à l’endroit des différents intervenants dans la justice pénale.

L’objectif est d’évaluer, ensemble, la situation générale des droits de l’Homme; d’échanger sur les irrégularités souvent constatées en matière de détention ; de contribuer à l’assise d’une justice saine, efficace et plus respectueuse des droits de la personne humaine.
Pour lui, c’est aussi une occasion d’échanger sur la stratégie de traitement des dossiers en rapport avec la répression des actes de torture. « Nul ne l’ignore, la lutte contre la torture, les peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants est aussi une mission légalement assignée à la CNIDH. C’est dans ce cadre que la CNIDH a, du 14 au 16 avril 2025, mené une mini-enquête sur la répression des actes de torture par les services judiciaires burundais; ce qui est conforme au point 3 de l’article 4 de la loi régissant la CNIDH » a-t-il poursuivi. Cet atelier, ajoute-t-il, est une occasion de partager, aux acteurs de la chaîne pénale les imperfections que la CNIDH a relevées lors de ses descentes, de vous exprimer là- dessus sans crainte et de formuler des recommandations réalisables .
La CNIDH a noté, avec satisfaction, que des efforts sont faits dans la constitution et la transmission des dossiers physiques à qui de droit. «Oui, les cas de torture sont, tant bien que mal, portés devant les juridictions compétentes. Toutefois, la rapidité ou la célérité dans le traitement de ces dossiers laisse à désirer», souligne-t-il. La CNIDH veut que les acteurs de la chaîne pénale soient plus respectueux des droits fondamentaux des détenus et prennent le devant dans l’application des procédures respectueuses des dispositions pertinentes du code de procédure pénale.
Des engagements visant la correction des mauvaises pratiques, parmi les attentes de la CNIDH
Mgr Nyaboho souligne que la CNIDH attend de cet atelier de restitution, des échanges francs , des suggestions solides, des recommandations, ainsi que des engagements fermes, pour aboutir à la correction des mauvaises pratiques, à la régularisation des dossiers irréguliers , au respect systématique des droits des détenus et à la célérité de toutes procédures liées aux actes de torture.
Le président de la CNIDH signale que dans les cachots visités, beaucoup de détenus ont moins de 40 ans, c’est-à-dire ceux qui ont l’âge de travailler. Pour lui, cela cause un grand problème dans le développement du pays car, selon lui, ces gens devraient être au travail et non pas rester au cachot et consommer sans produire.
Respect des droits de l’Homme, clé du développement
Selon lui, pour atteindre la vision du pays 2040-2060, le respect des droits de l’Homme doit être une priorité car, on ne peut pas parler de développement du pays sans respecter les droits de l’Homme. Les acteurs pénales doivent comprendre que leur rôle est de protéger la population et promouvoir le respect des droits de l’Homme», conclut-il.
Signalons que cet atelier a vu la participation du procureur, des OPJ, des responsables des prisons et cachots, de l’administration, des membres de la justice qui œuvrent dans la province de Burunga.
Eliane Nduwimana