Le Burundi a célébré, le jeudi 11 Août 2025, la Journée africaine de la médecine traditionnelle, un rendez-vous annuel qui met à l’honneur les savoirs ancestraux en matière de santé. Cette édition s’est tenue sous le thème : « Renforcer la base factuelle sur la médecine traditionnelle ». Une occasion solennelle pour les autorités, les praticiens et les partenaires, de réaffirmer leur engagement en faveur d’une médecine traditionnelle mieux encadrée, mieux comprise et intégrée dans les systèmes de santé.

Oscar Ntihabose, secrétaire permanent au ministère de la Santé publique et de la lutte contre le sida, a souligné la nécessité de préserver et transmettre ce savoir aux générations futures. Il a proposé de consigner, par écrit, les différentes méthodes et pratiques utilisées en médecine traditionnelle, afin que les enfants qui naîtront demain puissent bénéficier de cet héritage culturel et thérapeutique.
Quant à Alexis Niyomwungere, représentant de l’OMS (Organisation mondiale de la santé), il a salué les efforts déployés par le ministère en charge de la santé publique pour valoriser la médecine traditionnelle tout en assurant la sécurité des patients. Il a réitéré la disponibilité de l’OMS à accompagner le pays dans ses démarches d’harmonisation, de recherche et de documentation des pratiques traditionnelles.
Micheline Bigirimana, qui avait représenté le gouverneur de Bujumbura, a également souligné l’importance de ce patrimoine médical dans les communautés rurales. « La médecine traditionnelle demeure, pour une large part de la population, le premier recours face à la maladie, d’où la nécessité de mieux la structurer ».
Du côté des praticiens, Nikora Jothan, représentant des Associations de tradipraticiens du Burundi, a présenté un tableau de l’évolution du secteur. Ainsi, depuis l’agréement ministériel obtenu en 2018, l’association est passée de 521 à 2 631 membres. De plus, 4 210 maisons de vente de produits issus de la médecine traditionnelle sont aujourd’hui recensées sur presque tout le territoire national. Une croissance significative qui témoigne de la vitalité du secteur, mais qui soulève également des défis en matière de régulation et de formation. Nikora Jothan n’a pas manqué de formuler des requêtes à l’endroit de l’OMS pour un appui accru, notamment en matière de renforcement des capacités et de recherche scientifique.
Cette journée est l’occasion de rappeler que la médecine traditionnelle africaine n’est pas un simple vestige du passé, mais bien une richesse vivante, encore largement utilisée, et qui mérite une reconnaissance scientifique et institutionnelle. Le renforcement de la base factuelle, par la recherche, la documentation et l’évaluation rigoureuse des pratiques, est un pas essentiel pour assurer son intégration harmonieuse dans la santé publique. La cérémonie officielle, riche en échanges et en plaidoyers, a rassemblé plusieurs personnalités et institutions clés.
Mynka Careille Iriho