Il y a ceux qui affirment que le divorce des époux affecte douloureusement les enfants. Les enfants victimes de divorce de leurs parents mènent une vie difficile à tenir. Toutefois, lorsqu’un couple divorce, la loi burundaise accorde une attention particulière à l’intérêt supérieur de l’enfant. Lorsqu’un des époux demandent le divorce, le juge examine avec attention si les raisons avancées pour justifier cette demande sont vraies et fondées. Il analyse aussi les propositions faites par les deux parties concernant la prise en charge des enfants et le partage des biens. Cela ressort de l’interview récemment accordée au journal « Le Renouveau du Burundi » par Me Fabrice Nizigiyimana.

Jacques Miburo est une personne rencontrée en zone Kabezi de la commune Mugere. Il dit que lorsqu’un couple divorce, les problèmes qui arrivent à l’enfant sont multiples. « L’enfant vit dans l’insécurité parce qu’il ne peut pas se choisir un parent avec qui rester ». Selon lui, cela permet à l’enfant à avoir du mal à rester calme. M. Miburo affirme que les parents divorcés font du mal à l’enfant parce que ce dernier se porte mieux lorsqu’il est élevé par ses deux parents. Sinon, cela affecte le bien-être de l’enfant.
Quant à Me Fabrice Nizigiyimana, il informe que la loi burundaise privilégie l’intérêt supérieur de l’enfant victime de divorce. « Lorsqu’un des époux demande le divorce, le juge examine avec attention si les raisons avancées pour justifier cette demande sont vraies et fondées. Il analyse aussi les propositions faites par les deux parties concernant la prise en charge des enfants et le partage des biens », fait-il savoir. Il indique que lorsqu’il s’agit de décider à qui confier la garde des enfants, le juge base sa décision sur ce qui est le mieux pour l’enfant tout en tenant compte que l’intérêt de celui-ci reste donc la priorité principale dans cette décision en cas de séparation ou de divorce. Il met en lumière que la garde de l’enfant peut être confiée soit à l’un des parents, soit une tierce personne digne de confiance.
Garder la stabilité émotionnelle de l’enfant
Me Nizigiyimana signale que lorsque l’enfant est en bas âge, la garde est souvent attribuée à la mère, à condition qu’elle soit apte à assurer convenablement l’éducation, la santé et le bien-être de l’enfant. « Toutefois, lorsque ni le père ni la mère ne sont en mesure de prendre en charge l’enfant de manière appropriée, le tribunal peut confier la garde à un tiers jugé capable d’assurer convenablement ces responsabilités, toujours dans le respect de l’intérêt supérieur de l’enfant et principe fondamental reconnu par le droit burundais », poursuit-il. Il mentionne que le parent qui n’a pas obtenu la garde de l’enfant conserve un droit de visite. « Ce droit permet à ce parent de maintenir une relation personnelle avec l’enfant, sauf décision judiciaire contraire rendue dans l’intérêt de l’enfant, notamment en cas de risque d’abus ou d’influence néfaste sur son développement », affirme-t-il. Selon lui, la régulation de ce droit est strictement encadrée afin de garantir la stabilité émotionnelle et psychologique de l’enfant.
Me Nizigiyimana indique que concernant la contribution à l’entretien de l’enfant, une pension alimentaire est obligatoire mais elle est déterminée par le juge en fonction des capacités financières du parent qui est censé verser cette pension. Le non-paiement de la pension alimentaire constitue une infraction pouvant entraîner des poursuites judiciaires.
Etienne Nduwimana