Le Burundi propose un plan de paix pour l’Est de la RDC
Le Président de la République Evariste Ndayishimiye, a échangé avec les chefs des missions diplomatiques accréditées à Gitega sur la situation sécuritaire à l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC), le 27 février 2025 au palais présidentiel de Gitega. Il a dévoilé un plan de paix en 5 points proposé par le Burundi pour la stabilité régionale. Ce dernier s’articule sur les principes de dialogue, de coopération régionale et internationale et du respect des souverainetés nationales.

Dans cette réunion d’échange sur la situation sécuritaire à l’Est de la RDC, Evariste Ndayishimiye s’est réjoui de voir que la communauté internationale s’est déjà penchée sur cette question épineuse. Il a rappelé que dans ce conflit, le Burundi n’est pas partie prenante mais participe dans le cadre d’un accord de coopération bilatérale de défense commune avec la RDC. D’où, a-t-il dit, au vu du risque d’embrasement régional que pourrait prendre cette guerre et ses conséquences directes sur le pays, le dialogue intercongolais s’impose. Le Burundi propose un plan de paix qui s’articule sur les principes de coopération régionale et internationale, de dialogue et des souverainetés nationales.
Le premier point porte sur la mobilisation internationale pour éviter l’escalade du conflit. Au deuxième point, le président Ndayishimiye a informé aux diplomates que le plan de paix proposé par le Burundi suggère le retrait de toutes les forces étrangères non invitées et le démantèlement de tous les groupes armés. La communauté internationale doit soutenir le démantèlement des groupes armés tant locaux qu’étrangers opérant dans l’Est de la RDC dont les FDLR qui continuent à nourrir l’instabilité dans la région. Et d’ajouter qu’il est convaincu que si la république du Rwanda a des garanties qu’elle ne sera pas attaquée par les FDLR, les autres sujets pouvant provoquer des conflits avec la RDC peuvent être dissipés.
Evariste Ndayishimiye dit que le Troisième point concerne le mouvement du 23 mars (M23) et le dialogue intercongolais. « Si ce mouvement se revendique réellement congolais, il est essentiel qu’il intègre le processus de dialogue intercongolais sous la facilitation du Président Uhuru Kenyata, médiateur désigné par la Communauté est-africaine. Une fois que le M23 pourra se séparer des forces rwandaises, le gouvernement congolais pourrait revoir sa position, car, c’est une expérience déjà vécue », à déclaré M. Ndayishimiye.
La sécurité au Burundi est bien assurée
Le quatrième point propose un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel. D’après le président burundais, ce dernier permettrait au plan de paix de fonctionner et du coup l’acheminement d’assistance humanitaire et la création d’un environnement propice au dialogue intercongolais.
Enfin, le président Ndayishimiye dit que le Cinquième point concerne le renforcement des mécanismes nationaux et internationaux. Ici, il a parlé du Conseil de paix et sécurité de l’Union africaine et le financement suffisant pour garantir la force d’interposition. Le Burundi plaide pour l’opérationnalisation de la force africaine en attente et pour y arriver, une coopération étroite entre l’Union africaine et les Nations unies s’impose pour garantir une réponse propice et efficace. Le chef de l’Etat burundais appelle la communauté internationale et surtout le Conseil de paix et sécurité de l’Union africaine à soutenir ce plan.
Quant aux pays qui appellent leurs ressortissants à quitter le Burundi à cause de la guerre à l’Est de la RDC, Evariste Ndayishimiye les tranquillise. Le pays assure la sécurité de ses citoyens et celle des étrangers vivant au Burundi et il n’y a pas de menaces. Aux différends entre le Burundi et le Rwanda, M. Ndayishimiye a dit que le peuple burundais privilégie toujours le dialogue sans faux fuyant et le Burundi reste ouvert au dialogue. « Ce n’est que si cette procédure échoue et que le pays est attaqué que le peuple burundais sera obligé de se défendre », à renchéri le président Ndayishimiye.
Amédée Habimana