Sous le thème : « la mise en œuvre de la Vision du Burundi émergent en 2040, et développé en 2060», le président de la République du Burundi, Evariste Ndayishimiye a animé le samedi 14 décembre 2024 au palais présidentiel de Kiriri, avec les anciens chefs d’Etat burundais dont Sylvestre Ntibantunganya et Domitien Ndayizeye. Partant du passé, évoquant l’actualité et projetant le futur, ces deux ex-présidents du Burundi exhortent le peuple burundais d’une seule voix à une synergie dans la mise en œuvre de la Vision 2040-2060.
En introduisant ce panel, le président Ndayishimiye a souligné que la vision de chaque personne découle d’un souci de l’avenir qu’elle a soit pour son pays ou pour sa famille. D’où la naissance de la Vision du Burundi émergent en 2040 et développé en 2060. Pour avoir une vision, il faut d’abord avoir une jalousie et l’envie qui te poussent à voir et projeter le futur afin de se fixer des objectifs à pouvoir réaliser pour atteindre ladite Vision. « Pour un pays, une vision doit être continuelle dans le but d’atteindre le développement durable et inclusif. Donc, la vision d’un pays n’est pas personnelle mais plutôt elle doit être suivie et exécutée par des gouvernements qui se succèdent », a précisé M. Ndayishimiye.
Dans le cadre de la mise en œuvre de cette Vision, ce dernier a informé qu’il a récemment désigné une délégation pour se rendre dans les différentes grandes puissances économiques comme la Chine, aux USA, Singapour et autres dans le but d’échanges d’expériences sur d’autres nations plus développées que le Burundi. Et cela pourra nous aider dans la mise en place des axes stratégiques qui vont appuyer dans la mise en œuvre de la Vision de notre pays.
Cinq principaux piliers de la vision 2040-2060 révélés
Le président Ndayishimiye a profité de ce panel, organisé avec les anciens chefs d’Etat pour montrer cinq principaux piliers qui pourront permettre d’atteindre la Vision du Burundi avant même l’échéance. A cela, il a cité le secteur de la santé dans lequel on projette le développement des infrastructures sanitaires dans le but d’assurer une bonne santé pour tous. Il y a aussi l’équité sociale dans laquelle le gouvernement compte renforcer la bonne gouvernance et la justice équitable ainsi que la protection de l’environnement dans le but de contribuer à l’augmentation de la production agricole afin de lutter contre la famine. Dans le cadre de la promotion du tourisme, M. Ndayishimiye a signalé l’utilisation de la culture et les coutumes burundaises qui constituent un atout pour relever ce secteur, et enfin le renforcement de la coopération internationale qui permettra des échanges d’expériences et de biens et services avec d’autres grandes puissances mondiales
Parlant de la récente table ronde organisée avec les grands investisseurs internationaux, le président Ndayishimiye a signalé qu’il existe quelques sociétés internationales qui sont restées à Bujumbura, dans le but de négocier sur les différents contrats d’exploitation des différents types de minerais au Burundi. « Et les entretiens avancent très bien afin de procéder aux signatures des contrats d’exploitation. « Et je vous assure que le secteur des mines va beaucoup contribuer à l’atteinte de la Vision 2040-2060 », a rassuré le chef de l’Etat burundais, tout en précisant que la richesse du pays doit être exploitée en faveur et pour le bien de son peuple.
Le système éducatif doit répondre aux besoins du pays
Partant du passé de notre pays, Domitien Ndayizeye a indiqué que le problème de céder le pouvoir volontairement a été en grande partie la cause des différentes crises socioéconomiques qu’a connues notre chère Patrie. « Et ce problème n’est pas dû au président en exercice mais plutôt aux différentes personnes qui l’entourent qui, souvent visent et veulent la protection de leurs propres intérêts. Alors, pour le bien être du pays et du peuple, c’est au président seul de pouvoir prendre une décision devant de telles situations », a souligné le président Ndayizeye.
Ce dernier a affirmé que le Burundi détient toutes les potentialités de réaliser toutes ses rêves sans aucun problème. « Et je remercie et salue ces cinq piliers stratégiques mis en place par le chef de l’Etat burundais, car ils sont tous réalisables. Il nous suffit de toujours inciter et encourager la population de profiter de la paix et la sécurité qui règnent dans notre pays en vue de penser à l’avenir », a dit M. Ndayizeye, tout en mentionnant que le pays, via ses différents programmes, doit penser à développer le secteur de la technologie qui est incontournable dans la construction du pays.
Le président Ndayizeye a également soulevé la question en rapport avec la réforme du système éducatif burundais afin de l’aligner à la Vision du gouvernement. « Il faut que nos enfants bénéficient des formations scolaires qui répondent objectivement aux besoins de la vison de notre pays. Et cela doit être fait dans les meilleurs délais possibles et au niveau de tous les domaines de la vie nationale », a insisté M. Ndayizeye. Il a informé que la vision 2040-2060 peut être réalisée avant même la période fixée car, notre pays possède mille et une opportunités pour devenir trop développé. Seulement, il nous faut une bonne planification au niveau de toutes les institutions du pays afin que toute la population burundaise se sente impliquer dans cette dynamique.
Combattre la corruption et les détournements des fonds
Quant au président Sylvestre Ntibantunganya, il a fait savoir que le passé du Burundi a été handicapé par différents dirigeants dont leur vision était de profiter de leurs positions pour leurs propres intérêts. Alors, il faut que tout dirigeant mette en avant l’intérêt et le bien-être du pays et de la communauté. M. Ntibantunganya a ajouté que les détournements des fonds, les malversations économiques, ainsi que la corruption sont des éléments principaux qui handicapent le développement durable en général et la réalisation de cette vision du Burundi en particulier.
« Dans la Vision 2040-2060 de notre pays, figure le développement des infrastructures d’intérêts publics à savoir les hôpitaux, routes et d’autres. Mais, tant qu’il existe toujours des personnes travaillant pour leurs propres intérêts au lieu de celui du pays, entrainant des malversations économiques et la corruption de leurs institutions respectives, de tels Visions et objectifs ne seront jamais réalisables », a souligné le président Ntibantunganya, tout en affirmant que la bonne gestion de la chose publique doit être une priorité pour éviter toutes sortes de dépenses inutiles.
Il a signalé que le changement de comportement des Burundais doit se manifester par l’esprit patriotique, le partage du bonheur, le travail dans le but d’appuyer et soutenir cette belle vision du gouvernement, qui a été mise en place dans un moment opportun parce que la paix et la sécurité règnent sur tout le territoire national.
Impliquer la jeunesse dans ce combatpour le développement
« Cette Vision va prendre des années pour être réalisée. Pour cela, il faut que la jeunesse burundaise soit impliquée davantage, et soit également préparée afin qu’elle devienne des futurs vrais leaders du pays et continuer à contribuer dans l’atteinte de la vision », a expliqué le président Ntibantunganya. Ce dernier a mentionné que nous devons aussi tirer la leçon du passé du Burundi pour que nous ne puissions plus retomber dans les mêmes erreurs. Pour y arriver, il a dit qu’il faut éviter toute forme de libertinage, d’impunité, d’injustice vis à vis de toutes personnes détractrices et ennemies du développement et de la démocratie, et songer à l’opérationnalisation de toutes les institutions et conseils spéciaux existants dans le but de juguler à tous les problèmes sociaux économiques du pays. « Nous avons besoin d’un pacte tripartite entre l’Etat, l’employeur et le représentant des employés afin de définir le rôle de tout un chacun dans l’atteinte de la Vision Burundi émergent et développé en 2040-2060», a révélé M. Ntibantunganya.
Pour terminer, ce dernier a enfin demandé au chef de l’Etat burundais d’organiser souvent ce genre de panel afin de pouvoir continuer à sensibiliser la population sur la bonne gouvernance, et éveiller les consciences de tous les leaders du pays afin qu’ils puissent agir pour l’intérêt du pays et de la communauté.
Avit Ndayiragije