
Sinzumusi (Premier à droite) est un homme qui sait aussi s’amuser (Photo Grâce-Divine Gahimbare)
Ce natif de la commune Matongo en province de Kayanza, quitte sa colline natale Banga en 1986 pour se rendre à Bujumbura où il compte faire du commerce avec son frère au marché central de Bujumbura. A ce moment là, il est loin d’imaginer que plus tard, il sera l’employé de la Direction générale des Publications de presse burundaise où il devient un employé admiré et respecté par son employeur ainsi que par ses collègues pour son travail fait minutieusement et consciencieusement.
Né le 14 avril 1968 dans une famille de six enfants dont il est le benjamin, Edouard Sinzumusi n’est pas un enfant gâté bien qu’il soit le dernier de la famille. Il est plutôt caractérisé par l’amour du travail et le dynamisme, des valeurs lui inculquées dès le bas-âge par ses parents notamment sa mère qui ne tôlerait pas la fainéantise. A la fin de l’école primaire fréquentée de 1975 à 1982, il aide ses parents dans les travaux champêtres et de ménage.
Après 4 ans dans le commerce en tant qu’agent de la Loterie nationale (Lona), Edouard Sinzumusi débute aux Publications de presse burundaise un matin du 2 mai en 1991. Il est engagé en tant que planton à la Direction générale à la tête de laquelle se trouvait un certain Balthazar Bukuru. En 1996, il fait un break de garçon de bureau pour suppléer le veilleur de nuit, un poste vaquant suite à la perturbation de la main d’œuvre dans la ville de Bujumbura provoquée par la crise de 1993. Sept ans plus tard, il récupère son poste de planton sous la direction générale de Thaddée Siryuyumunsi, poste qu’il garde jusqu’au moment où nous mettons sous presse (août 2023).
Le fait qu’il soit affecté à la Direction générale ne l’empêche pas de répondre favorablement aux sollicitations de tout le personnel des Publications de presse burundaise. Obéissant, discipliné, sage, coopérant telles sont quelques unes des qualités lui reconnues par ses collègues. Il sert volontiers à quiconque fait recours à ses services. Il est convaincu que dans son métier, il faut être serviable, courtois envers ses supérieurs et ses égaux. Rendre service à quelqu’un est un plaisir pour lui pourvu que cela ne lui prenne pas beaucoup de temps. Et quand c’est le temps qui fait défaut, il faut décliner la demande gentiment. Ainsi, il reste vigilant pour préserver son poste. Il arrive toujours au service très tôt le matin avant les autres. Rare sont, en effet, des collègues qui peuvent témoigner sur l’heure à laquelle le planton Sinzumusi arrive au service puisqu’ils le trouvent toujours là. Il a été coté très bon pendant plusieurs années consécutives. Il a par ailleurs reçu un certificat de mérite en 2022. Ce n’est qu’un papier mais c’est encourageant étant donné que durant les 31 ans de service il n’a commis aucune faute professionnelle puisqu’il se donne à fond. Avec une aussi grande expérience en tant que planton à la Direction générale des PPB; réceptionner, classer le courrier, faire le suivi des dossiers et autres tâches qui reviennent à un secrétaire de direction lui sont familières. Ainsi, il est d’une grande aide aux secrétaires de la Direction générale des Publications de presse burundaise surtout quand ils sont nouveaux dans leurs fonctions.
Le sport est son passe-temps favori après la prière
Edouard Sinzumusi prie notamment pour servir dans la joie. Quelques fois le soir ou le week-end, il pratique son sport favori à savoir courir, il court dans les avenues de son quartier de résidence Nyakabiga vers les montagnes surplombant la ville de Bujumbura. Chaque matin, il se rend également au service à pieds. Il a l’avantage d’habiter à Nyakabiga, quartier non éloigné du centre-ville de Bujumbura. La carence de bus et de carburant n’ont pas d’impact direct sur ses habitudes. Et quand 15h30 sonne, c’est soit l’heure de rentrer comme les autres fonctionnaires qui font le gong-unique ou le moment de peaufiner quelques tâches de la journée qui s’achève pour commencer le lendemain du bon pied. Il ne compte pas les heures de travail, il met l’accent sur la qualité du travail rendu. Il répond avec respect qui inspire du respect envers lui en retour. Sur le chemin de retour à la maison, il se rend à la messe du soir à la paroisse Saint Sauveur de Nyakabiga.
Le soir venu, il aime bavarder avec des amis. Oui, des amis ! Car ses voisins ne lui connaissent pas d’ennemi que ce soit en ville ou sur sa colline d’origine à l’intérieur du pays où il a une famille de 6 enfants dont 3 garçons et 3 filles. Il est récemment devenu grand-père. C’est un homme qui n’aime pas les disputes encore moins les bagarres. C’est un bon voisin d’une grande hospitalité. C’est un homme d’action, qui parle peu. On l’entendra rarement élever la voix face à quelqu‘un. Toujours est-il qu’il s’agit d’un homme qui sait aussi s’amuser. La musique, la danse avec les collègues lui fait en effet du bien. Ce sont des occasions rares qui se présentent notamment lors des fêtes nationales. Prendre une ou deux bouteilles de la bière Primus ne lui fait pas du tord, seul l’excès est toujours évité.
Grâce-Divine Gahimbare