Dans le cadre de la célébration de la Journée mondiale de la contraception, édition 2024, qui est célébrée le 26 septembre de chaque année, le Programme nationale de santé et de la reproduction (PNSR) a procédé du 26 au 27 septembre 2024 dans la province de Bujumbura, à la campagne de sensibilisation sur la contraception. Sadique Niyonkuru, chef de service information, éducation, et communication au PNSR a fait savoir que l’objectif poursuivi est d’interpeller la population à adhérer au planning familial pour promouvoir le développement durable du pays.
Selon M. Niyonkuru, l’enquête démographique de la santé qui a eu lieu en 2010 a montré que le taux de la population burundaise utilisatrice des méthodes tant naturelles que contraceptives était de 23%. Celle réalisée en 2016 a par contre montré que ce taux a évolué pour atteindre 29%, soit une augmentation de 6% pendant 5 ans. Bien que cette évolution soit bonne, il reste encore selon lui, un grand trajet à parcourir. En effet, a-t-il justifié, avec la vison d’émergence du Burundi, le taux des utilisateurs des méthodes contraceptives prévu est de 60% alors que celui prévu en 2060 quand le Burundi sera développé est de 85%. Le PNSR a ainsi choisi la province de Bujumbura tenant d’abord compte de sa position géographique mais surtout du fait que cette province figure parmi les dix dernières provinces dans l’usage de ces méthodes prévues pour le planning familial. Cette campagne de sensibilisation sur la contraception a débuté le jeudi 26 septembre 2024 sur la colline et zone Rubirizi en commune Mutimbuzi pour se poursuivre, dans sa deuxième journée sur la colline Muhororo de la zone Mugeyo en commune Mubimbi, toutes de la province de Bujumbura. Le PNSR compte poursuivre cette campagne dans d’autres localités du pays. A cette occasion, les jeunes ont été également interpellés à adopter de bons comportements responsables pour rompre avec les grossesses non désirées et précoces en vue de mieux servir la nation dans leur avenir. Il a été également l’occasion d’octroyer des prix composés de cahiers, stylos , téléphones et bien d’autres à ceux qui ont bien répondu aux différentes questions relatives à la contraception.
Planifier les naissances pour atteindre le développement familial et celui du pays
Jean Paul Ndayishimiye, directeur de la province sanitaire de Bujumbura a, quant à lui, fait savoir que mettre au monde est un droit de tout un chacun. Toutefois, a-t-il souligné, les naissances non planifiées peuvent être des obstacles à la santé humaine. C’est donc pour cette raison que le monde entier a songé à une Journée mondiale dédiée à la contraception. Il a rappelé que le Burundi ne ménage aucun effort pour faire face à l’augmentation de la population, une situation qu’il partage avec le monde entier. En effet, a-t-il justifié, en 1978, la population burundaise était de quatre millions d’habitants. Après le recensement général de la population qui a eu lieu en 2008, il a été constaté que la population burundaise avait déjà atteint un effectif de huit millions. Actuellement, a-t-il poursuivi, la population burundaise est estimée à un effectif d’à peu près treize millions d’habitants. Étant donné que la richesse nationale ne s’accroît pas au même rythme que la population burundaise, ces effectifs peuvent donc selon lui, constituer un obstacle au développement socioéconomique de la population et au développement du pays en général. S’il n’y a pas de planning familial, plusieurs conséquences peuvent selon lui, avoir un impact négatif sur la famille. Il a cité notamment la malnutrition infantile, le non accès aux soins de santé suite au manque de moyens financiers, la non scolarisation des enfants et bien d’autres. Les familles doivent donc s’activer dans le planning familial. M. Ndayishimiye a en outre interpellé les jeunes à rompre avec les grossesses précoces et non désirées pour se consacrer plutôt à leur cursus scolaire en vue d’atteindre leur maturité en bonne santé, ce qui leur permettra de mieux servir leur patrie. Aux adultes, M. Ndayishimiye a signalé qu’il existe plusieurs méthodes contraceptives qui devraient être utilisées pour mieux planifier les naissances. Ils devraient donc selon lui, d’abord suivre les enseignements et les conseils des agents de la santé pour ensuite faire un libre choix d’une méthode contraceptive à utiliser parmi celles prévues pour mieux espacer les naissances. De telles bonnes initiatives permettront, selon lui, à la population burundaise de mieux mettre en œuvre la vision d’émergence et de développement du Burundi, en vue de l’atteindre le plus rapidement possible.
La contraception, un moyen essentiel de promouvoir le bien-être de la population
Dholly Senga, représentant pays de DKT internationale, a quant lui laissé entendre que son organisation a jugé bon de se joindre au PNSR dans sa grande campagne de sensibilisation de la population sur la contraception car la planification familiale est un moyen essentiel pour améliorer la santé et le bien-être des familles. Ainsi, a-t-il souligné, dans l’optique de la vision du Burundi, pays émergent en 2040 et développé en 2060, le DKT internationale a réitéré son engagement d’être un solide partenaire du ministère de la santé via son organe technique qui est le PNSR, afin d’apporter des solutions efficaces et durables en matière de planification familiale en vue de garantir un avenir meilleur pour la population burundaise.
Tharcisse Sibonkomezi